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Togo: Tony Blair institute, encore une trouvaille
Publié le jeudi 7 decembre 2017  |  L'Alternative


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Vernissage d`une exposition consacrée à une visite historique effectuée en 1962 aux USA par Sylvanus Olympio
Lomé, le 26 avril 2017. Radisson Blu Hôtel 02 février. En présence de Gilchrist Olympio, de l`ambassadeur David Gilmour, d`Awa Nana-Daboya et de plusieurs invités de marque, Faure Gnassingbé préside le vernissage d`une exposition consacrée à une visite historique effectuée en 1962 aux USA par Sylvanus Olympio. Faure Gnassingbé.


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On l’avait vu venir. L’ancien Premier ministre anglais était en prospection au Togo. Aperçu lle 17 novembre dernier, et au terme de sa troisième visite de cette année au Togo, le gouvernement lui a assigné un projet. Avec son institut « Tony Blair institute », il va piloter un projet dans différents domaines.

Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, Richard Atias, ils sont nombreux, ces Français qui se recyclent sous les tropiques en monnayant leurs services par des contrats faramineux. Longtemps chasse gardée, l’Afrique de l’ouest attise des convoitises. Les anglo-saxons s’introduisent de plus en plus dans les palais présidentiels avec dans leurs mallettes des projets à développer l’Afrique. Le Togo est l'un des pays les plus fréquentés par ces hommes versatiles qui dealent avec n’importe quel régime.

Tony Blair Institute, la nouvelle trouvaille

« Le troisième décret adopté porte création, attributions et fonctionnement de la Cellule Présidentielle d’Exécution et de Suivi des Projets Prioritaires. Dans le but de réaliser davantage des projets concourant au bien-être des populations togolaises et dans la continuité des efforts déjà entamés, le gouvernement togolais ambitionne la création de milliers d’emplois décents sur les cinq prochaines années dans divers secteurs productifs de l’économie », lit-on dans le communiqué qui a sanctionné le Conseil des ministres. Le communiqué apporte des précisions. « L’institut interviendra dans les projets d’investissements prioritaires, la réalisation de réformes visant à améliorer le climat des affaires et l’opérationnalisation de la cellule présidentielle d’exécution et de suivi des projets prioritaires, en facilitant l’échange d’expérience et d’élaboration d’outils nécessaires à la mission de la cellule ».

Il n’est pas resté-là. Comme un nouveau produit dont on vante les mérites, le communiqué a mentionné que des « jeunes togolais sont déjà en formation au siège de l’Institut en Ethiopie » et qu’à part la formation d’excellence, « ils bénéficieront également à leur retour au Togo, d’un coaching personnalisé jusqu’à ce qu’ils atteignent un niveau de performance leur permettant d’être mobilisés dans les structures et institutions en lien avec le partenariat du Tony Blair Institute ». Le label Tony Blair est à but non lucratif. Et c’est toujours le gouvernement qui renseigne. La pub autour de Tony Blair institute a de quoi séduire. Sauf qu’il n’apporte pas une parcelle d’éclaircie sous le ciel très nuageux togolais. Et c’est à ce niveau que cette nouvelle supercherie aura du mal à éberluer les Togolais.

D’abord, il faut préciser que ce n’est pas la première que des programmes sous les vocables « amélioration du climat des affaires », « projets prioritaires » etc. sont élaborés au Togo. Si tous ces projets ont échoué, c’est dû à la nature du régime cinquantenaire qui régente les Togolais. Le pouvoir RPT/UNIR a ceci de particulier. Il est obtus au changement et couvre les faussaires qui sabotent les plans et les programmes de relance de l’économie nationale. Et c’est pourquoi on se demande si Tony Blair sait où il pose les pieds. Il doit certainement connaître ce régime très particulier en Afrique de l’ouest par ses méthodes anachroniques. L’ancien Premier ministre britannique, en bon capitaliste, maitrise le principe de Cournot qui stipule que tout ce qu’un individu entreprend est motivé par un gain. Par rapport à ce principe, l’alibi d’un institut à but non lucratif ne passe pas. En attendant la baguette magique de Tony Blair, il faut plutôt voir ce qui est derrière cette sortie du gouvernement.

La quête d’un soutien ?

Depuis quelques semaines, le pouvoir en place a enclenché une offensive. Faure Gnassingbé est en opération de charme. Il lance des projets tous azimuts. Mais dans une confusion totale. En même temps qu’il prône l’apaisement, il galvanise l’armée. En réalité, il avait misé sur une fin rapide de la crise en préférant se terrer dans sa tour. Malgré les appels, il s’est enfermé dans un silence avec une onction tacite des répressions commises sur les populations depuis le 19 aout dernier. Or plus le temps passe, plus la soif des Togolais à tourner la page RPT/UNIR se fait intense.

Acculé, le pouvoir en place multiplie et lance des projets pour divertir la population déterminée comme jamais. Et c’est dans cette suite qu’il faut percevoir les boniments lancés à l’institut Tony Blair.

Loin de lancer un nouveau produit pourvoyeur d’emploi, le gouvernement va retirer par la main gauche ce qu’il donne par la main droite. En donnant quitus à l’Institut piloté par l’ancien Premier ministre britannique, le gouvernement entend profiter en retour de son carnet d’adresse pour échapper à la chape de plomb qui pèse sur sa tête par rapport à son refus de limitation de mandat présidentiel. Faure Gnassingbé est résolument à la quête d’un soutien dans sa course esseulée de rester ad vitam aeternam au pouvoir.

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