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Quatre leviers pour actionner l’assurance-vie en Afrique
Publié le lundi 7 mai 2018  |  Financial Afrik


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Locaux servant de siège de la CICA-RE (Compagnie Commune de Réassurance des Etats membres de la CIMA) au Togo
Lomé, le 25 février 2017. Créée en 1981 par les Etats Membres de la Conférence Internationale des Contrôles d`Assurances (CICA) devenue depuis la signature du Traité CIMA, la Conférence Interafricaine des Marchés d`Assurances en 1992, la CICA-RE a lancé ses activités le 1er janvier 1984.


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Par Christian Kazumba, Directeur général AdKontact Mali et Burkina Faso


Le taux de pénétration des assurances (vie et non vie) peut être estimé à 1% du PIB en Afrique francophone (zone «CIMA») et ne tient pas la comparaison avec les performances enregistrées au Maroc (environ 3%), en France (plus de 9%) ou en Afrique du sud (plus de 15%).

C’est la branche vie (c’est-à-dire les assurances relatives aux personnes et non aux biens) qui accuse le retard le plus conséquent, puisqu’elle ne représente, dans cette région du monde, que 25% du chiffre d’affaires global du secteur.

Ainsi, au Mali, c’est à moins de 0,12% du PIB que se situe le taux de pénétration de l’assurance vie, contre 3,50% en Asie et 4,10 % en Europe !

Incontestablement, le marché de l’assurance sur les personnes en Afrique francophone est aujourd’hui embryonnaire.

Les raisons permettant d’expliquer cet insuccès ne manquent pas. On peut citer, en particulier, l’omniprésence de freins sociaux et culturels, qui induisent, par exemple, une préférence marquée des Africains pour le placement dans la terre ou dans la pierre, plutôt que pour la constitution d’une épargne financière régulière de précaution…

Néanmoins, quatre leviers pourraient être actionnés rapidement, afin que l’assurance-vie trouve une place de choix dans le quotidien des ménages africains :


• Un cadre fiscal incitatif.
La fiscalité de la succession est, en règle générale, réduite à sa plus simple expression en Afrique francophone. En conséquence, ce qui a contribué à l’essor de l’assurance vie en France, à savoir une imposition allégée pour les ayants droits en cas de transmission du capital, n’a pas lieu d’être au sud du Sahara…

Toutefois, le législateur africain pourrait songer à octroyer un avantage fiscal systématique (réduction d’impôt sur le revenu) pour inciter certains employés, cadres ou fonctionnaires à s’orienter davantage vers ce type de placements.

• Des rendements beaucoup plus dynamiques.
En zone « CIMA », l’autorité de régulation interdit formellement aux compagnies d’assurance d’investir les primes collectées sur les marchés financiers extérieurs (Bourse de Paris, de New York, de Tokyo etc…) et limite leurs interventions à des marchés domestiques très récents et donc peu matures (moins de quarante sociétés sont dénombrées à la cote de la Bourse régionale des valeurs mobilières localisée à Abidjan…).

La logique « protectionniste » de cette décision rend très complexe l’optimisation de la gestion des actifs collectés et fait obstacle, parfois, à la distribution de rendements positifs nets de frais à la clientèle.


• Des canaux de distribution beaucoup plus adaptés aux réalités locales.
L’assurance vie subsaharienne peut-elle être commercialisée massivement par le biais des réseaux d’agences bancaires, à l’instar de ce qui a été réalisé en France ? Bien sûr que non !

Les taux de bancarisation en Afrique noire sont les plus faibles de la planète (10 à 15% maximum) et la densité bancaire y est la moins élevée (une agence pour 200 000 habitants en RD Congo…).

Par conséquent, la «bancassurance» sera loin d’être suffisante pour « vulgariser » l’assurance des personnes au sein des populations subsahariennes. Il conviendra de s’acheminer vers d’autres solutions, principalement axées sur la numérisation, et notamment vers des partenariats entre assureurs et opérateurs de télécommunications. Ceci permettra de promouvoir l’assurance mobile et de profiter de l’essor du téléphone portable sur le continent.

Les assureurs de la région devront également trouver des synergies avec des commerçants, non spécialisés en termes de services financiers, mais parfaitement implantés sur le territoire national afin de mieux toucher une population dont la dispersion géographique est encore très élevée (le taux d’urbanisation en Afrique noire ne dépasse pas 40% en moyenne).


• Des produits davantage accessibles en termes de prix

Entre 6% et 8% : telle est la moyenne des frais sur les versements pratiqués par certaines compagnies d’assurance vie en Afrique de l’ouest. Cette tarification élevée peut trouver sa justification dans le caractère très onéreux de la création et de l’entretien d’un réseau de points de vente physiques (groupes électrogènes, sécurité etc…).

Néanmoins, le développement de la distribution digitale pourra aboutir à une diminution substantielle des charges d’exploitation des assureurs et donc favoriser la mise en place de grilles tarifaires et de « tickets d’entrée » (cotisation minimale à verser) davantage accessibles à des populations locales dont 45%, en moyenne, vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour…

De manière pragmatique, des signaux positifs apparaissent quant à l’avenir de l’assurance-vie en Afrique francophone.

Ainsi, l’émergence de la classe moyenne locale et de sa capacité d’épargne, la volonté croissante des jeunes africains de suivre des cursus universitaires et de grandes écoles, ou l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance, rendront de plus en plus pertinente la souscription à des contrats d’épargne et de prévoyance, basés sur la personne physique et les aléas de la vie.


Il s’agira, par exemple, de proposer des produits permettant d’anticiper le financement des études supérieures des enfants (contrat « rente-éducation ») ou de garantir le maintien du pouvoir d’achat en fin de vie professionnelle, nécessité absolue dans des pays ou l’immense majorité des actifs ne cotisent pas au système de retraite générale mis en place par les pouvoirs publics (plus de 85 % des actifs, en Afrique noire, travaillent dans l’informel selon l’Organisation Internationale du Travail).



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