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Nicolas Sarkozy et affaire libyenne : un dossier complexe aux multiples acteurs
Publié le jeudi 22 mars 2018  |  Xinhua


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PARIS, 20 mars (Xinhua) -- L’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy, placé en garde à vue mardi, est au centre d’une vaste affaire qui implique de nombreux acteurs. Depuis l’ouverture d’une information judiciaire en 2013 suite aux révélations du site d’information Mediapart, les magistrats étudient la piste d’un possible financement de la campagne électorale de l’ex-chef d’Etat, il y a plus de dix ans, par la Libye de Mouammar Kadhafi.

C’est la première fois que Nicolas Sarkozy est entendu dans le cadre d’une affaire qualifiée de "plus grand scandale de la Ve République" par le responsable du site d’information Mediapart à l’origine des premières révélations, Edwy Plenel. L’ex-président français, qui a quitté le pouvoir en mai 2012, a toujours formellement démenti les faits allégués.


Sa mise en garde, mardi, par la police judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) est le dernier épisode d’une vaste enquête portant sur des chefs de corruption active et passive, trafic d’influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment, complicité et recel de ces infractions.


L’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire, était lui aussi entendu mardi en audition libre.

Ouverte par la justice française voilà cinq ans, l’enquête tentaculaire contient des centaines de documents et témoignages.
L’affaire débute en avril 2012 avec la publication par Mediapart d’un document libyen faisant état d’un "accord de principe" pour le versement d’une somme de 50 millions d’euros pour le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy dans la perspective de la présidentielle de 2007 par la Libye de Kadhafi.


Ce document évoque des réunions avec Brice Hortefeux et Ziad Takieddine, homme d’affaires franco-libanais qui a joué le rôle d’intermédiaire dans des contrats internationaux, notamment pour l’industrie de l’armement. Fin avril 2012, l’ancien ministre du Pétrole de Kadhafi est retrouvé noyé dans le Danube, à Vienne, en Autriche, apparemment victime d’une crise cardiaque. Mais la police autrichienne et Interpol jugent "hautement suspect" le décès de ce personnage central dans les transactions financières du régime Kadhafi.


Personnage clé de cette affaire, Ziad Takieddine, arrêté en mars 2011 à l’aéroport du Bourget en France avec 1,5 million d’euros en liquide en provenance de Libye, affirme aux enquêteurs pour la première fois en décembre 2012 qu’il est en mesure de prouver que le camp Sarkozy a bel et bien reçu de l’argent de la part de Kadhafi. Il accuse Claude Guéant d’avoir orchestré son arrestation pour intercepter d’éventuelles preuves du financement libyen de la campagne de 2007.


En novembre 2016, en pleine campagne des primaires de la droite où Nicolas Sarkozy est candidat, il déclare à Mediapart, lors d’un entretien filmé, avoir apporté fin 2006-début 2007 au ministère de l’Intérieur trois valises d’argent liquide provenant du régime libyen, pour un montant total de 5 millions d’euros. Il explique avoir été reçu par Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Il est mis en examen par la justice française pour complicité de corruption, trafic d’influence et détournement de fonds publics.


Claude Guéant, ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, a de son côté été mis en examen en mars 2015 pour faux et usage de faux et pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée dans cette affaire, mais dans un volet annexe : celui de la vente douteuse de deux tableaux flamands pour 500 000 euros.


Les magistrats s’interrogent sur un très grand coffre-fort loué par M. Guéant en mars 2007 à l’agence BNP de Paris Opéra et surtout sur un virement de 500.000 euros qu’il a reçu sur un compte. En 2017, les policiers anti-corruption (OCLCIFF), questionnent d’autre part son "usage immodéré des espèces" et s’étonnent dans un rapport qu’il n’ait retiré que "800 euros" de son compte bancaire entre mai 2003 et fin 2012.


Un autre intermédiaire, l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri, occupe une place prépondérante dans cette affaire. Il aurait touché environ 10 millions d’euros en vendant, cinq fois son prix, à un proche de Mouammar Kadhafi, une villa qu’il avait achetée dans le sud de la France, dans la commune de Mougins (Alpes-Maritimes).


Il été arrêté en janvier dernier à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice française. Souffrant de problèmes cardiaques, il est hospitalisé depuis une dizaine de jours à Londres. Son domicile suisse avait été perquisitionné en 2015.



Alexandre Djouhri, de son vrai nom Ahmed Djouhri, est un ancien petit caïd de banlieue parisienne, devenu un homme d’affaires puissant et l’un des intermédiaires pour de gros contrats signés entre la France et des pays d’Afrique ou du Moyen-Orient, selon des médias français.


Une audience sur son éventuelle extradition vers la France est prévue en juillet prochain.
C’est en mars 2011 que le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi, lors d’une interview à Euronews, avait lancé les premières accusations contre Nicolas Sarkozy.


Le 19 mars, une coalition internationale a procédé à une intervention militaire en Libye. Le 20 octobre, après sept mois de conflit, Mouammar Kadhafi a été tué en Libye, dans des circonstances troubles.

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