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«La langue française n’est plus la propriété de la France»
Publié le mardi 13 fevrier 2018  |  RFI




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Le président de l’Institut français, Pierre Buhler, exposera, lors de la Conférence internationale pour la langue française et le plurilinguisme dans le monde, ce mercredi 14 et jeudi 15 février à Paris, les objectifs et les enjeux de ce séminaire. Entretien avec l’ambassadeur pour l’action culturelle extérieure de la France sur la promotion du français, le défi des 1 500 Instituts Confucius de la Chine et la Saison des cultures africaines en 2020.

RFI : Qu’est-ce que cela signifie d’être l’opérateur de la diplomatie culturelle de la France à l’ère numérique?

Pierre Buhler : Cela nous expose à de nouveaux défis. Nous sommes un opérateur déjà très installé sur l’ensemble de la palette des actions dans le domaine de la culture, mais aussi de la langue française et de l’éducation. Aujourd’hui, nous sommes en train de mettre en place une plateforme numérique beaucoup plus puissante que notre site internet actuel. Elle sera opérationnelle à l’été et apportera des contenus importants et consistants et à notre réseau d’Instituts français et d’Alliances françaises dans le monde et aux professionnels des arts et des cultures numériques et au grand public. Au fond, nous essayons toujours d’être un peu sur la crête de la vague numérique. C’est une vague avec un pouvoir de transformation extraordinairement important et pour nous un outil essentiel pour projeter la France dans le monde.

Le monde bouge, la culture bouge aussi. Quel est pour vous le plus grand changement dans la cartographie de la culture dans le monde d’aujourd’hui ?



On parle toujours d’un déplacement du centre de gravité géopolitique de la planète vers l’Asie. Nous essayons évidemment d’être notamment présents dans les économies émergentes où nous voyons des classes moyennes de plus en plus nombreuses, avec des besoins culturels de plus en plus apparents. Donc, le réseau culturel et diplomatique dans son ensemble investit particulièrement ces pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, il est intéressant de souligner que le premier marché pour les droits de traduction de l’édition française est la Chine : 2 000 livres français sont achetés chaque année par des éditeurs chinois à la France.

96 Instituts français existent dans le monde. Quel sera le budget et quelles seront les zones prioritaires en 2018 ?

C’est un budget agrégé qui couvre plusieurs secteurs : l’action culturelle, mais aussi une coopération scientifique universitaire… Il est difficile d’isoler la fonction strictement culturelle. S’y ajoute le budget de l’Institut français qui lui, bénéficie d’un budget de l’ordre de 32 millions d’euros par an. Ce budget s’ajoute au budget des Instituts français locaux pour conduire cette politique dans le monde qui ne se limite d’ailleurs pas à l’Institut français. Les Alliances françaises bénéficient également d’une aide importante de l’État sous forme de mises en disposition de directeurs d’Alliances, de délégué régionaux de l’Alliance et des subventions sur projet. Là aussi, on est autour de 30-35 millions d’euros par an. Ce n’est évidemment jamais assez, jamais autant qu’on le voudrait.

Y a-t-il un pays, une zone prioritaire pour 2018 ?



Ce sont plus des pays que des zones prioritaires. Dans notre contrat d’objectifs et de moyens (COM), nous avons 39 pays prioritaires pour notre action qui sont les grands pays européens, les grands pays émergents, plusieurs pays du continent africain, l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne, des pays en Amérique latine.

L’Institut français revendique 6 000 projections de films africains du fonds la Cinémathèque Afrique présentées chaque année dans le monde. Vous soutenez aussi 60 opérateurs culturels africains et caribéens dans les secteurs du spectacle vivant, de la musique, des arts virtuels. Est-ce que cela signifie que l’Afrique figure aussi parmi vos priorités ?

L’Institut français a reçu la mission qui incombait déjà aux institutions dont est issu l’Institut français. Donc nous avons hérité le programme « Afrique et Caraïbes en création ». Dans ce cadre, nous accompagnons des jeunes artistes du continent africain à cheminer sur la scène mondiale et accéder à la notoriété. Je citerais l’exemple de l’artiste africaine Angélique Kidjo qui aujourd’hui encore se réfère à cette aide initiale qu’elle a reçue.


Vous promettez de « mettre le cinéma africain au plus près du public africain ». Comment allez-vous procéder ?

Nous avons un réseau de salles de cinéma dans les Instituts français du continent africain. Certaines sont même équipées en numérique et avec des équipements très sophistiqués. Donc nous incitons nos Instituts à projeter dans des cadres de festivals ou lors de projections uniques ces films du patrimoine cinématographique africain que nous conservons. Nous nous efforçons de le numériser, donc de le rendre encore plus facilement à projeter. Dans son discours de Ouagadougou, le président Emmanuel Macron a annoncé de mettre ces cinémathèques Afrique, ces 1 600 titres du patrimoine cinématographique africain, à la disposition de l’ensemble du continent pour découvrir ou redécouvrir des films. Nous le faisons déjà, mais cela sera sans doute fait encore plus systématique dans le cadre de la Saison des cultures africaines 2020, annoncée par le président français.



Avez-vous déjà un événement phare à annoncer pour la Saison des cultures africaines 2020 ?

Non, nous y travaillons actuellement. Nous aurons la définition de ce que sera cette Saison des cultures africaines par le discours du président de la République et nous travaillons actuellement à la conception de cette Saison des cultures africaines 2020 qui est quelque chose d’assez inédit. Cela n’a pas de précédent et demande un travail important d’élaboration, de conception, mais nous en sommes vraiment encore au tout début du dispositif.


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