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Ce dont les jeunes ruraux ont vraiment besoin, c’est du travail, encore du travail, toujours du travail!
Publié le samedi 17 juin 2017  |  Rural 21


© aLome.com par Parfait & Edem Gadegbeku
Officialisation de l`octroi d`un important don de l`Europe au Togo
Lomé, le 22 juin 2016. Siège de la Représentation de l`UE au Togo. Signature de documents conjoints de programmation pour les 6 ans à venir entre l`UE, la France, l`Allemagne et le Togo. Cette signature faite en présence des officiels de ces pays officialise l`octroi d`un don de près de 715 millions d’euros, soit près de 470 milliards de francs CFA à la République togolaise. Un don qui fait de l’Europe le principal partenaire au développement du Togo.


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Comment créer des perspectives économiques pour des millions de jeunes vivant dans les zones rurales ? Comment dynamiser les régions rurales et assurer la sécurité alimentaire, notamment en Afrique ? Ces questions ont été au centre de la Conférence du G20 organisée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) à Berlin, Allemagne, à la fin d’avril 2017.

La nature explosive de ce thème est évidente. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, 1,2 milliard de personnes ont de 15 à 24 ans. D’ici à 2030, environ 600 millions de jeunes (dont à peu près 440 millions en Afrique) vont entrer sur le marché du travail. Mais souvent, les emplois offerts dans les régions rurales sont peu attrayants, ce qui explique pourquoi un nombre croissant de jeunes partent en ville. « Nous devons améliorer les liens entre les régions rurales et les villes en plein essor, » a déclaré Peter Altmaier, chef de la Chancellerie fédérale et ministre fédéral des Affaires spéciales, qui considère qu’il importe aussi de s’assurer que les jeunes puissent disposer, dans les zones rurales elles-mêmes, de tout ce dont ils ont besoin pour mener une vie culturelle satisfaisante.

Le secteur privé appelé en renfort

La conférence était axée sur la question de savoir comment créer des emplois pour les jeunes. « Selon moi, seul le secteur privé peut assurer ce résultat, » a déclaré Klaus Josef Lutz, directeur général de BayWa AG. Cette entreprise a créé une joint venture pour le secteur d’ingénierie agricole en Afrique du Sud. Pour Klaus Josef Lutz, ces programmes de collaboration ne peuvent fonctionner que si les conditions cadres des pays partenaires sont satisfaisantes – il faut qu’ils soient politiquement fiables, que la corruption puisse être maintenue à un niveau calculable et, surtout, que la population locale soit bien éduquée et formée. À ce sujet, l’entrepreneur aimerait qu’il existe un système correspondant au système allemand de formation professionnelle en alternance – système dans lequel les jeunes peuvent travailler et gagner de l’argent, mais en même temps apprendre, et connaissent par conséquent les dernières technologies.

Chercher à diversifier l’économie

« Notre système éducatif a été créé à l’époque coloniale et avait pour vocation de créer des clans et des clubs, » a déclaré Mo Ibrahim, entrepreneur et fondateur de la fondation Mo Ibrahim, dans sa critique du paysage éducatif africain. La dépendance continue du continent aux produits de base a été un dilemme supplémentaire. Par exemple, le Nigeria a réduit sa production alimentaire au profit de la production de pétrole. Mais comme le fait remarquer Mo Ibrahim : « Les mines, le pétrole et le gaz ne créent pas d’emplois ! » La diversification de l’économie est essentielle pour ouvrir des perspectives aux jeunes. Mo Ibrahim a encore et encore dénoncé l’évasion fiscale, la corruption et la mauvaise gestion sur son continent natal. Toutefois, s’adressant au représentant de BayWa, il a déclaré : « On ne peut pas aborder la question de la gouvernance dans les gouvernements sans l’aborder également dans le secteur privé. »

Tirer parti de la créativité et promouvoir l’entrepreneuriat

« En Afrique, je ne chercherais pas à créer des emplois mais à créer un esprit d’entreprise chez les jeunes, » a déclaré Muhammand Yunus, fondateur de la banque Grameen au Bangladesh et lauréat du prix Nobel de la Paix. Tout être humain porte en lui une créativité illimitée – qu’il s’agisse de quelqu’un qui vient d’obtenir un diplôme universitaire ou d’une femme analphabète vivant en milieu rural et n’ayant jamais mis les pieds hors de son village. Pour exploiter ce filon, il faut de l’argent. Or, ceux qui entament leur carrière ou ne disposent pas de garanties ne peuvent pas obtenir de prêts bancaires. Muhammand Yunus a préconisé la création de nouvelles institutions financières acceptant d’accorder un capital-risque aux jeunes. C’est également ce que fait la fondation Tony Elumelu qui gère un programme de tutorat aidant annuellement 1 000 jeunes à mettre en œuvre leurs projets d’entreprise. Muhammand Yunus a demandé au secteur privé de promouvoir des entreprises sociales, c’est-à-dire des entreprises qui, dans le cadre de leurs activités, résolvent des problèmes sociaux. La création de joint ventures dans le domaine de la commercialisation et de la transformation, par ex. dans la culture du caféier et du cacaotier, a permis de produire de la valeur ajoutée au niveau local et a fait en sorte que les gens reçoivent un salaire décent pour leur travail.

Penser à grande échelle, agir à petite échelle

Bien sûr, il a fallu parler des opportunités offertes par les nouvelles technologies et la ‘révolution numérique’. À ce sujet, Mo Ibrahim insiste tout particulièrement sur un principe : « Évitons de créer des éléphants blancs ». Le cybercommerce, le cyberapprentissage, les programmes de cybersanté, les prévisions météorologiques sur Internet à l’intention des pêcheurs, tout ça c’est bien beau, mais seulement s’il existe une infrastructure correspondante. Comme cela a été dit et redit pendant la conférence, l’accès à l’électricité reste un des plus gros problèmes à résoudre en Afrique. Or, la création d’un réseau électrique est irréaliste, notamment dans les régions rurales. Il est préférable d’envisager de simples adaptations des technologies existantes.

À titre d’exemple concret, l’entrepreneur en téléphonie mobile a montré à l’assistance une petite lampe solaire créée par un artiste danois en Afrique et vendue deux dollars US. Les écoliers peuvent mettre ce Little Sun (petit soleil), qui a la forme d’une fleur de tournesol, sur leur bureau pour faire leurs devoirs du soir, et les femmes peuvent le porter en collier et se préserver des risques lorsqu’elles vont chercher de l’eau ou du bois de chauffage. Ce « petit soleil » est fourni avec un chargeur solaire pouvant être utilisé pour toutes sortes d’appareils. Le « petit soleil » est produit par une compagnie grâce à laquelle des emplois locaux sont créés et des profits sont générés grâce à un réseau de jeunes entrepreneurs africains. Il s’agit bien d’une entreprise sociale conforme à ce que suggère le lauréat du prix Nobel de la Paix, Muhammand Yunus.

Silvia Richter, rédactrice, Rural 21
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