Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article




  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Diplomatie

Focus sur le drame des migrants africains
Publié le jeudi 7 decembre 2017  |  RFI




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier



Le continent africain accueille 30% de l'ensemble des populations relevant de la compétence du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Un chiffre alarmant et en constante augmentation depuis 2011. Car il ne faut pas l'oublier : avant d'être un lieu de départ pour une partie de la jeunesse qui cherche à rejoindre l'Europe par les routes les plus dangereuses, l'Afrique est avant tout un immense lieu d'accueil pour les fugitifs et les déplacés du Sud. Le point sur la situation.

On sait qu'en Afrique, obtenir un visa pour un pays européen est une gageure. A titre d'exemple, sur les 80 millions de touristes qui entrent en France chaque année, ils sont seulement 2 millions à être originaires d'Afrique. Or, en cinq ans, le nombre de déplacés et d'apatrides sur le continent a doublé. Ils étaient 10 millions en 2006, ils sont plus de 20 millions cette année.

Parmi eux, plus du quart sont des réfugiés et demandeurs d'asile éligibles à la protection internationale et plus de la moitié sont des déplacés internes au continent. De cette immense population s'échappent vers donc l'Europe plusieurs centaines de milliers de personnes.

A l'Ouest, le passage vers l'Espagne par l'Algérie, puis le Maroc, est toujours ouvert, bien sûr, mais plus difficile : les refoulements sont fréquents, les contrôles policiers renforcés, la présence de groupes jihadistes aussi. Et aux frontières des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, les barrières sont plus difficiles à franchir que jamais.

La route la plus empruntée est connue : via le Mali, l'Algérie, le Niger pour les exilés d'Afrique de l'Ouest, et parfois d’Afrique Centrale. Via l'Ethiopie ou le Soudan pour ceux d'Afrique de l'Est. En ligne de mire : la Libye, ou plutôt l'enfer libyen, la route la plus courte - et la plus dangereuse - vers les eaux internationales, et le secours hypothétique de bateaux européens.

■ Reportage à Daloa en Côte d’Ivoire : la détresse des familles

Le drame de l'émigration clandestine représente souvent un sacrifice considérable pour les familles qui soutiennent leurs « frères » et/ou « sœurs » qui émigrent de manière irrégulière en Europe. Direction Daloa, ville du centre-ouest de la Côte d'Ivoire, point de départ pour de nombreux jeunes. Rencontre avec deux adolescents, Souleymane et Ibrahim, qui ont tenté ce voyage et qui ont été rapatriés chez eux. Ces deux jeunes vivent leur retour avec beaucoup d'amertume.

Souleymane a 17 ans. Ce jeune a tenté d'émigrer de manière irrégulière en Europe avec 400 000 FCFA. Le reste du budget de son voyage, il l'a complété en chemin : ce jeune a notamment travaillé en Algérie. Puis en Libye, Souleymane a sollicité à plusieurs reprises sa famille pour lui payer la traversée vers l'Italie. Une véritable dette, selon sa mère, une commerçante d'une cinquantaine d'années : « Mon fils a tenté à 4 reprises de passer en Italie. A chaque fois, il appelait et je prenais des dettes pour lui permettre de partir en Europe. J'ai emprunté 1,5 million de FCFA. J'ai emprunté cet argent auprès de mes amies et de mes connaissances au marché. Mais jusqu'à présent, je ne parviens pas à les rembourser. »

De retour dans leur famille, ces jeunes se sentent rejetés par leurs proches. Comme Ibrahim, de retour après plus d'un an de voyage entre le Mali, l'Algérie et la Libye. « Je ressens le rejet de la famille, confie-t-il, les gens ils parlent de toi, quand tu rentres dans leur maison tu pleures. La seule personne qui nous soutient c’est notre maman. »

A Daloa, il n'existe pas de cellule psychologique pour permettre à ces jeunes d'exprimer leurs souffrances et d'échanger sur leur expérience. Brice Zunon, 3e adjoint au maire, reconnaît qu'il y a là une lacune : « Ici, ces jeunes, quand ils rentrent, sont malheureusement livrés à eux-mêmes. L’Africain ne pense pas que, quand on subit ce genre de choses, il faut pouvoir faire attention au mental de cette personne-là. Ce n’est pas dans notre culture. »

Souleymane et Ibrahim ont repris le chemin de l'école. Seul moyen pour ces deux jeunes, de se former à un métier.
... suite de l'article sur RFI


 Commentaires