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Conseil Togolais des Editeurs de Presse Privée (CTEP)/Séminaire de renforcement des capacités
Publié le vendredi 20 octobre 2017  |  Le Combat du Peuple


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Lomé, le vendredi 13 Octobre 2017.

Thème : Le rôle des médias en période de crise :

– Point de vue du journaliste (par Kouessan YOVODEVI, Journaliste, DG de TVT).

– Point de vue du juriste (par Yaovi Marc FIAWONOU, Magistrat, Avocat Général près la Cour Suprême).



Le Conseil Togolais des Editeurs de Presse Privée (CTEP) a organisé le vendredi 13 Octobre 2017 à Lomé (Hôtel EDA OBA) un séminaire de renforcement des capacités à l’intention de ses membres et d’autres journalistes invités.

Nous nous faisons le devoir de présenter sous forme de supplément en quatre pages les discours et communications de ce séminaire, à toutes fins utiles.

Il faut dire que suite à ces communications, les débats ont été très enrichissants et ont comblé les attentes de tous les participants à ce rendez-vous de donner et de recevoir.

Lecture

LE ROLE DES MEDIAS EN PERIODE DE CRISE

Point de vue du journaliste

I-Observations générales

Le thème est d’actualité. Ce sujet sera toujours d’actualité, car les crises sont de partout.
Les crises sont inhérentes aux sociétés, aux Etats, aux communautés, aux groupes d’individus, aux associations, à la famille etc…

Nous sommes perpétuellement en crise à vrai dire.
Les évènements nous donnent l’impression que la vie elle-même n’est qu’une succession de crises, une juxtaposition de crises.
La vie n’est pas un long fleuve qui coule tranquillement. Elle est parsemée de crises.
Pertinence du choix du thème
Le choix du thème est pertinent eu égard à la situation de crise et au contexte au Togo.

Depuis le 19 Août 2017, la question relative aux réformes est revenue sur le tapis et a pris une nouvelle tournure avec des manifestations à répétition (manifestation parfois violentes)

La Notion de Crise
Elle est souvent et régulièrement employée et touche tous les domaines de la vie : (économie, la politique, le social, l’environnement, le sport, la santé etc…)

Ainsi nous parlons régulièrement de crise économique, crise politique, crise financière, crise sociale, crise humanitaire, crise sociale, crise identitaire, crise d’angoisse, crise nerveuse, crise de colère, crise de l’emploi, de logement, de main d’œuvre etc…

En réalité, il n’y a aucun domaine qui ne connaisse de crise à telle enseigne que les crises deviennent des « situations normales ». Et on devrait s’étonner quand il n’y a pas de crises.

Caractéristiques
Elles peuvent être permanentes ;
Elles ont une durée : (longues ou courtes, vites circonscrites dans le temps)
Elles peuvent être graves et peuvent déboucher sur d’autres crises, voire des conflits ; tout dépend de leur gestion.
En même temps qu’elles sont courantes, elles peuvent être prévisibles et imprévisibles, inattendues, externes ou internes.
Il est souvent prévu des mécanismes de prévention et de règlement des crises quelles que soient leur nature et leurs genres.
Notez aussi qu’il existe des échelles différentes lorsque nous parlons de crise ; un pays en crise n’est pas une entreprise en crise.
Les crises ne doivent pas toujours être considérées comme néfastes. Elles permettent la résolution d’un problème et font avancer la société ou le pays.
Qu’est ce que qu’une crise
En tout état de cause, ce qui est normal n’est pas en crise. La crise suppose :
Quelque chose d’anormal
Quelque chose qu’on n’aime pas qu’on ne désire pas, qui met mal à l’aise
Un état d’instabilité
Une menace
Un dysfonctionnement.
Chacun souhaite que la crise soit vite réglée pour que la vie reprenne son cours normal en attendant la survenance d’une nouvelle crise.

Qu’est ce qui provoque les crises ?
La non satisfaction de besoins exprimés par un individu ou un groupe.
La défense et la protection des intérêts (individuels ou collectifs)
Les enjeux de pouvoir, les luttes pour la conquête du pouvoir ou la conservation du pouvoir ;
Les revendications politiques, corporatistes, syndicales, salariales etc…
Qu’est ce qui se passe en période de crise ?
Sur le plan de la Communication et de l’information

Les besoins en informations et la nécessité d’informer sont énormes.
L’offre et la demande sont très grandes.
Côté public

Le public a soif d’info ; il veut tout savoir sur la crise. Il veut savoir : «qui fait quoi, quand, où, comment et pourquoi? »
Le public veut des éclairages pour mieux comprendre la crise, son évolution, son dénouement ; les décisions prises, les actions menées etc…
Il suit attentivement avec avidité les analyses et les commentaires dans les médias.

Côté acteurs

Les différents acteurs de la crise sentent le besoin de communiquer ;
Ils élaborent es stratégies de communication. Ainsi commence la bataille de l’opinion.
Chaque acteur veut persuader, convaincre ; veut avoir plus d’adhérents à sa cause, à sa thèse.

Chaque camp affûte ses armes pour mieux communiquer en direction de l’opinion nationale et internationale.

Au niveau des médias

Les Médias sont très sollicités, courtisés.

Les canaux d’information mis en branle.

Médias Croque-Mort : grands consommateurs de crises. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les crises font les affaires des médias.

Quand il n’y a rien à se mettre sous la dent, quand l’actualité est creuse, il est difficile de boucler les journaux ; on s’emmerde ; en temps de crise, les médias ont de la matière.
En termes de vente et d’audience c’est une bonne période pour les journaux et les TV et radios ; le public reste branché à la TV et à la radio ; chacun guette les moindres occasions pour s’informer. Les réseaux sociaux offrent d’abondants contenus.
Tension sur les journalistes, stress, chaque protagoniste de la crise veut que le journaliste soit de son côté, produise des articles à lui favorables.
(Plateau de TV, studios radios envahis, internet et journaux très sollicités).

Corruption ; menaces ; voies de fait.
Pressions sur les médias etc… face à une telle situation, si l’on n’y prend garde, le professionnalisme peut être battu en brèche, ou dilué.
La tentation est grande que le journaliste perde son indépendance, son impartialité pour devenir propagandiste ou se transformer en soutien pour telle ou telle cause. En tout cas le clientélisme n’est pas loin.

II- Les contours du journalisme responsable en temps de crise

La Problématique de la responsabilité des médias

En période de crise, les journalistes sont à la fois acteurs à cause de leur travail, mais aussi citoyens de leur pays.

Quel rôle doivent jouer les journalistes en période de crise,

quelle est la voie à suivre, la voix à écouter ?

1er cas : Plutôt Pyromane ou Sapeur-Pompier ?

Il existe des situations où les médias sont à l’origine de la crise à cause de leurs écrits et propos :

Appel à la haine ethnique, à l’exacerbation des divisions entre les communautés. Ex : la radio Mille Collines dont les appels à éliminer les Tutsis Rwandais ont eu pour conséquence désastreuse, le génocide de 1994 avec plusieurs milliers de morts au Rwanda. Selon les enquêtes, en Côte d’Ivoire les médias ont eu une responsabilité dans la guerre de 2002 en amplifiant le clivage Nord sud ; les gens du nord sont considérés comme des étrangers notamment des Burkinabès. L’instrumentalisation des différences ethniques et religieuses a engendré un climat de haine et d’intolérance.
Le journaliste ne doit pas être un pyromane.

Sapeur-pompier, oui je préfère

En tant de crise, il est demandé aux médias qui jouent un rôle social de ne pas aggraver les souffrances de la société mais d’agir dans le sens de l’apaisement pour ce faire ils se doivent :

D’apprécier l’information ;
Donner du prix à l’information,
Faire un tri,
Sélectionner ce qu’il doit dire, écrire et montrer en terme d’images, être plus professionnel en s’empêchant d’empoissonner le climat social déjà tendu.
2ème Cas : Plutôt « Rien que journaliste »

En temps de crise, je pense qu’on ne peut pas être « rien que journaliste » quand les médias sont mis à rude épreuve. Doit-on, parce qu’on est journaliste tout dire au nom d’une certaine liberté d’expression et d’information ? Je ne pense pas.

« Rien que journaliste » n’est pas forcément la voie indiquée en temps de crise.

L’on ne doit pas s’abriter derrière une certaine liberté d’information ou la quête de vérité pour diffuser des informations qui aggrave la situation.

Nous avons un devoir envers nos citoyens qui doit nous obliger à rechercher le bien de l’ensemble, le bien commun.

3ème Cas : Plutôt Citoyen tout court ?

Le chemin vers la vérité est souvent jonché de difficultés pour les médias en temps de crise.

Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

Quand le pays est enrhumé, les citoyens toussent y compris le journaliste qui est un citoyen de son pays.

En cas de crise des camps apparaissent pour soutenir telle ou telle cause. La crise montre l’appartenance des citoyens.

Quelle que soit votre position vous êtes classé dans tel ou tel camps que vous le vouliez ou non.

Parois les médias et les journalistes sont divisés. Souvent les règles de la confraternité sont mises à rude épreuve.

Bien que citoyen pouvant avoir sa propre opinion le journaliste en tant qu’éclaireur doit se garder d’amplifier la confusion au mépris des grands vertus que nous impose la profession.

L’homme ne doit pas prendre le pas. Face aux influences et pressions qui existent toujours, le journaliste ne doit écouter que sa seule conscience. En un mot demeurer un journaliste responsable.

4ème Cas : Plutôt journaliste responsable ?

De la responsabilité citoyenne des journalistes

En tout état de cause, le journaliste se doit de mesurer avec responsabilité l’impact que pourraient avoir sur le public ses paroles, ses images, ses écrits même s’il s’agit d’éléments qu’il relaie objectivement.

Faire preuve de retenue devient une valeur à cultiver en plus d’une forte dose de déontologie.

Si leurs écrits peuvent provoquer de graves violences dans le pays, mettre en péril l’unité nationale, créer des entorses à la sûreté de l’Etat, à la sécurité nationale, les médias doivent s’abstenir même si les informations détenus sont vraies.

Le journaliste va donc tenter de concilier réalisme et idéalisme en optant pour la diffusion de l’information citoyenne.

Ceci laisse entrevoir qu’en temps de crise, il y a un journalisme de crise et en temps normal un journalisme de paix, un journalisme tranquille.

Autrement dit, en période de crise, les médias doivent-ils opter pour l’autocensure au point de d’occulter la vérité, de déformer l’information par des omissions volontaires au motif d’une certaine préservation de l’unité nationale ?

Doit-on tout dire au risque de mettre en péril le vivre ensemble. Ainsi interviennent la notion d’autocensure et les limites de la liberté d’information.

Où s’arrête a liberté d’informer où commence la responsabilité.

1/ L’auto Censure

L’autocensure s’impose si nos publications constituent des menaces, des dangers pour l’unité nationale par exemple.
S’abtenir d’amplifier toute information susceptible d’opposer des communautés entre elles.
S’interdire de diffuser des informations susceptibles d’exacerber les tensions, les divisions, les fractures sociales, les clivages etc…
Ne pas provoquer l’instrumentalisation des différences ethniques.
S’interdire de diffuser des messages d’intolérance, de haine et de mépris. S’interdire de relayer les discours violents et haineux.
2/ L’autocensure et le devoir de vérité. Y-a-t-il un paradoxe ?

Vérité et Retenue

Ne pas tout dire, mais dire tout ce qui est vrai. Les journalistes doivent rechercher toujours le chemin de la vérité.

Dans les moments sensibles, afin d’affermir l’image de médias responsables, nous pensons qu’ils doivent :
S’éloigner du traitement partiel et partisan de l’information, de la désinformation.
Se montrer précautionneux ; prendre suffisamment de recul afin d’éviter les erreurs et les fautes que l’on commet en publiant des informations sans recherches approfondies.
Ne pas cautionner le mensonge et encore moins le diffuser (Ex : Pdt de la Cour Constitutionnelle lors de la marche de UNIR) ; les médias se décrédibilisent en publiant des informations qui sont fausses.
Vérifier suffisamment les faits ; le journaliste se protège parce qu’il dit la vérité ;
Etre terriblement esclave de sa profession ;
Comprendre que nous avons un devoir vis-à-vis du public.
3/ Devoir des Médias envers le citoyen en temps de crise

En temps de crise le public est exposé à un flot d’informations ; il est ballotté de gauche à droite. Mais il a envie de comprendre les tenants et les aboutissants de la crise. Nous devons respecter et considérer cette envie du public en mettant à sa disposition des informations fiables.
Comment informer avec précisions sans céder aux influences des différents acteurs et aux injonctions du scoop et de l’instantanéité.
Les influences et les Pressions

Quand il y a crise les acteurs cherchent à utiliser les journalistes comme leur pied de micro.
Comment résister aux diverses tentations quand on est payé en lance pierre ou pas du tout ?

Je pense que tout dépend de la personnalité du journaliste (son environnement et son niveau de culture).

Les influences et les pressions existent toujours, même dans les sociétés en avance sur le plan démocratique. Face à ces dures réalités, la riposte du journaliste est d’écouter sa conscience, sa seul conscience et de ne pas jeter aux oubliettes les grandes vertus que nous impose la profession à savoir l’honnêteté morale et intellectuelle.
Un sursaut ethnique et un surcroît d’esprit de responsabilité sont nécessaires face aux influences et pressions de tous genres.
Ces vertus imposent aux médias plus de rigueur dans le traitement de l’information ; faire attention aux scoops ; car la recherche de scoops peut conduire à des fautes.

Dans la pratique, est ce que toutes ces valeurs sont respectées par les médias, et notamment les médias togolais ?

III- La presse togolaise face aux différentes crises au Togo

Le processus de démocratisation de la vie politique au Togo a engendré à partir de 1990 de nombreuses crises.

Depuis lors le pays n’a jamais réussi à tourner définitivement le dos à ces crises quand bien même l’on notre régulièrement des moments d’accalmie.

Au départ pendant que bon nombre de journaux qui venaient de voir le jour combattaient l’ancien régime avec son lot de conséquences : (Arrestation, emprisonnement des journalistes, menaces et autres) d’autres numéros étaient plus proches du pouvoir et le défendaient.

Cette situation n’a pas disparu jusqu’à nos jours, même si entre temps certains ont changé de ligne éditoriale.

Au-delà de ce constat, la presse togolaise dans son ensemble n’a jamais franchi le Rubicon en temps de crise en jetant de l’huile sur e feu. Elle s’est toujours montrée assez responsable même si dans la plupart des cas le contenu et le choix des informations reflètent les opinions un peu trop personnelles des responsables de certaines de ces médias.

Les médias doivent-ils prendre position ?

Les médias ont le droit d’avoir leur opinion, il y a des journaux qui affichent clairement leur opinion, mais le contenu doit être traité en toute objectivité.

Les opinions existent, on doit les afficher de façon technique à travers des éditoriaux ex : édito politique, économique et autres. Ici se pose la question de la ligne éditoriale. Celui qui paye a le dernier mot.

Mais afficher ses opinions ne veut pas dire qu’on doit oublier les principes de base du journalisme à savoir :

La transparence et l’esprit du journalisme.

L’exactitude: L’information doit être fidèle à la réalité ni fausse, ni trompeuse ;
L’équilibre: Donner les différents points de vue lorsqu’on traite d’un sujet controversé.
La clarté: L’info doit être claire, bien comprise par le public.
La neutralité: Consulter les différents points de vue, donner les différentes versions à propos du sujet. Le journaliste doit être impartial, il ne doit pas se pencher d’un seul côté, et ne doit pas faire valoir des idées personnelles.
La transparence: Faire l’effort de telle sorte que notre vie hors d’écriture d’un article ne puisse pas influencer notre posture ou nos choix journalistiques.
L’esprit du journalisme: « Les opinions sont libres, les faits sont sacrés ». Ne publier que des infos avérées et précises.
Couverture des évènements liés à la crise : Que devons-nous faire ?

Identifier clairement les différents acteurs
Faire ressortir la pluralité et la diversité des opinions ; faire des plateaux équilibrés.
Evoquer les causes et les conséquences de la crise.
Couverture correcte des évènements. Points de presse, Conférences de presse etc…
Ne surtout pas faire l’apologie de la violence.
Ne pas relayer les discours violents et haineux
Ne pas jeter le gens en pâture, surtout pas d’insultes (ex dans un journal : BAWARA est secondé médiocrement par Christophe TCHAO)
Accorder une grande place à la maturité, à la réflexion et à l’enquête bien fouillée.
Par rapport aux attitudes et aux comportements nous pensons que la presse togolaise peut mieux faire si elle parvient à vaincre certains obstacles qui l’empêchent de faire de la profession, un métier viable et décent.

Quelques obstacles majeurs à surmonter

L’insuffisance ou le manque de professionnalisme
L’insuffisance ou le manque de ressources d’où parfois sa mise sous tutelle.
Pour franchir ces obstacles, la presse togolaise est appelée à observer une transformation qui passe nécessairement par :

La bonne formation des hommes des médias
L’abandon de la culture approximative
Une bonne formation sur l’analyse des crises
L’abandon de l’état d’une presse mal structurée au profit d’une entité viable ?
Le respect scrupuleux des principes, des lois, codes et règlement qui régissent la profession.
Le respect de la dignité, l’honorabilité des personnes et des individus, l’observation des règles permet d’éviter les dérives et les dérapages qui peuvent conduire en temps de crise à des tragédies.
Les instances de régulation et d’autorégulation doivent se montrer beaucoup plus efficaces et recommander aux médias d’éviter tout ce qui peut contribuer à l’exacerbation des conflits.

CONCLUSION

Le rôle social des médias doit amener ces derniers à rechercher la paix, la concorde, l’harmonie de la société dans laquelle ils vivent.

Les journalistes doivent veiller à ce que ces valeurs positives ne soient pas affaiblies. C’est pourquoi ils doivent faire preuve de retenue dans les moments sensibles pour éviter le pire, les tragédies.

Dans les moments difficiles, il faut qu’ils soient à l’écoute de leur conscience dans la pratique de leur profession ainsi ils pourront remplir leur fonction d’utilité publique.



SEMINAIRE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES JOURNALISTES

THEME : « LE ROLE DES MEDIAS EN PERIODE DE CRISE »

DISCOURS D’OUVERTURE DE MONSIEUR OCTAVE OLYMPIO

VICE-PRESIDENT DE LA HAUTE AUTORITE DE L’AUDIOVISUEL ET DE LA COMMUNICATION (HAAC)

Monsieur le rapporteur de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ;

Monsieur le Président du Conseil Togolais des Editeurs de Presse privée ;

Monsieur le Directeur Général de la Télévision Togolaise ;

Monsieur le 3ème Avocat Général près la Cour Suprême ;

Mesdames et messieurs les patrons et professionnels des médias publics et privés ;

Mesdames et messieurs ;

Je me fais l’agréable devoir de présider le séminaire que le Conseil Togolais des Editeurs de Presse privée a initié pour renforcer les capacités de ses membres et des journalistes togolais sur un thème d’actualité : « Le rôle des médias en période de crise ».

Je voudrais, tout d’abord, saisir cette occasion pour vous transmettre les sincères remerciements de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) pour vos condoléances et témoignages suite à la disparition subite de notre Président Monsieur Pitang TCHALLA, survenu le mardi 19 septembre 2017 et pour votre participation à ses obsèques.

Depuis quelques semaines, les observateurs dont la HAAC et les organisations professionnelles de la presse sont préoccupées par le travail des journalistes dans la couverture de l’actualité nationale marquée par les événements politiques relatives aux réformes constitutionnelles.

Le constat de la HAAC est que de nombreux médias privés classiques et en ligne et surtout les réseaux sociaux ont rivalisé d’excès divers dans la diffusion d’informations et d’images de violence, la publication d’images tronquées, de propos injurieux, d’appels à la haine et à la désobéissance civile.

De nombreux compte-rendus ont également été marqués par un déséquilibre notoire dans la diffusion de l’information et des témoignages partisans.

En son temps, la HAAC a saisi l’occasion pour réagir vivement, à travers des communiqués, des rencontres avec les correspondants de la presse étrangère et les directeurs des médias publics, pour appeler les parties prenantes à éviter la désinformation et la manipulation par médias interposés et adresser une mise en garde aux médias sociaux et en ligne qui exploitent des images de manifestations d’autres pays à des fins inavouées.

C’est le lieu pour la HAAC, de remercier et de féliciter le Conseil Togolais des Editeurs de Presse privée pour l’heureuse initiative qu’il a prise d’organiser ce séminaire qui vise à échanger sur « Le rôle des médias en période de crise ».

La responsabilité sociale du journaliste dans la préservation du climat de paix qui prévaut dans notre pays est capitale. D’où l’importance du thème de votre journée de réflexion.

Je voudrais à ce titre vous rappeler certaines dispositions de l’article 3 de la loi organique relative à la HAAC qui stipule je cite : « La communication audiovisuelle, écrite et en ligne est libre. Cette liberté s’exerce notamment dans le respect :

de la sauvegarde de la paix, de l’ordre public et de l’unité nationale ;
des besoins du service public».
Je voudrais aussi citer l’article 64 du Code de la presse et de la communication : « Le journaliste ou le technicien de la communication ne peut être contraint d’accepter de diffuser des informations contraires à la réalité ».

Les textes qui régissent notre profession sont assez clairs pour plus de responsabilité de notre part. Nous pouvons emprunter ces mots à l’Assemblée des journalistes togolais le 05 novembre 1991 lors de l’adoption du Code de déontologie, je cite :

« Le journaliste assume la responsabilité de ses écrits. Il publie uniquement les informations dont la source, la véracité et l’exactitude sont établies. Le moindre doute l’oblige à s’abstenir ou à émettre des réserves selon les formes professionnelles requises. Le traitement des informations susceptibles de mettre en péril la société requiert du journaliste une grande rigueur professionnelle et au besoin une certaine circonspection ».

Voilà autant de précautions prévues par nos propres textes qui devraient nous permettre de mieux assumer « notre rôle en période de crise ».

Souhaitant pleins succès à vos travaux, je voudrais remercier les communicateurs pour leur disponibilité et vous inviter, vous les participants, à prendre une part réactive à ces échanges qui devraient permettre aux professionnels des médias de prendre la mesure de leur rôle dans la préservation de la paix sociale au Togo.

Je vous remercie pour votre aimable attention.
... suite de l'article sur Le Combat du Peuple


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