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Togo-Indépendance du Togo et devoir de gratitude : A quand une stèle, un mausolée…pour Sylvanus Olympio ?
Publié le jeudi 21 septembre 2017  |  La Nouvelle


© Autre presse par DR
Sylvanus Epiphanio Elpidio Kwami OLYMPIO, le père de la nation Togolaise


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La question doit faire sourire pas mal de monde. Une stèle ou un mausolée en hommage à Sylvanus Olympio, c’est peut-être trop demander au régime en place. Même si les sacrifices que le premier président et des combattants ont consentis pour l’indépendance du Togo sont inestimables. Dans bien de pays africains, la valeur de la lutte des pères des indépendances est reconnue, des hommages à eux rendus, des stèles, mémoriaux et autres monuments érigés en leur nom, pour les célébrer. Mais le père de l’indépendance du Togo, lui, n’est l’objet d’aucune considération.


Des stèles, monuments…pour les pères des indépendances

Dans plein de pays, surtout africains où les dirigeants ont le sens de la gratitude, ils ne se sont pas fait prier pour honorer la mémoire des pères des indépendances. Même si la plupart ont été tués, ou déchus du pouvoir à la faveur des coups d’Etats, le peuple est reconnaissant de leurs sacrifices et ils sont régulièrement honorés à travers divers gestes. L’action commune consiste à donner leur nom à des édifices publics, rues, écoles, etc. afin de les pérenniser. Parfois, des statues à leur effigie sont construites pour les honorer. Le cas le plus illustratif et proche, c’est sans doute celui du Ghana où une stèle et un mausolée ont été construits à Accra en mémoire de Kwame N’krumah.

Ce dernier est loin d’avoir fait l’unanimité au Ghana. Il lui est reproché à un moment après l’indépendance un certain autoritarisme, le culte de la personnalité et bien d’autres attitudes détestables. Mais cela n’a pas empêché le peuple de l’honorer. A chaque célébration de l’«independance day », des hommages mérités lui sont rendus. Ailleurs, ce sont des mémoriaux ou des monuments qui ont été érigés au nom du père de l’indépendance, leurs bustes qui trônent sur les places de l’indépendance qui abritent les festivités officielles...

Rien pour Sylvanus Olympio au Togo

Qui dit indépendance du Togo, dit forcément Sylvanus Olympio. C’est de son combat personnel qu’est né le Togo indépendant, souverain, le 27 avril 1960. C’est en tout cas lui qui incarne la lutte, à la tête d’un « bataillon » de vaillants combattants qui avaient investi tant en argent qu’en énergie et autres moyens pour arracher la liberté des mains du colon et faire naitre le Togo nouveau. Et à l’époque, l’indépendance n’était pas donnée sur un plateau d’or ; il fallait affronter le colon qui avait tout en sa possession - autorité, moyens financiers, armes - et l’arracher, à ses risques et périls. Bien de dirigeants de pays africains sous domination l’avaient tenté, mais ils ont payé ce culot (sic) de leur vie.

Sylvanus Olympio mérite bien reconnaissance pour son œuvre inestimable pour le Togo. Si le peuple reconnait à sa juste valeur ses sacrifices, c’est le régime en place qui tente de le faire passer aux oubliettes. Son nom n’est collé qu’au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lomé-Tokoin, en fait un…mouroir, reconnu implicitement par Faure Gnassingbé dans un de ses discours. Loin de ce que l’on peut prétendre, c’est-à-dire la vie, la guérison, l’image du CHU Sylvanus Olympio charrie plutôt la mort. Il est clair que l’intention du pouvoir en place, en collant son nom à ce centre de soin, est loin de l’honorer ; bien au contraire, l’idée est de l’avilir. Pour retrouver encore le nom Sylvanus Olympio, il faut aller sur l’ancienne Rue du Commerce au grand marché de Lomé. Et c’est tout. Pour un homme qui a arraché l’indépendance à tout un peuple, premier président du Togo, c’est insignifiant.


Une stèle pour Sylvanus Olympio (aussi) !

Au Togo, il y avait des statues, pas en l’honneur du père de l’indépendance, mais de son…assassin déclaré, Etienne Gnassingbé EYADEMA et celui de sa supposé « maman » Maman N’Danida . A la faveur des troubles politiques de 90 et du vent de l’Est, ces infrastructures ont été détruites par les populations. N’empêche, Eyadema, de son vivant, a baptisé plein d’infrastructures de son nom: camp militaire, aéroport et autres. Même décédé depuis le “5 février“ 2005, son fils a continué à le vénérer. Une statue en marbre a été construite à son effigie sur l’esplanade du palais des congrès de Kara et inaugurée début novembre 2016. L’ouvrage réalisé par l’entreprise Centro, avec une mission chinoise, est construit sur une superficie de 1310 m2 et constitué, entre autres, de deux grands bassins d’eau alimentés par un forage à haut débit d’eau rythmée par 374 lignes de jets d’eau et 332 lampes qui dessinent des faisceaux lumineux aux couleurs du drapeau togolais. La stèle se veut «un symbole de l’histoire du Togo immortalisant ainsi le parcours du père de la nation à travers cette statue de marbre », à en croire le maître de l’ouvrage, Kao Badabazi.

Pendant que tout est fait pour immortaliser Etienne Gnassingbé EYADEMA, le père de l’indépendance du Togo, lui, est royalement oublié. Sa réhabilitation recommandée par la commission ayant revisité l’Histoire du Togo se fait toujours désirer. Tout est fait pour enlever de l’Histoire toute trace de lui. Pour le grand service rendu au peuple togolais, Sylvanus Epiphanio Kwame Olympio mérite bien une stèle, un monument, un mausolée...

Kokou SAYA/La Nouvelle N°0024 du 15 Septembre au 15 Octobre 2017





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