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Engagements de Maputo : 15 ans après, nous importons toujours notre nourriture
Publié le samedi 10 fevrier 2018  |  Agence Ecofin


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
1ère édition des Journées portes ouvertes autour du thème: "Le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Hydraulique: nos chantiers"
Lomé, le 15 janvier 2018. Cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Hydraulique. Du 15 au 20 janvier 2018, se déroule dans les locaux de ce ministère la 1ère édition des Journées portes ouvertes, autour du thème: "Le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Hydraulique: nos chantiers". Des JPO qui ont pour finalité de faire connaître les programmes et projets que ce ministère pilote.


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C’était le plan d’actions agricoles le plus ambitieux de ces dernières années. En juillet 2003, à Maputo, au Mozambique, lors de la 2ème Assemblée de l’Union Africaine, les pays membres s’accordaient à mettre en œuvre le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA). Par cette feuille de route, les Etats s’engageaient à consacrer 10% de leurs dépenses publiques au secteur agricole ainsi qu’à atteindre une croissance agricole de 6% par an.

15 ans après, si l’agriculture reste toujours en bonne place dans les agendas politiques, un mouvement d’ensemble vers l’atteinte de ces objectifs peine toujours à prendre forme et la situation agricole du continent reste toujours paradoxale : 60% des terres arables encore inexploitées dans le monde, et une incapacité chronique à produire sa propre nourriture.



Les grandes espérances

Lorsqu’il est lancé, le PDDAA suscite de nombreuses attentes. L’élaboration d’un cadre panafricain pour le secteur agricole se voulait le symbole d’une Afrique « maître de son propre destin ». En effet, le continent africain était déjà le théâtre de la mise en œuvre de plusieurs initiatives agricoles jugées comme « promues de l’extérieur » ou « insuffisamment réappropriés par les pays africains eux-mêmes». Autre élément important, la mise en œuvre de ces projets assortis de plusieurs exigences n’ont pas eu d’effets significatifs ou ont juste apporter des réponses palliatives. Dans ce contexte, le PDDAA a émergé de la volonté des Etats africains de se saisir de la politique agricole ainsi que des outils de sa mise en œuvre.



Fort de cette logique, l’initiative continentale s’est révélée particulièrement ambitieuse. Outre l’objectif d’allocation de 10% des budgets à l’agriculture et la promesse d’une croissance de l’économie agricole de 6%, le PDDAA repose sur 4 piliers.

Il s’agit de la gestion durable du foncier et des ressources en eau ; du développement des infrastructures rurales et commerciales pour un accès renforcé au marché ; de l’augmentation de l’approvisionnement alimentaire et de l’éradication de la faim et enfin, de la diffusion de nouvelles technologies et de l’appui à la recherche agricole.

L’initiative s’appuiera, pour sa mise en œuvre, sur des compacts (document intégrant les différents engagements des parties prenantes du secteur agricole) qui servent de charpente à l’élaboration de Programmes d’investissement agricole au niveau national (PNIA) et également au niveau régional (Programme régional d’investissement agricole-PRIA).


Une concrétisation laborieuse….

Entre application plus ou moins tardive et non atteinte des objectifs, le bilan du PDDAA reste mitigé et la situation agricole du continent africain est toujours aussi préoccupante.

Ainsi, alors que les pays les plus pressés signeront leur Compact PDDAA entre la période 2007-2009, les plus hésitants comme l’Angola ou le Cameroun, parapheront le document entre 2013-2014. L’Algérie, la Namibie ou l’Egypte n’ont pas encore signé, même s’ils sont engagés dans le processus. A la fin du mois de mars 2016, sur un total de 42 pays membres de l’UA qui avaient signé le compact, 30 avaient élaboré un PNIA.


… malgré des réussites probantes

Au niveau du Rwanda, premier pays a adopter le programme dès 2007, le rapport 2016 de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) indique que les résultats ont été éloquents. La surface emblavée en maïs a été quintuplée en l’espace de trois ans, avec pour conséquence la hausse du rendement de moins de 0,8 tonne/hectare à 2,5 tonnes/hectare.

Globalement, d’après l’organisation, les pays ayant rapidement adopté les objectifs du PDDAA (Togo, Malawi, Nigéria, Mali, Ghana, entre autres) ont vu la productivité des terres agricoles augmenter de 5,9% à 6,7 % par an et une baisse du taux de malnutrition comprise entre 2, 4% et 5,7% par an.

Du côté du financement, si les investissements publics dans le secteur agricole sont passés de 128,5 millions $ entre 1995-2003, à 406 millions $ sur la période 2003-2014, ils restent toujours en dessous du seuil de 10% fixé par le PDDAA. On estime que seulement 13 pays ont pu dépasser ou atteindre cet objectif. Il s’agit entre autres de l’Ethiopie, du Malawi, du Ghana, de la Guinée, du Mali, du Sénégal ou de Madagascar.

En outre, seulement 15 pays africains ont pu réaliser une croissance agricole de 6% sur la période 2008-2014.

La recherche agricole affiche également un tableau contrasté. Alors que les pays africains se sont engagés à injecter au moins 1% du PIB agricole à la recherche, en 2011, seulement 0,51 % de la valeur de la production agricole a été investie.


Et on continue à importer notre nourriture

L’objectif de l’augmentation des approvisionnements alimentaires reste toujours hypothétique. La balance agricole est déficitaire. Alors que les importations alimentaires ont atteint 65,8 milliards $ en 2016, les exportations se sont cumulées à 47,2 milliards $, soit un fossé de plus de 18,6 milliards $.


D’après les estimations du NEPAD, entre 2007 et 2011, 37 pays africains était importateurs nets de denrées alimentaires tandis que 22 étaient des importateurs nets de matières brutes d’origine agricole.


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