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A la découverte du marché des fétiches de Lomé
Publié le mercredi 24 janvier 2018  |  Agence de Presse Africaine


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Au lendemain de la célébration de la Fête du nouvel an, Lomé affiche un visage de ville morte
Lomé, le 02 janvier 2018. Au lendemain de la célébration de la Fête du nouvel an, Lomé affiche un visage de ville morte : rues et Grand marché d’Adawlato presque déserts, la plupart des magasins et boutiques sont restés fermés. A part les agents et cadres du secteur public qui reprennent du service malgré eux, beaucoup d’autres travailleurs ont préféré rester chez eux.


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Il faut aller au quartier Akossewa, situé à l’est de Lomé, la capitale togolaise, pour avoir l’opportunité de visiter l’un des lieux de négoce les plus singuliers d’Afrique : le marché des fétiches.

râce à la plaque qui, à l’entrée, renseigne sur les activités du site, il est impossible de rater ce marché dont les vendeurs sont constamment à l’affût des visiteurs et font preuve d’un zèle quelque peu excessif pour les emmener à visiter leurs étals.

Ils ont tous un badge autour du cou et leur sollicitude envers les clients peut incommoder tout autant que l’odeur pestilentielle qui émane des produits exposés dans ce marché. N’empêche, le marché vaut le détour à cause de la richesse et de la rareté de ses produits.

Au premier étal où nous nous sommes rendus, le guide-commerçant désigne avec fierté ses produits : des crânes d'animaux, des peaux de bête, des cornes de bœuf, de petits fétiches sculptés, des carcasses et des plumes d'oiseaux. Bref, tous les «ingrédients que les féticheurs utilisent pour la composition des fétiches, des poudres, ou pour guérir des maladies», explique-t-il non sans préciser que toute la marchandise appartient à son père.


Quand on s’approche, malgré l’odeur, on distingue nettement des têtes de crocodile, de caméléon, d’antilope, de lion, de grenouille, de tortue, etc.

« Chez nous, nous avons des organes de tous les animaux, sauf des organes humains », s’empresse de préciser le guide-commerçant en suivant notre regard fureteur posé sur un crane de gorille.

Entre deux explications, il reçoit et sert un client. A son départ, le vendeur explique qu’il est venu du Sénégal et est à la recherche de « quelques produits » pour ses activités.

A une question sur les prix pratiqués, il renseigne que tout se fait sur la base du marchandage. « On peut vendre ceci à 5 000 FCFA aujourd’hui et 10 000 francs le lendemain », affirme-t-il, en caressant une carcasse d’oiseau.

Derrière l’étal et à l’abri d’un rideau, des bruits se font entendre. « Dans ce marché, les gens viennent pour se faire guérir s’ils ne trouvent pas satisfaction à l’hôpital. Ce qui veut dire qu’il s’agit de problèmes spirituels. Ils viennent voir les féticheurs qui prescrivent des produits dont nous disposons », explique le vendeur, histoire de faire savoir que ses collègues et lui ont sur place des guérisseurs capables de vous remettre sur pied après indication et achat du produire susceptible de guérir votre mal.

Au marché des fétiches, il y a une dizaine de lieux de cabinets de consultation appelés couvents et où officie une centaine de guérisseurs et de féticheurs, tous venus du Bénin, pays voisin du Togo.

« Certains fétiches sont déjà préparés au couvent. Il y a des talismans et des amulettes avec lesquels travaillent les féticheurs. C’est eux qui traitent avec les esprits », renseigne le guide-commerçant.

En la matière, il y a des fétiches pour tous les maux et besoins : ceux qui vous mettent à l’abri des accidents, vous procurent l’amour, la chance, la sécurité dans votre maison et rendent prodigieuse votre mémoire. Il y a aussi des fétiches pour guérir d’un empoisonnement ou redonner vigueur à un homme.

Surplace, il nous a été donné d’assister au témoignage de satisfaction d’une maman dont le fils qui souffrait de douleurs atroces a été soulagé par un guérisseur. A demi-nu, ce dernier n’a pas hésité à entonner une chanson en guise de triomphe…

Fondé en 1863 par le roi béninois, Glele Kan Adiko Azondo, le marché des fétiches de Lomé accueille également beaucoup de curieux et de touristes, venus de l’intérieur du Togo, mais aussi de la sous-région, d’Europe et des Etats-Unis.

Durant les vacances d‘été, le marché accueille plus de 2 000 visiteurs par jour, selon les « professionnels » regroupés en association. Ils renseignent que chaque touriste doit s’acquitter d’un droit d’entrée de 3 000 F CFA pour une visite guidée. Pour une prise de photo, il faut payer 2 000 F CFA.

Il faut nécessairement un guide car les commerçants font savoir qu’ils veulent éviter que face à ‘’des têtes de singe ou de gorille’’, certains touristes incapables de discernement vont rentrer chez eux en soutenant avoir vu en vente au Togo des têtes humaines.

NML/cat/of/APA

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