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Togo-Tikpi Atchadam et PNP :Grande mobilisation, en attendant la rue...
Publié le jeudi 6 juillet 2017  |  L'Alternative




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Le stade d’Agoè et ses alentours ont viré au rouge dimanche dernier à l’appel du Parti national panafricain (PNP) qui a tenu un grand meeting d’information et de sensibilisation à l’endroit de la population de Lomé. Après sa démonstration de force au stade de Sokodé le 14 mai dernier, le parti de Tikpi Atchadam a encore mobilisé des milliers de militants, de sympathisants et les populations de la ville de Lomé et ses environs. Il s’agit, pour le premier responsable du parti au cheval blanc, de remobiliser un peuple au destin tronqué, au bonheur confisqué, aux droits élémentaires déniés et bafoués, aux habitants de l’île déserte des droits humains qu’est le Togo.

«Un peuple qui refuse de faire l’histoire doit se préparer à la subir. Or, choisir de subir l’histoire, c’est abdiquer. Et puis, il n’y a rien de plus pénible », c’est par cette assertion que Tikpi Atchadam a commencé son adresse à l’endroit de la foule, puisque comme le dit Mahatma Ghandi : « A travers l’histoire, il y eut des tyrans et des meurtriers qui, pour un temps, semblèrent invincibles. Mais à la fin, ils sont toujours tombés. Toujours… ». A l’en croire, l’éclipse qui a écourté le jour radieux annoncé par Sylvanus Olympio dure trop. Et il est difficile de vivre encore une nuit de plus. La nuit qui s’est abattue sur le Togo après la lumière déclarée par le premier président est, à en croire Tikpi Atchadam, plus longue, plus incertaine. « Pour ce pays qui portait l’espoir d’un peuple et celui de tout un continent, qui l’aurait cru ? Seulement, la deuxième nuit, celle qu’ils nous ont imposée, la nuit de l’éclipse, est artificielle. En fait la deuxième nuit se révèle sous les traits typiques d’un jour voilé », indique-t-il. Pour lui, les Togolais sont capables de déchirer ce voile qui les empêche de voir le soleil qui brille sur leur tête et autour d’eux. Le président du PNP, tel un prophète, semble sûr de voir le jour de la délivrance. « Nous ne sommes pas loin du jour ; et je vois le jour. Je vois ce jour nouveau qui sonnera la fin des privilèges insolents de la minorité, qui rappellent ceux de la France d’avant 1789. Ce jour sera annoncé dès l’aurore par un soleil radieux d’Afrique qui brillera sur un Togo digne et respecté, un Togo réconcilié à jamais avec lui-même, loin de la division territoriale, ethnique, professionnelle, religieuse, etc. Ce sera la fin du pillage, la fin d’une des plus vieilles dictatures du continent, la mise à mort définitive du dernier système politique dinosaurien du continent », voit-il.

Il prévient tout de même que ce jour n’arrivera que si les Togolais le décident. Car, comme le dit Mahamat Ghandi, « à l’instant où l’esclave décide qu’il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent ». « Alors, réveillez-vous ! », a-t-il lancé à la foule. Puisque les Togolais sont unanimes sur leurs conditions de vie, la souffrance à laquelle la minorité les a soumis, tout cela les a rapprochés. « La misère a fini par recoller les morceaux constitutifs des éléments du ‘’Cercle de la division de la famille Gnassingbé’’ qui a cimenté pendant plus de cinquante années le régime rapace RPT/UNIR. Finalement, sous l’effet conjugué et contreproductif de la misère, des conditions de subsistance et de la lutte permanente pour la survie, ce qui a été divisé par la ruse, la peur et l’argent, est en voie de réunification. Cependant, tant qu’il reste assis, l’esclave ou l’opprimé n’a pas encore fait le moindre pas vers sa libération. Aussi longtemps que nous resterons assis, personne ne nous croira et, par conséquent, il n’y aura personne, même pas Dieu, pour nous prêter main forte. Alors, debout ! », Ajoute-t-il. A l’en croire, la situation des Togolais racontée aux gens les surprend. Et donc, il n’y a plus rien à espérer de ce régime, avec sa minorité qui veut tous les pouvoirs. Il ne faut pas, insiste-t-il, espérer d’un régime qui refuse un projet commun de vie, qui rejette le constitutionnalisme et l’alternance politique au profit de la monarchie, de la duplicité, de la mauvaise foi et du manque de volonté.

Après avoir rappelé les coups d’Etat perpétrés par le régime jusqu’à ce jour, Tikpi Atchadam a fait remarquer qu’il n’a jamais gagné d’élections au Togo, mais gouverne. « Que d’élections tripatouillées ! Au Togo, ceux qui gagnent les élections ne gouvernent pas : Gilchrist Olympio, Akitani Bob, Jean-Pierre Fabre. Par contre ceux qui perdent les élections gouvernent (Eyadema Gnassingbé, Faure Gnassingbé). Quel paradoxe électoral ! », souligne-t-il. Il est également revenu sur les nombreux accords signés par le régime, mais qui ne sont jamais respectés. De même, des chantiers ont été annoncés, mais ne sont pas entamés. Il évoque par exemple la réconciliation nationale décrétée depuis 1963, la décentralisation annoncée depuis 1998, qui continuent de susciter des débats jusqu’à ce jour. Pour lui, la loi votée récemment à l’Assemblée nationale est une stratégie de division (diviser pour régner) qui vient d’être portée à ses limites les plus extrêmes. Il a également, au cours de son intervention, dénoncé les emprisonnements sans fondement juridique, alors que ceux qui commettent des exactions sur les paisibles populations jouissent d’une impunité choquante, à l’instar du Major Kouloum, l’une des « personnes lugubres » qui a été décorée le 26 avril dernier par Faure Gnassingbé. « Et quand vous vous opposez, les invitant à un combat d’idées, ils disent : Appelons-le et donnons-lui quelque chose de ce que nous mangeons ; certainement qu’il a faim. Quand vous refuser, ils cherchent à vous faire peur. Et quand vous résisterz ils cherchent à vous éliminer. Voilà le jeu démocratique au Togo », regrette-il.

Tikpi Atchadam continue en soulignant que les Togolais n’ont pas affaire à un parti au pouvoir. Ils sont plutôt face à un appareil d’Etat, puisque le système RPT/UNIR n’utilise que les moyens de l’Etat pour assouvir ses besoins macabres. « Sous ce rapport, l’espoir qui continue de nous animer n’est pas raisonnable, ne voyez-vous pas ? Sous une dictature, méfiez-vous des petites phrases, des phrases apparemment anodines car, elles cachent souvent une réalité implacable et impitoyable pour le peuple qui les entend sans réagir. Ces phrases du genre « mon père m’a dit » ; « une minorité s’accapare des richesses du pays » ; « compteur à zéro », trahissent le désastre dont le dictateur est porteur. En tout cas, demain, vous ne pourrez pas soutenir que Faure vous a caché ses intentions de gouvernance, ou que Christophe Tchao ne vous a pas alerté. Ils se disent sans doute qu’ils n’ont pas besoin de dissimuler le fouet à un aveugle qu’ils s’apprêtent à flageller », indique-t-il.

Face à cela, le président du PNP demande à tous les Togolais de transcender les clivages artificiels, de résister aux préoccupations immédiates « qui nous empêchent de nous projeter vers l’avenir ». « Si nous ne voulons pas un jour nouveau pour nous-mêmes, comment ne pas le vouloir pour notre cher pays le Togo qui ne mérite pas d’être la risée de tous ? Si nous ne le voulons pas pour nous-mêmes, dur de rester indifférent face à ce qui s’apparente à une insulte à l’intelligence humaine au point de fausser la psychologie humaine. Si nous ne le voulons pas pour nous-mêmes, difficile de ne pas le vouloir pour nos enfants. Regardez l’alimentation de nos enfants. Réfléchissez sur notre école. Que dire de ce que nous continuons d’appeler hôpitaux ou centres de santé ? »

Interpelle-t-il. Il a ensuite lancé un appel à la foule et à tous les Togolais pour répondre présents le jour où l’opposition les appellera à montrer leur indignation dans la rue. « En dépit des risques dont nous sommes parfaitement conscients, nous serons, le ‘’jour J’’, une armée de femmes et d’hommes pacifiques. Ni violence verbale, ni violence physique, tel est le mot d’ordre de la marche des spoliés. Ce n’est pas une affaire d’hommes, de femmes ou de ‘’garçons’’, mais une affaire d’hommes, de femmes et de jeunes. Ce n’est pas une affaire de Lomé, d’Aného, de Tsévié, de Kpalimé, d’Atakpamé, de Tchamba, de Bafilo, de Mango, de Dapaong, etc. Ce n’est pas non plus une affaire d’Ewé, de Moba, d’Ana, de Kabyè, d’Akposso, de Tchamba, de Tem, de Mossi, de Nawdem et que sais-je encore ? Ce n’est pas une affaire de col blanc ou de col bleu. Ça ne peut être une affaire de chrétiens, de musulmans ou d’adeptes de la religion d’Osiris. C’est une affaire de tous », lance-t-il. Puisque pour lui, l’alternance ne viendra pas taper à la porte des Togolais. Et ce n’est pas en restant chez soi qu’on obtient le changement. Mais la crainte « ajoute à nos crainte » comme l’affirme Montesquieu. Ainsi, en sortant nombreux le « jour J », les Togolais pourront obtenir ce qu’ils n’ont jamais obtenu. Toutefois, Tikpi Atchadam rappelle que cela doit se faire avec l’esprit pacifique, car aucune victoire digne de ce nom ne s’obtient dans la violence. Pour lui, il ne faut pas ressembler au RPT/UNIR, un régime temporaire et défaitiste qui puise dans la violence pour se maintenir au pouvoir.


Le PNP réclame un retour pur et simple de la Constitution de 1992. Et à défaut de cela, le départ de Faure Gnassingbé. Le reste, surtout les histoires de réconciliation et de purification du Togo, lui importe peu. A l’armée, il a demandé d’être républicaine et de s’en tenir à son rôle de défense du territoire. Tikpi Atchadam interpelle les chefs d’Etat membres de la CEDEAO à bien observer Faure Gnassingbé au cours de son exercice, surtout sur les questions liées à la liberté dans son pays. Il a aussi exigé des chancelleries, la pression nécessaire, afin que le pouvoir puisse respecter les lois de la République. « Pour rebâtir le Togo, il urge de déconstruire et de reconstruire le Togolais. Pour cela, il faut arracher le Togo à la minorité au profit de la majorité et de la minorité », reconnaît-il.

Le meeting s’est clôturé dans une liesse populaire entretenue par divers groupes folkloriques venus de tous les coins du pays. Mais un seul message à retenir : « Au peuple divisé correspondent des revendications atomisées, éparses sans convergence et sans véritable effet (enseignants, corps médical, étudiants, élèves, sociétés d’Etat, transporteurs…) ». Il faut donc se mettre ensemble et décider de cette libération

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