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La résilience, c’est savoir saisir les opportunités pour construire son avenir
Publié le vendredi 18 aout 2017  |  Banque mondiale


© Autre presse par DR
Le vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour le financement du développement, Axel Van Trotsenburg


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Elle avait à peine sept ans, au Nigeria, quand l'horreur est venue frapper à sa porte. Ce soir-là, une marque avait été peinte sur sa maison, annonçant que tous les habitants allaient être exécutés. Pour quel motif ? Parce qu'ils appartenaient à la mauvaise ethnie.

Mon amie a survécu, grâce à des voisins. Voyant la marque, ceux-ci ont averti sa famille et les ont aidés à se mettre à l'abri. Ceux qui n'ont pas pu fuir ont péri cette nuit-là. Pour autant, mon amie n'a pas été épargnée. Elle a vu un homme mourir sous ses yeux, décapité. Le choc fut si grand que pendant deux semaines elle fut incapable de parler.

Plus de vingt années s'étaient écoulées lorsque je l'ai rencontrée. Elle n'était plus en danger et s’était bâti une vie nouvelle. Un jour, alors que sa mère nous racontait le massacre auquel elles avaient survécu, mon amie s'est soudainement rendue compte qu'elle avait oublié une grande partie de ce qui s’était passé. Elle était maintenant une adulte, vivant en sécurité aux États-Unis avec sa famille. Elle pouvait désormais se remémorer ce qu’elle avait vu, et même en évoquer les détails, sans que cela ne ranime le traumatisme.

La mémoire est parfois sélective, on peut s’en plaindre ou s’en réjouir. C’est en tout cas ce qui a permis à mon amie de continuer à avancer malgré l'expérience douloureuse qu’elle a vécu. Je trouve cela fascinant, de voir comment l'esprit humain nous aide à surmonter l’horreur et l’adversité, en transformant nos expériences en leçons de vie. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». L’histoire de mon amie est une histoire de résilience.

Saisir les opportunités

Selon une étude publiée récemment par l'Université de Yale sur les jeunes victimes du conflit syrien, les voies de la reconstruction divergent de façon considérable en fonction de la capacité de résilience de chaque individu. Les plus résilients sont capables de saisir – voire de provoquer – des opportunités qui les aideront à se reconstruire, par exemple en trouvant un moyen de reprendre leurs études. L’étude constate également qu’une capacité de résilience plus développée est associée à une meilleure gestion du stress et à une réduction du risque de maladies mentales.

Comment faire en sorte que les jeunes les plus exposés aux risques deviennent résilients ?

La résilience des communautés et des nations repose sur la résilience des jeunes générations. Lorsque les enfants et adolescents sont en mesure de développer leur potentiel malgré des conditions de vie difficiles, les perspectives s'améliorent pour tous et les taux de pauvreté diminuent.

Selon l'ONU, le monde comptait plus de 1,2 milliard de personnes âgées de 15 à 24 ans en 2015, soit une personne sur six. Et ces chiffres continuent d’augmenter, en particulier dans les pays en développement où, bien souvent, les jeunes représentent plus de 30% de la population.

L'évolution des courbes démographiques, des conditions de vie et de la prospérité des populations dans le monde sera en grande partie déterminée par les choix que feront les jeunes. Nous savons que les défis pour la jeunesse mondiale sont nombreux, notamment en matière d'éducation, d'emploi et de santé. Néanmoins, l'un des défis les plus pressants consiste à convaincre les partenaires du développement d'investir dans la jeunesse, et pour cela, il faut réussir à avancer des arguments économiques forts et cohérents.

Des catastrophes naturelles aux chocs économiques, en passant par le surpeuplement des villes et les crises sanitaires, le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à anticiper et à atténuer les risques auxquels leur développement économique et social peut être exposé. En d'autres termes, il les aide à devenir plus résilients.

Les conditions de précarité dans lesquelles vivent les enfants et les adolescents sont un marqueur important de la vulnérabilité d'un pays. Une génération ayant grandi dans la précarité aura plus de difficulté à rebondir en cas de choc. D'où l'importance de développer des solutions pour autoriser ces jeunes à développer leur potentiel et leur capacité de résilience.

Le manque d’opportunités pour les jeunes est problématique à l’échelle des pays, car si les jeunes ne parviennent pas à intégrer le marché du travail, les pays perdent leur compétitivité et se retrouvent à la traîne dans une économique mondialisée. Le fait de collecter des informations plus nombreuses et de meilleure qualité sur le développement des jeunes est un enjeu essentiel si l’on veut mobiliser des fonds. Actuellement, l'insuffisance des données, en qualité comme en quantité, représente un obstacle de taille pour les investisseurs.

La pauvreté et la précarité ne sont pas une fatalité. Les jeunes qui grandissent dans des conditions difficiles peuvent changer leur destin. S’ils apprennent à se relever après une chute, à tirer leur force de leurs difficultés passées, ils trouveront la détermination qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs. Après tout, la résilience n'est rien de plus que cette qualité propre au genre humain : une extraordinaire capacité à toujours aller de l'avant.

Liviane Urquiza est co-éditrice du site banquemondiale.org/jeunes.
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