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Hadj 2017: Plus de 300 candidats risquent de rater le voyage
Publié le samedi 29 juillet 2017  |  Ici Lomé


© Autre presse par DR
Pèlerinage à la Mecque 2017


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L’islam a cinq piliers, le cinquième est le Hadj. Si par ordre de révélation et d’importance, il est le dernier, il faut avouer que pour les adeptes de Mahomet, la célébration du hadj est le fruit d’une consécration. Il possède un caractère unique, c’est-à-dire, qu’il se pratique une seule fois. Après, les autres voyages, qu’on aurait effectués après le premier, deviennent des voyages surérogatoires, pour ne pas dire facultatifs. Que ce soit le carême, la prière, le jeûne ou la zakat, les autres piliers se répètent toute la vie pour le musulman. Le hadj se fait une seule fois.

Dans nos milieux, minés par la pauvreté, c’est au troisième âge que ce culte se pratique car, même si ces derniers temps, le hadj est de plus en plus financé par les Togolais de la diaspora, pour la plupart des candidats qui n’ont pas des proches en occident, il faut cotiser toute une vie pour réunir la somme exigée. Et pour ceux qui auraient eu la manne exigée, quand le moment de ce voyage arrive, c’est le stress. C’est tout un examen de passage. Aussi longtemps que l’avion n’a pas décollé, le candidat n’est pas sûr de voir la Kaaba, la maison de Dieu, d’après l’islam. Il faut rappeler qu’il y a eu un moment où notre confrère ‘’Le rendez-vous’’ a rapporté des scandales de pèlerins qui finiront par ne plus voyager après avoir attendu des heures dans un avion qui n’a finalement pas décollé. Ces derniers moments, les candidats qui ratent le départ sont de moins en moins nombreux. Mais l’exercice 2017 risque de ressusciter les vieux démons. D’après les informations recoupées, le Togo a droit à un quota de 2500 places depuis longtemps. Mais puisque souvent pour cause de pauvreté ambiante les candidats n’atteignent pas ce nombre, les voyageurs se limitent au tour de 1600.

Cette année, les organisateurs, Payadowa Boukpessi et Yark Damehame ont fait les réservations pour 1800 places. Ce sont les prévisions qui ont été faites par la commission nationale du hadj, cogérée par les ministères de l’Administration territoriale, des Affaires étrangères et de la Sécurité. Ce dernier ministère a le privilège d’être géré par un musulman que les musulmans estiment très pratiquant.

Depuis qu’il est associé à cette affaire, contrairement au temps de Titi (Atcha Titikpina, Ndlr), la communauté estimait, peut-être à tort, avoir trouvé un interlocuteur qui s’y connait et qui tient compte des réalités qu’il vit avec ses coreligionnaires. C’est à ce titre qu’il est souvent devant les négociations liées au hadj, sous la supervision du ministre Boukpessi.

Mais il ne manque pas que les manières fortes s’invitent dans les démarches, comme ce que d’innocents candidats risquent de vivre cette fois-ci. Alors que le Togo a droit à 2500 places, les responsables togolais du hadj ont préféré se contenter de 1800 places. Ils sont ainsi enregistrés, mais dans les faits, la réalité est allée au-delà de 1800. Les places ainsi prévues sont déjà toutes occupées, mais il reste encore plus de 300 candidats qui attendent désespérément. Les places sont finies, les tentatives pour passer par le canal des pays voisins sont vaines et risquées pour les agences. Les premiers responsables des agences de voyages ont adressé une lettre à la commission pour soulever cette difficulté qui risque, si elle n’est pas résolue, d’être un cafard dans la soupe.

Normalement, on pouvait dire que, l’organisation du hadj, malgré que les partenaires se plaignent de l’existence d’une union musulmane paraplégique et du fait que souvent des non musulmans font la loi aux musulmans, s’est normalisée. Mais 300 personnes risquent de ne pas voyager, or ce n’est pas de leur faute. On peut les accuser de n’avoir pas vite fait les inscriptions, mais le Togo est un pays pauvre où tous les opérateurs économiques ne sont que des détaillants, des sous-traitants. Il n’y a que souvent les étrangers qui arrivent à payer cash pour ce voyage, les voyageurs togolais réunissent leur sous par des cotisations en tranches sur de longues durées. Et quand, après avoir passé tout ce temps à réunir 2.100.000 FCFA, on n’arrive pas à voyager pour des raisons de place, les gens en meurent souvent. Impossible de retourner dire à la famille que le voyage ne tient plus alors que d’autres sont bel et bien partis. Dans l’opinion, c’est une malédiction, une punition de Dieu, si ce n’est un rejet d’Allah, car ce voyage est considéré comme une réponse à un appel divin.

La lettre-doléance, adressée par le président Moustapha Bodji, le SG du regroupement des agences, que nous n’avons pas pu rencontrer, n’a pas eu de suite favorable. Les autorités semblent faire croire que les portes sont fermées, ce qui n’est pas le cas, à moins que les problèmes des musulmans soient secondaires dans l’agenda des autorités togolaises. Les agences sont en difficulté, les pèlerins avec. Les officiels, dans leur réponse, estiment qu’il est trop tard. Ceci est faux, il y a eu des cas plus graves que ça, monsieur Faure est intervenu lui-même, pour trouver solution auprès des dirigeants saoudiens. Ici, le cas est moins alarmant parce que la délégation du ministère saoudien des Affaires étrangères qui passe pour attribuer les visas n’est même pas encore arrivée. Mieux, il n’est pas question d’une négociation impossible. On a droit à 2500, le Togo se contente de 1600 souvent. Cette année, après réhabilitation des lieux du hadj, l’Arabie Saoudite a revu les quotas à la hausse.

Le Togo n’a pas profité de cette faveur, qui lui permettrait même d’avoir plus de 2500 places, mais quand on n’arrive même pas à trouver une formule pour faire voyager 2100 personnes, sous prétexte que ce sont 1800 places enregistrées, on peut penser à une lâcheté ou à une démission politique devant des affaires publiques. Les organisateurs sont à deux ou trois semaines du décollage prévu le 11 et 12 prochains, d’après les infos par nous récoltées auprès de nos confrères de «Rendez-vous». Si le «sécurocrate» Yark et l’inoxydable Boukpessi veulent aller au bout dans l’organisation de ce voyage qu’ils gèrent depuis un temps, ils savent quoi faire. S’ils ont préféré faire enregistrer le Togo avec 1800 places alors qu’il en a droit à 2500, pour cause des prévisions liées à l’avion et au logement, ce n’est pas de la faute des candidats ni des agences.

Les avions qui devaient prendre 1800 personnes peuvent revoir leurs vols, car 300 personnes, c’est un vol entier, ce n’est pas négligeable dans un transport aérien. Aucun affréteur ne peut laisser tomber une telle opportunité, à moins que les organisateurs aient intérêt à ce que ce soit ainsi. Les logeurs saoudiens ne trouvent aucun inconvénient si les places prévues passent de 1800 à 2100 ou 2200. On croyait avoir résolu l’équation du hadj, mais les dernières évolutions affichent d’autres réalités et cela risque de s’aggraver si le Prince continue de garder son traditionnel silence devant les problèmes de la République.

C’est l’UMT qui organisait le hadj avec les agences; si l’Etat s’y est invité, c’est pour faire la différence avec ses moyens. Faire la différence, c’est savoir se prémunir pour résoudre les problèmes au fur à mesure qu’ils se présentent dans un processus.

En passant, il faut dire que cette année, le Bénin voisin a plus de 4000 places, plus de 8000 au Burkina, 12.000 pour la Côte d’Ivoire. Le plus grand pourvoyeur de la sous-région reste le Nigeria, avec plus de 100.000 pèlerins. Et dire que le Togo n’arrive pas à remplir 2500 places ! La tension monte dans les agences et les pèlerins sont dans l’incertitude totale. Une petite volonté politique peut pourtant tout résoudre.

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