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Aide : le Togo va profiter du ‘recentrage’ de la France
Publié le jeudi 1 aout 2013  |  Republicoftogo


© Autre presse par DR
Jean-Marc Ayrault


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Le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, les Comores, le Ghana, la Guinée, ou encore le Mali, au total 16 pays africains vont directement profiter du ‘recentrage’ de l’aide française au développement aux pays les plus pauvres.
C’est ce qu’a annoncé jeudi Jean-Marc Ayrault (photo), le Premier ministre français, lors d’une réunion du Comité interministériel de la Coopération internationale et du développement (CICID).
La France, via l’Agence française de développement (AFD), consacrera en 2013 9,4 milliards d’euros à l’aide publique au développement.
C’est incontestablement une bonne nouvelle pour le Togo engagé dans un programme de reliance de son économie.
Plus loin sur l’aide
Redéfinir les priorités et mettre en relation politiques publiques et développement
Les priorités géographiques sont redéfinies et les aides concentrées en direction des Pays pauvres prioritaires (PPP) : 85 % de l’effort financier seront dirigés vers les pays de l’Afrique subsaharienne et les pays voisins du sud et de l’est de la Méditerranée.
Les politiques publiques sont mises en synergie avec le développement : en matière de développement durable, 50 % des projets financés par l’Agence française de développement (AFD) devront inclure la question du climat dans leur programme.
La lutte contre l’insécurité alimentaire, la préservation des écosystèmes et de la biodiversité des pays du Sud devront promouvoir les formes de production telles que l’agriculture familiale.
En matière d’égalité femmes-hommes, également 50 % des projets et programmes de l’AFD devront concourir à cet équilibre.
Pour favoriser la Responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises oeuvrant au développement, le Gouvernement lance des travaux de concertation avec pour objectif : une meilleure responsabilisation des multinationales françaises à l’égard de leurs fournisseurs dans les pays concernés.
Lire l’intervention du Premier ministre français
J’ai réuni le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement. C’est une réunion qui a été très riche et plus longue que prévu.
Ce comité a été créé en 1998 par mon prédécesseur Lionel JOSPIN et il ne s’est pas réuni depuis quatre ans. Avec le nouveau gouvernement, nous avons travaillé à la redéfinition de notre politique en matière de coopération internationale et de développement. Nous changeons d’ère. D’ailleurs, il y a désormais, avec Pascal CANFIN, un ministre du Développement et non plus de la Coopération, qui renvoie à d’autres conceptions plus anciennes - je pense à la conception tant controversée de la Françafrique.
Donc, ce comité interministériel a pris un certain nombre de décisions importantes et qui sont marquées par une volonté politique très forte. Nous sommes engagés dans une maîtrise de nos comptes publics. Tous les efforts qui sont engagés sont nécessaires au redressement du pays. Mais pour autant, la France maintient son effort en matière de développement, puisque nous allons consacrer, en 2013, 3,1 milliard d’euros de crédits budgétaires à la solidarité internationale. Avec l’ensemble des actions cumulées, notamment les prêts que nous accordons, notamment les prêts bonifiés, c’est plus de 9,3 milliards d’euros que la France consacre à l’aide publique au développement. Cela représente 10 % de l’aide au développement dans le monde et la France est le 4ème pays contributeur.
Les orientations que nous avons définies, je vais les résumer, vous aurez un dossier de presse très précis qui reprendra chacune des décisions.
Dans un souci de solidarité avec les pays les plus pauvres, les dons seront concentrés sur un certain nombre de pays qui en ont le plus besoin, que nous avons appelés les pays pauvres prioritaires. La liste a été arrêtée par le comité interministériel. Cette liste compte 16 pays africains. C’est là que sont concentrés, malheureusement, les pays les pauvres que nous voulons aider.
Deuxièmement, 85 % de l’effort financier de l’Etat ira au développement de l’Afrique et de la Méditerranée. C’est donc la priorité africaine et méditerranéenne de notre aide au développement qui est ainsi confirmée.
Troisièmement, nous voulons aussi aider les pays qui sont en crise ou en sortie de crise et en premier lieu, parmi ces pays, il y a Haïti. Haïti que nous voulons aider particulièrement tant la relation que nous avons, historique, avec ce pays nécessite cette aide solidaire. Nous avons en quelque sorte une dette morale à l’égard d’Haïti que nous voulons absolument réparer. Un pays qui se bat pour son développement. Et, puis je mentionnerai aussi d’autres pays qui doivent être soutenus comme l’Afghanistan, le Yémen ou la Palestine.
Et enfin, pour le reste du monde, la France n’est pas absente, elle intervient en particulier grâce à l’Agence française de développement. Elle va continuer à intervenir mais en concentrant ces aides sur toutes les politiques de « croissance verte et solidaire » qui se développent tant en Asie qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Et puis, nous avons cet outil que je viens d’évoquer, l’Agence française de développement, qui est en train de se rénover et qui a une nouvelle directrice générale, Madame Anne Paugam, qui a participé à notre réunion.
L’ambition du Gouvernement c’est aussi de mobiliser tous les ministères dans leurs compétences en matière de politique publique. Qu’il s’agisse du commerce extérieur, qu’il s’agisse de l’immigration, qu’il s’agisse de l’éducation, qu’il s’agisse de la recherche, qu’il s’agisse de l’agriculture, tous les ministres concernés sont mobilisés en faveur de notre politique de développement, y compris l’économie sociale et solidaire.
Nous avons aussi décidé une chose extrêmement importante : c’est la transparence pour mieux contrôler l’efficacité de notre aide. Cela a été longtemps un sujet de controverse : est-ce que l’aide va bien à ceux qui sont concernés ? Eh bien, nous allons mettre en place des outils de contrôle et d’évaluation avec un rapport régulier. Et puis, surtout, nous allons innover. Par exemple, pour l’aide au Mali, qui est très importante, pour aider ce pays à se reconstruire après la période de guerre, après les élections présidentielles qui viennent d’intervenir et avec la présence des Nations Unies, seront mis en ligne, sur Internet, donc accessibles à tous, aussi bien au Mali qu’en France, les aides, leur objet, les destinataires. Cela permettra de bien évaluer leur efficacité. En général, chacun pourra ainsi grâce à ces informations et à des indicateurs, vérifier si on a amélioré la situation au niveau scolaire, la situation en matière agricole, la situation en matière de santé et dans bien d’autres domaines. C’est une exigence citoyenne, c’est une exigence démocratique, à la fois pour les pays concernés, pour leurs populations, mais c’est une exigence aussi de nos propres concitoyens qui parfois s’interrogent sur le sens de cette aide.
Cette aide, pour qu’elle réussisse, pour qu’elle permette le développement, l’autonomie de ces pays, elle est essentielle. C’est à la fois l’intérêt des pays concernés, c’est aussi l’intérêt de la France. Et sont engagés dans cette action énormément d’acteurs. Pas seulement l’Etat que je viens de citer, mais aussi les collectivités territoriales, dans des programmes de coopération décentralisée, très nombreux, très efficaces, sans oublier bien sûr le rôle essentiel des ONG. Tous ces acteurs doivent mieux se coordonner. C’est aussi notre ambition.
Voilà ce qui a été décidé par ce Comité interministériel, je le répète encore une fois, très dense, très fort, par son engagement politique, de solidarité, conforme aux valeurs de la France. On a évoqué aussi le rôle spécifique de l’Organisation internationale de la francophonie. C’est vrai que la France est attendue partout dans le monde. Mais elle est attendue pour ce qu’elle est, c’est-à-dire ses valeurs, les valeurs des droits de l’homme, les valeurs humanistes, les valeurs de solidarité. Donc, elle est tout à fait dans son rôle lorsqu’elle s’engage pour le développement dans le respect de l’autonomie et de l’indépendance des pays.
Alors pour préciser tout cela, nous allons préparer un projet de loi d’orientation et de programmation, qui sera adopté par le Conseil des ministres et présenté au Parlement avant la fin de l’année.

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