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Journée Internationale de Liberté de la Presse: Le journaliste togolais a-t-il un avenir?
Publié le jeudi 3 mai 2018  |  Le Télégramme du Togo


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
Un kiosque de vente de journaux dans la capitale togolaise
Lomé le 10 mars 2018. Un kiosque de vente de journaux dans la capitale togolaise.


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Comment va le journalisme au Togo ? Personne n’ose en parler car c’est un sujet tabou chez nous.


Ce jeudi, c’est la Journée Internationale de la "Liberté de la Presse".
Des articles sur cette journée feront partie des parutions certainement. La presse togolaise ne sera pas en marge de cette célébration avec des tables rondes habituelles de nos "très très fortes organisations de presse" avec à la clé "La Convention Collective". Moment de débat et un petit rafraîchissement à la fin.
Mais une question se pose : Le journaliste togolais vit-il de son métier ? Ou comme le pensent certains, le journalisme au Togo est un sacerdoce ?



Depuis les fameux états généraux de la presse en 2014, les choses sont restées inamovibles dans notre corporation. Le folklore des ateliers organisés par nos organisations de presse sur la "Convention Collective" pour une minorité de journalistes dans le seul but de se partager les perdiems est la chose la mieux partagée. Pendant ce temps, les employés croupissent toujours dans la précarité. Chaque jour que Dieu fait, les parutions des journaux sont une réalité pour les lecteurs. Dans quelles conditions ces employés travaillent pour que ces journaux paraissent ? Peu le savent.

Même les 5000F cfa pour le déplacement des journalistes semblent compliqués des fois. Les employés se tuent pour leur organe pendant que certains de leurs patrons changent leur voiture comme des pagnes et sont entre deux avions. Dans certains organes, c’est le DP (Directeur de Publication) qui a climatiseur, les employés sont dans le meilleur des cas, avec ventilo pour travailler pour que le journal paraisse. Si par malheur le journaliste n’est pas au poste au moment où il devrait l’être, ce sont des lettres d’explication ou carrément des coups de pieds, de tête ou de poing comme le cas du Directeur de News Word qui a transformé son organe en *News Boxe* en affrontant son employé avec la boxe il y a quelques jours simplement parce qu’il n’était pas à son poste.


Les organisateurs d’événements et chargés de communication et même des journalistes trouvent étonnant que des confrères journalistes prennent d’assaut les reportages tous les jours sans y être officiellement invités et qu’ils se livrent à des comportements ridicules sur le terrain simplement pour un billet variant entre 1000 et 5000 F cfa. À l’heure de rafraîchissement sur le terrain de reportage, c’est bien drôle de voir des confrères courir tout simplement parce que le cocktail a commencé. Un comportement éhonté qui donne de la matière aux médias d’Etat et à nos supers Journalistes Correspondants qui jouent aux donneurs de leçon et aux immaculés.


Comment sommes-nous arrivés là ? Quelles solutions pour sortir de cette ornière qui n’honore pas la corporation ? Personne n’ose évoquer le sujet parce que parler des conditions de vie et de travail du journaliste togolais est un sujet tabou au Togo.
Ce jeudi 3 mai, lisez les sites, les journaux, écoutez nos radios, suivez nos télés ce jour de Liberté Internationale de la presse, une journée si spéciale pour la presse dans le monde, rare sont ces organes qui vont aborder le sujet sur le quotidien des journalistes au Togo.


Nos émissions inter-actives parleront encore de politique avec sur le plateau les invités politiques. Les problèmes de la presse togolaise resteront encore une fois dans les tiroirs.


Tout le monde sait que la Convention Collective fait peur aux Directeurs de publication, que le SYNJIT (Syndicat des Journalistes Indépendants du Togo), seul syndicat de la corporation, manque cruellement de moyens et de ressources humaines pour mener la lutte qui va libérer les journalistes. Mais, il est à la fois étonnant de voir le manque d’action des employés eux-mêmes. Des journalistes qui donnent l’impression d’accepter leur condition de travail et de vie et qui ont pour seule solution "ouvrir leur propre organe".


À cette allure d’ici quelques années chaque Togolais aura son organe.
J’ai des frissons quand j’entends des confrères laisser entendre, "Ce métier de journaliste n’est pas un boulot, il faut le laisser le plus tôt possible car il n’y a pas d’avenir avec ce travail au Togo". Des propos qui prouvent que la presse togolaise est malade et que même si cette situation arrangent certaines personnes, il urge que nous journalistes prenions pleine conscience de la situation et agissons pour que les choses bougent. Au-delà des ateliers, formations et des échanges sur les plateformes, le besoin se sent de poser des actions concrètes pour sauver ce métier noble.


C’est le lieu de saluer la bravoure des confrères qui malgré les conditions non convenables font un travail remarquable dans leur organe. Ces journalistes traités de moins que rien par les organisateurs d’événements et chargés de communication qui, grâce à la situation des journalistes, n’hésitent pas à se remplir la poche avec une partie de l’argent alloué à la communication. Une situation qui ne décourage pas ces confrères à sortir des articles impeccables et gratifiants, un travail que les soi-disants supers journalistes ne produisent même pas.
Nous avons besoin d’une presse forte, professionnelle, structurée et qui nourrit son homme.


Le Ministre de la Communication qui ne connaît même pas le visage de la plupart des journalistes si ce n’est ceux de RFI et de BBC est interpellé, de même que nos organisations de presse, les Directeurs de publication hostiles à la Convention Collective et les journalistes eux-mêmes ont une lourde responsabilité pour que la presse togolaise retrouve ses lettres de noblesse.
Dieu bénisse la Presse togolaise afin que le journalisme au Togo ne soit plus un sacerdoce pour certains mais un travail qui pourra construire une vie.
Bonne fête à tous !!!



Narcisse Prince Agbodjan

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