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Togo/ Les deux grandes «failles» de Me Yaovi Degli révélées par l’enseignant-chercheur Zakari Tchagbalé
Publié le lundi 15 janvier 2018  |  Togo Top News


© aLome.com par Parfait
Me Yaovi DEGLI, ex étudiant émérite à la Faculté de droit de l`UL, avocat togolais, et acteur de la société civile.


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L’interview de Me Jean Yao Dégli accordée le 11 janvier 2018 à la Radio Taxi, a été passée au peigne fin par l’enseignant chercheur togolais, Zakari Tchagbalé. A l’issue de son « inspection », l’enseignant dit avoir relevé deux failles dans les propos de l’avocat. Il les a listés dans une publication, dont voici l’intégralité.

« J’ai écouté sur YouTube une longue interview donnée le 11 janvier 2018 par l’avocat et ancien ministre Me Jean Yao Dégli à Radio Taxi. Je l’ai écouté avec délectation car l’orateur a un talent hors norme. Mais le talent oratoire a un défaut. Il a tendance à hypnotiser l’auditeur au point de lui faire avaler le contenu du discours, bon ou mauvais.

Il se trouve que le discours de Me Dégli n’est pas sans faille, j’en ai relevé deux.

La première faille est la façon dont il perçoit le mouvement des marches actuel : il est populiste. Le populisme est l’attitude de l’homme politique qui consiste à s’aligner sur les choix politiques du peuple même quand ils sont mauvais. Il traite le mouvement populiste parce que, selon lui, certains partis de l’opposition n’existeraient plus sans les marches.

Pour lui, une marche n’a de sens que si elle est une force de pression qui force l’adversaire à céder sur les revendications. Or, dit-il, la Coalition a rejeté l’offre de dialogue proposée par le Président ghanéen. Refuser le dialogue et continuer de marcher constitueraient, selon lui, le seul moyen pour certains partis de la Coalition le moyen d’avoir la tête hors de l’eau, bref d’exister.

Faut-il rappeler à l’ancien ministre de la Transition (sous Koffigoh) que depuis le 19 octobre 2017, le Pouvoir a pris en otage au moins une centaine de l’Opposition qu’il a jeté en prison et que l’une des conditions posées par la Coalition pour aller au dialogue est la libération de tous ces otages ? Quelle appréciation la Médiation a-t-elle faite de l’attitude négative à cette doléance avant de convoquer, comme le prétend Me Jean Dégli, les parties au dialogue ?

Je ne ferais pas injure à l’intelligence très pointue de l’avocat au barreau de Lomé qu’aller au dialogue avec les otages en prison serait traité par le peuple qui a déjà consenti d’énormes sacrifices comme une trahison. Or un soupçon de trahison de la Coalition serait le prétexte pour les partisans de la violence d’ouvrir les hostilités. La Coalition dont il faut saluer la sagesse en est si consciente que l’un des membres ne finit jamais ses appels au peuple par les expressions en langues locales « asi gba looo ! » et « nʋʋzɩ yem ! » qui signifient toutes les deux la même chose, ‘luttez à mains nues !’.


Le moindre coup de feu qui s’entendrait dans la brousse de Mango, Bafilo ou Sokodé serait un appel de deux forces armées qui n’attendent que cela : d’un côté les djihadistes qui ne sont pas si loin de nos frontières et qui, sous prétexte d’offrir leur aide en matériel et en expérience ont besoin d’élargir la zone d’influence vers la forêt, de l’autre le pouvoir militaire togolais qui n’attend que cela pour « gérer » définitivement le dérangeant PNP de Atchadam. La marche pacifique, même si elle doit durer 100 ans, est la meilleure solution pour le Togo.



La deuxième faille, la plus béante, est la vision que Me Dégli a du pouvoir actuel. L’homme de loi dit s’être forgé en politique dans la lutte pour le multipartisme dans les années 90. De là où j’étais à cette époque, j’ai admiré et soutenu les jeunes Ekpémog dont il devait faire partie. Bravo à lui pour ce passé glorieux. Ma lutte à moi a commencé trente ans plus tôt, dans les années 60. Je lisais déjà Voltaire quand le coup d’état de 1963 a eu lieu. Cette position d’âge m’a permis de comprendre très tôt la différence entre un gouvernement choisi par le peuple et un gouvernement imposé au peuple. Puis j’ai été témoin au Jardin Fréau à la naissance, en 1970, du RPT. Fondé et présidé par un militaire en activité, toujours en uniforme de Général, vivant en caserne, ce parti m’est apparu comme une aberration dans une démocratie. Cela m’a permis de comprendre qu’en réalité la création du RPT est l’officialisation d’un régime militaire qui existait déjà dès 1963, par civils interposés.

Si le Togo est vraiment une république, une démocratie, un Etat de droit, alors l’Armée au pouvoir est une monstruosité. L’instauration de la dictature et la traitrise de certains intérêts nationaux et étrangers ont permis que le monstre vive et survive plus de 50 ans. Dans un corps malade il n’y a pas de dialogue entre le mal qui le ronge et le médicament capable de le guérir. Aujourd’hui, Me Dégli, on n’est pas en train de négocier entre un gouvernement élu démocratiquement et un peuple qui n’en veut plus, on est en train de dégager du pouvoir une monstruosité qui fait mal au peuple et qui ne manque pas de faire honte à un démocrate comme vous.

Encore une fois, il ne s’agit pas de remplacer, au pouvoir, un parti ou un individu par un autre, il s’agit d’instaurer une république à la place de ce qui est devenu une monarchie, une démocratie à la place de ce qui est actuellement une dictature, de transformer le « pays de merde » tel que façonné par les militaires togolais en un pays qui inspire le respect. Un dialogue, d’accord, mais un dialogue qui doit aboutir à la rédaction de la posologie du départ des militaires et de leurs porte-fanions civils du pouvoir.»
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