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Dialogue inter-togolais : L’opposition et le sens interdit/Attention aux préalables élastiques de la Coalition
Publié le lundi 26 fevrier 2018  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako
Travaux préparatoires du 27è dialogue intertogolais: 3ème jour de discussions entre UNIR et la Coalition des 14
Lomé, le 17 février 2018. Hôtel du 02 Février. Six heures d`horloge de travaux au menu des discussions de ce jour. La facilitation ghanéenne a annoncé aux médias que la signature du communiqué devant sanctionner la fin des travaux préparatoires du dialogue de lundi prochain «est reportée sur ce dimanche, à 9HTU au 02 Février, au lieu de ce samedi, comme préalablement annoncé».


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Quand l’opposition politique, après des manifestations de rues, s’arroge le droit de parler au nom du peuple souverain en organisant des shows médiatiques, c’est la porte ouverte à tous les abus et à toutes les dérives. Et c’est le désordre qui s’installe. Malheureusement, nous assistons au même scénario aujourd’hui à l’instar de ce qui s’était passé en 1991 et qui a abouti à la Conférence Nationale avec des résultats nuls.

En 1990, le peuple togolais ployait sous les coups de boutoirs d’une dictature impitoyable qui ne tolérait aucun espace de liberté. La situation qui prévalait n’était en rien comparable à ce que nous vivons actuellement. C’était donc, pour tout dire, la nuit hier et le jour aujourd’hui. Et pourtant, des incorrigibles comme FABRE, Me AGBOYIBO, JOHNSON-ADJAMAGBO et APEVON veulent réécrire l’histoire à rebours en se comportant comme ils l’ont fait en 1991.

Le 05 Octobre 1990, une poignée d’intellectuels-universitaires, sous l’égide du Prof. Léopold GNININVI, aidée par des étudiants et autres affidés, a lancé un mouvement insurrectionnel savamment préparé en clandestinité et caractérisé par l’usage de la violence, notamment la destruction des symboles de l’Etat et du parti unique RPT, des commissariats, des bâtiments publics, des cabines téléphoniques etc. voire des attaques physiques contre certains éléments des forces de l’ordre et de sécurité.

Tout a commencé à l’issue du procès Logo-Doglo, deux étudiants proches du Prof. GNININVI, membres du MO5 une organisation à la pointe du combat contre la dictature à l’époque.

Immédiatement, le barreau avait pris le relais en organisant une marche historique du palais de la Justice au palais de la Présidence pour exprimer leurs protestations et leur ras-le-bol au Président EYADEMA parce que le Procureur de la République de l’époque, M. Aboudou ASSOUMA, actuel président de la Cour Constitutionnelle, avait demandé aux forces de l’ordre de vider la salle d’audience à cause du désordre qui y régnait.

Et c’est à partir de ces événements que l’opposition a commencé à s’exprimer prétendument au nom du peuple togolais qui ne l’avait pourtant nullement mandaté.

En effet, entre-temps, le mouvement de soulèvement avait pris de l’ampleur et les opposants, face à ce constat, se sont senti pousser des ailes et se croyaient tout permis. C’était l’euphorie générale au début et le bordel après.

Au fur et à mesure, la situation s’éclaircissait. EYADEMA, à un moment ébranlé, a choisi de composer. Mais, l’opposition avec ses figures de proue à savoir le prof. GNININVI et Me AGBOYIBO, avant le retour de Edem KODJO et de Gilchrist OLYMPIO ne voulait rien lâcher. Ils voulaient maintenir coûte qui coûte la pression. C’est ainsi qu’ils ont érigé le populisme, la démagogie, les injures, le dénigrement, la diabolisation sur fond de lynchages médiatiques en moyens de lutte politique avec, à la clé, la violation systématique de la légalité et la mise à terre des institutions de la République. Au nom du peuple, rien que le peuple.

Malheureusement, durant cette période dite révolutionnaire, la lutte pour le pouvoir politique, bien que feutrée, avait rapidement pris le pas sur le combat pour la démocratie, c’est-à-dire l’intérêt réel du peuple. D’où les calculs politiciens qui ont tout fait capoter.

La Conférence Nationale obtenue dans des circonstances très polémiques, a été pour les uns et les autres la tribune rêvée dont tout le monde a profité pour se tailler une armature et s’imposer sur la scène politique.

A la Conférence Nationale donc, de surenchères en surenchères, des exigences inapplicables ont été imposées par acclamation. L’ouverture du Boulevard des armées en est un symbole douloureux.

La constitution de 1992 élaborée avec en toile de mire le départ de EYADEMA du pouvoir, a finalement montré ses limites parce qu’elle était devenue, à l’origine, une pomme de discorde.

A lieu de tirer les leçons de ce passé récent, les opposants feignant d’oublier que les mêmes causes produisent les mêmes effets, adoptent les mêmes comportements comme si le rapport des forces est en leur faveur.

Le dialogue actuellement en cours doit viser l’essentiel c’est-à-dire les réformes, constitutionnelles et institutionnelles. Ces réformes doivent baliser la voie à l’enracinement de la démocratie au Togo. Le départ du Président Faure GNASSINGBE du pouvoir n’est pas négociable. Ce départ est possible à condition que les acteurs politiques, toutes tendances confondues, s’entendent pour créer les conditions idoines d’une alternance apaisée. Faute de le comprendre, la montagne accouchera d’une souris nonobstant les élucubrations et les amalgames de FABRE sur la vérité historique de notre pays.

Dans un tout autre registre, s’agissant toujours du dialogue, l’équipe de facilitation avec à sa tête le Président de la République du Ghana, a d’autres chats à fouetter. Le Président Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO préside aux destinées d’un pays plus grand, plus riche et largement en avance sur le Togo. Il ne va pas consacrer son précieux temps pour débattre des préalables. Ce que le peuple veut, c’est d’abord les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Il fallait commencer par là. Insister sur la mise en liberté des citoyens qui ont commis des crimes, c’est faire entrave au bon fonctionnement du pouvoir judiciaire, l’un des trois piliers de la démocratie. En aucun cas, personne ne doit chercher à fragiliser les institutions de la République qui seront à la disposition de ceux qui viendront au pouvoir après le Président Faure GNASSINBE.

Ceux qui font des préalables un casus belli font du tort à la Nation togolaise.

Il faut laisser la Justice faire son travail. Le reste se règlera le moment venu. En voulant tout politiser, on risque de tout perdre. Dans la vie, il faut savoir saisir les opportunités.

Si à la reprise du dialogue, les protagonistes ne s’investissent pas suffisamment pour accélérer le rythme, l’équipe de facilitation risque d’être atteinte de lassitude en raison des préalables élastiques et tout peut être remis en question.

En tout état de cause, le dialogue ne réglera pas tous les problèmes togolais tout comme la Conférence Nationale d’ailleurs ne l’avait pas fait en d’autre temps. Certes, nous comprenons la posture de FABRE qui n’a pas la même finalité stratégique que les autres responsables de partis. Mais, quand le calcul l’emporte sur la solidarité, l’objectif poursuivi n’a aucune chance d’être atteint.

Il faut toujours se rappeler que dans la circulation, tout conducteur doit faire très attention au sens interdit. Autrement, il risque d’être frappé par la loi. Nous devons aussi et surtout avoir présent à l’esprit qu’il n’y aura jamais de démocratie sans Etat de droit.

La Constitution de 1992 est lacunaire. Le dialogue a l’obligation de mettre tout le monde d’accord sur sa nouvelle version.

Cette constitution doit être dépouillée de ses insuffisances, de ses scories et surtout de ses pièges pour devenir un texte consensuel durable et applicable.

Nul n’a le droit de s’amuser avec le destin du pays. L’échec du dialogue pénalisera principalement l’opposition qui cherche désespérément à conquérir le pouvoir pour l’exercer en empruntant des voies acrobatiques.



Rodrigue
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Publié le: 21/2/2018  | 


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