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Togo- Togo, gros client des vendeurs d’armes en Afrique
Publié le mardi 15 aout 2017  |  L'Alternative


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Défilé militaire et civil clôturant la commémoration du 27 avril 2017
Lomé, le 27 avril 2017. Place des fêtes de la Nouvelle Présidence de la République. Les officiels du pays, avec à leur tête le Président Faure Gnassingbé, ont assisté au traditionnel défilé militaire et civil.


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S’il est un commerce mondial qui rapporte autant d’argent, c’est bien celui des armes. L’industrie de l’armement se porte bien puisqu’elle nourrit des conflits armés qui essaiment le continent africain ou ailleurs dans le monde. Le plus inquiétant, c’est quand des pays qui ne sont pas en guerre en viennent à se lancer dans une étonnante course effrénée au surarmement, comme c’est le cas du Togo.

Les commandes d’armes faites par le Togo depuis l’accession de Faure Gnassingbé en 2005 au pouvoir ont grimpé de façon exponentielle. Selon le relevé du site d’informations military budget.org, l’importation des matériels de guerre a flambé, à cause des faramineuses sommes d’argent dépensées par l’Etat togolais. A partir de 2005, le pays a acheté des matériels de guerre à raison de 22.400.000.000 FCFA. Respectivement de 2008 à 2011, les achats sont montés à 29.100.000.000 FCFA, 30.900.000.000 FCFA en 2010 et 29.500.000.000 FCFA en 2011.

Parallèlement à ces chiffres, le Togo s’est révélé un bon client de l’Etat hébreu en 2014. Il est le 2ème pays africain à importer des armes d’Israël pour la somme de 95.500.000.000 FCFA pour le compte de cette année. La propension à se doter de matériels de guerre se révèle également à travers le classement des pays africains qui importent des armes de la France pour le compte de l’année 2016. Sur la liste, le Togo figure en bonne position en occupant la 10ème place. 2 milliards FCFA ont été dépensés dans l’achat des armes.On peut comprendre que le peloton de tête ait été occupé par les pays qui vivent le soubresaut des attaques terroristes à l’image de l’Egypte, de l’Algérie, du Nigeria, du Cameroun, entre autres. Mais, il est difficilement compréhensible que le Togo qui ne connaît pas ce fléau se lance dans une course folle à l’armement.

A y voir de près, cette course à l’armement est liée à la nature du régime en place. Il a la mauvaise réputation d’avoir la gâchette facile en réprimant dans le sang ses propres citoyens. De nombreux rapports des droits de l’Homme relèvent ces crimes de sang commis contre les populations aux mains nues. Après la parenthèse sanglante de 2005 qui a consacré l’accession au pouvoir de Faure Gnassingbé, le pouvoir a semblé tourner dos à son passé sanglant. De grandes messes de réconciliation à travers la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), l’indemnisation des victimes et la cérémonie expiatoire sont décrétées.

Mais c’est compter sans les habitudes d’un pouvoir qui réprime systématiquement sa population très souvent pour des revendications d’ordre social. L’argument des attaques jihadistes, de la défense des territoires maritimes, aériens et terrestres, est brandi pour se lancer dans une course effrénée au surarmement. Des commandes de matériels de guerre ont augmenté inquiétant même la France, pays fournisseur d’armes au Togo. En avril dernier, le journal « Jeune Afrique » a révélé comment Jean-Yves Le Drian, l’actuel ministre des Affaires étrangères de la France a imposé un blocus à l’achat de cinq (05) hélicoptères Gazelle par le Togo. L’acte posé par le ministre français est en réalité une crainte de Paris. Il ne voulait pas que les armes soient utilisées contre les populations togolaises, comme ce fut le cas au Gabon où des matériels achetés à la France ont servi à l’attaque le 31 août 2016 contre le quartier général de Jean Ping le candidat malheureux à la dernière présidentielle gabonaise. Même ce blocus est loin de dissuader Lomé dans sa volonté d’ériger des casernes même à tous coins de rue.

Les besoins primaires, le cadet des soucis

La priorité accordée à l’armée au Togo est révélatrice de ce que le régime conserve toujours sa particularité dans la sous-région où des régimes militaires tendent à disparaître. L’armée est toujours le levier central dans le système de gouvernance au Togo. Des moyens colossaux lui sont consacrés en vue d’une surveillance accrue des populations. Mis à part le maillage du territoire par des dispositifs sécuritaires, d’importantes sommes sont également dépensées dans les renseignements.

Aussi en rattachant la Défense à la Présidence, Faure Gnassingbé a-t-il montré comment il compte piloter lui-même ce portefeuille très sensible. Et les multiples livraisons d’armes au Togo sont la preuve que doter le pays d’infrastructures élémentaires vient en seconde position. Les hôpitaux togolais manquent de tout alors que les sommes faramineuses dépensées dans l’achat des armes pourraient résorber les problèmes que rencontrent les secteurs de la santé et de l’éducation. Aussi le pays croule-t-il sous des dettes qui sont contractées sur le dos du pauvre contribuable. Le mandat social de Faure Gnassingbé se révèle un leurre.

Au-delà, c’est la vraie face des démocraties occidentales qui se révèle. Provoquer la guerre, l’attiser et jouer aux pompiers. Le film « Seigneurs de la guerre » de l’acteur Nicolas Cage est assez révélateur de comment l’industrie de l’armement tourne, alimente des conflits en Afrique et constitue un butin de guerre pour les Etats fournisseurs d’armes

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