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Togo : Ce qui a différencié l’occupation 2017 de Deckon de celle de 2012
Publié le vendredi 8 septembre 2017  |  aLome.com


© aLome.com par Gadegbeku Edem & Parfait
La manifestation de l`opposition campe à Deckon
Lomé, le 07 septembre 2017. Au lieu du "Bas Fonds du Collège Saint Joseph", la manifestation de la coalition de l`Opposition chute à Deckon, carrefour commercial, contre toute attente.


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Les manifestants de l’opposition qui campaient depuis jeudi après-midi à Deckon ont été dispersés un peu après 22h30 TU à coups de gaz lacrymogène. Débandade dans les rangs des protestataires, suivie de course-poursuite dans des ruelles du quartier de Bè. Scènes quasi similaires durant une matinée du mois de juin 2012.

En juin 2012, l’occupation du carrefour Deckon par des manifestants de l’opposition était intervenue après une géante marche qui avait drainé, contre l’attente des organisateurs, environ 100 mille personnes dans les rues de Lomé.

Cinq ans plus tard, la mobilisation a encore été plus massive de toute vraisemblance, au regard de la foule interminable qui s’est grossie un peu plus ce jeudi, après avoir déferlé sur les principales artères de la capitale togolaise la veille!

Le campement à Deckon cette année 2017 est intervenu en pleine période de vacances. En 2012, ce carrefour commercial à Lomé avait été "pris d’assaut" en pleine période de réclamation de réformes constitutionnelles et institutionnelles, et surtout dans une ambiance pré-électorale (en l’occurrence les législatives).

Cinq années plus tard, cette occupation qui a pris de court même les organisateurs des marches de l’opposition a rassemblé une foule essentiellement jeune. La période des vacances en cours devait en être pour quelque chose, mais aussi la forme de mobilisation orchestrée (synergie d’actions) en amont des contestations du pouvoir de Faure Gnassingbé ces 6 et 7 septembre 2017 par les partis qui prennent part à ce mouvement populaire.

Cependant, en 2012 comme en 2017, le mot d’ordre est resté le même : exiger hic et nunc la fin de toutes formes d’injustices sociales et politiques sous Faure Gnassingbé et réclamer au mieux sa démission.

En 2012, l’occupation de Deckon ne s’était pas déroulée en pleine coupure de services SMS des opérateurs de téléphonie mobile comme c’est le cas depuis 02 jours au Togo.
Aussi, la connexion internet était-elle disponible dans la capitale togolaise. Il y a également cinq ans, la "prise d’assaut" de Deckon s’était déroulée en plein printemps arabe. En 2017, cette action des opposants togolais ne peut être connectée directement à un mouvement de fond quelconque sur le continent.

"Occuper Deckon, c’est une façon d’exprimer à nouveau et à haute voix au reste du monde les frustrations de nombreux Togolais vis-à-vis de la litanie d’injustices dont ils sont victimes tous les jours, pendant que leurs bourreaux jouissent d’une parfaite impunité", expliquait un manifestant qui avait pris sur lui de dormir à la belle étoile ce jeudi nuit. Tout comme des centaines d’autres camarades de lutte, après avoir soit effectué le va-et-vient entre leurs domiciles et ce carrefour commercial ou dîner à la va-vite sur place.

Par Edem Gadegbeku





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