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Interview Exclusive/Me APEVON dézingue le système RPT/UNIR : Dialogue et manifestations de rues, délai constitutionnel et référendum, bavures militaires et état de siège…
Publié le vendredi 11 mai 2018  |  La Manchette


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Bilan du jour 2 de la tentative de tenue de manifestation de rue étouffée de la Coalition des 14
Lomé, le 12 avril 2018. Siège de la CDPA à Akassimé. Conférence de presse de la coalition des 14 pour faire le bilan du jour 2 de sa tentative de tenue de manifestations de rue étouffée. La C14, par la voix de sa coordinatrice Adjamagbo-Johnson, "dit se mobiliser pour sa marche de samedi prochain". Durant cette 2ème journée de tentative de mobilisation, aucune ville du Togo n`a vécu de manifestation contrairement à la journée du mercredi. Me Dodji APEVON


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Député à l’Assemblée Nationale, Avocat au Barreau de Lomé, Combattant infatigable des libertés, Me Paul Dodji APEVON, Président national des FDR, Forces Démocratiques pour la République décrypte l’actualité sociopolitique togolaise au micro du journal La Manchette. L’homme n’y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu’il s’agit de démonter les arguments avancés par le régime RPT/UNIR pour justifier ses innombrables déficiences au sein de la société togolaise. Pour le patron des FDR, « la ruse, la roublardise et la violence gratuite se retournent toujours contre ses auteurs, (car) à force de vouloir toujours dribler les autres, on finit par se dribler soi-même ». Lecture !


LA MANCHETTE : Me APEVON, Bonjour, quand vous revoyez votre séquestration par deux fois en avril dernier pour vous empêcher de manifester, un pays fortement militarisé pour dissuader toute contestation du régime, est-ce que la coalition ne regrette pas d’avoir accepté la suspension des manifestations de rue avant le dialogue ?

Me APEVON : D’abord, je voudrais rappeler à nous tous qu’aucune situation dans ce monde physique n’est éternelle et dire ensuite, à ceux qui sont dans l’illusion en croyant qu’ils ont un droit de vie et de mort sur les autres Togolais, que la ruse, la roublardise, la violence gratuite se retournent toujours contre ses auteurs. A force de vouloir toujours dribler les autres, on finit par se dribler soi-même.

Il est connu de tous les Togolais que c’est par pur calcul politicien pour prolonger le maximum de temps possible son règne dictatorial que le régime RPT/UNIR a refusé de mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées depuis 2006 par l’Accord Politique Global. Et, ce sont les frustrations accumulées pendant de longues années qui ont été le terreau du grand mouvement de libération déclenché par le peuple togolais le 19 Août 2017, mouvement qui continue d’ébranler les fondements de la dictature cinquantenaire.

Comme à son habitude, la parade du pouvoir est la répression sauvage et la ruse pour étouffer et anéantir le soulèvement populaire. Sa stratégie est de faire semblant d’accepter le dialogue tout en affichant comme objectif à atteindre le référendum avec sa nouvelle constitution contestée et les élections locales et législatives sans un cadre électoral consensuel et tout ceci pour baliser frauduleusement la voie à la présidentielle de 2020.

Le reproche qui est aujourd’hui fait à la Coalition est d’avoir accepté le dialogue et surtout d’avoir consenti de se priver de son arme essentielle c’est-à-dire la mobilisation populaire. Mais était-il possible, dans le contexte qui est le nôtre, de dire non au dialogue ? Si on l’avait fait d’autres togolais nous l’auraient reproché. Et lorsqu’au premier jour du dialogue, le facilitateur, (qui s’est montré intraitable à l’égard du pouvoir en lui demandant avec fermeté d’arrêter l’organisation unilatérale des élections et en lui rappelant avec justesse que le cadre électoral fait partie du dialogue), nous sollicite pour suspendre momentanément les manifestations, pouvions nous logiquement lui dire non ?

Nous avions donc accepté de bonne foi cette suspension en faisant comprendre au facilitateur que nous reprendrons immédiatement les manifestations de rues si un comportement des tenants du pouvoir nous en donne un motif. Et c’est parce que nous avons constaté que malgré les efforts consentis par la Coalition pour favoriser le consensus, le pouvoir est resté campé sur sa position et privilégie son agenda de départ, que nous avons senti la nécessité de nous délier de notre engagement.

En tout état de cause, la suspension ne justifie pas l’escalade actuelle de la violence décidée par le pouvoir pour démobiliser et casser la dynamique des manifestations. Il l’avait toujours voulue et l’avait même tentée les 18 et 19 Octobre 2017 avec la sortie des milices.
C’est la détermination des Togolais et la pression de certains pays comme les Etats Unis et la France qui l’ont fait reculer. Il nous faut alors trouver la meilleure stratégie pour briser cet enfermement. Et la Coalition y travaille.

Mais l’impression aujourd’hui, c’est que le pouvoir a le contrôle de la situation. Comment allez-vous procéder pour satisfaire les revendications du peuple ?

Heureusement que vous dites que ce n’est qu’une impression. En réalité, le contrôle que le pouvoir croit avoir de la situation n’est qu’éphémère.

En effet, un peuple qui se bat pour sa liberté et son avenir, un peuple qui désire ardemment reprendre sa souveraineté des mains des imposteurs, des oligarques prédateurs, ne renonce jamais à la lutte.

Le vaillant peuple togolais n’abdiquera pas dans sa quête effrénée de la liberté comme le lui recommande notre hymne. « Que viennent les tyrans ton cœur soupire vers la liberté ». Sa détermination à en finir avec ce système rétrograde qui empêche tout progrès et tout développement, reste intacte.

Alors que le pouvoir avait la certitude de maîtriser définitivement la situation à coups de manipulation et de ruse, le 19 Août 2017 est venu lui rappeler de manière cinglante qu’on ne s’amuse pas indéfiniment avec le destin d’un peuple souverain. S’il n’a pas tiré la leçon, et je crois d’ailleurs qu’il ne tire leçon de rien, alors ce sera tant pis pour lui. Il peut encore chercher à repousser l’échéance de sa déchéance, mais cela lui pètera bientôt au visage.

La Coalition des 14 partis de l’opposition, la Société Civile et la Diaspora togolaise de par le monde, sont conscientes des difficultés actuelles. Mais elles se réorganisent pour apporter à bref délai les réponses appropriées.

En août 2017, vous avez déclaré que c’est grâce Tikpi Atchadam que le flambeau de la contestation a été rallumé. Peut-on dire aujourd’hui que son absence pèse sur la mobilisation au niveau de la Coalition ?

Il est exact qu’en Août 2017 notre camarade Tikpi Atchadam a donné un coup d’accélérateur à la remobilisation des Togolais de l’intérieur comme de la Diaspora et nous lui reconnaissons ce mérite. Mais en réalité, le 19 Août n’a été que l’aboutissement de plusieurs initiatives qui avaient été amorcées ici et là. Avant le 19 Août, il y avait le rapprochement du Groupe des six avec CAP 2015 avec la projection d’actions communes.

Il est regrettable que pour des raisons liées à sa sécurité, notre camarade soit contraint de rester provisoirement hors du pays. Mais son absence n’affecte pas la mobilisation car nous n’avons pas un problème de mobilisation. Si on en avait, le pouvoir nous aurait laissé marcher. Malgré son absence physique sur le terrain, Tikpi est présent à travers les audios qu’il envoie très régulièrement pour galvaniser les troupes.

Le problème que nous avons et auquel il faut rapidement trouver une solution est l’interdiction pure et simple au départ puis déguisée de nos manifestations avec son corollaire de répressions sauvages, de rafles arbitraires débouchant sur des traitements inhumains et dégradants dont nos compatriotes sont victimes. Certains quartiers de Lomé sont presque en état de siège. Honte et malheur à nos frères d’armes qui se livrent à cette basse besogne et à leurs commanditaires. Ça finira !

Depuis un moment la Coalition parle d’une période transitoire au sortir du dialogue. Qu’en est-il concrètement de cette nouvelle proposition ?

Cette proposition n’est pas nouvelle. Elle figure dans notre mémorandum. Nous l’avons seulement réaffirmée le 23 Mars au facilitateur. Cela signifie pour nous qu’en cas d’accord sur les réformes, il n’est pas question de laisser à ceux dont nous décrions la main mise sur le pays par le biais d’élections frauduleuses la latitude de le mettre en œuvre tout seul. C’est donc un gouvernement de transition qui aura pour mission de mettre en œuvre les réformes et d’organiser les élections locales et législatives.

Mais le dialogue est dans l’impasse. A quand la reprise Me Apévon ?

Le dialogue est en effet dans l’impasse à cause de l’intransigeance de ceux qui gouvernent le pays et qui ne veulent pas faire la moindre concession dans la recherche du consensus. Depuis des décennies, ils ont adopté la même attitude, celle qui consiste à résister le plus longtemps possible pour finalement ne rien céder ou en tout cas, ne céder que des broutilles.

Le 23 Mars dernier la Coalition a, de manière responsable, fait un pas important devant permettre la conclusion d’un accord sur les réformes constitutionnelles si les tenants du pouvoir avaient montré un minimum de bonne foi.

Une autre difficulté du dialogue est l’implication directe du Président Nana Akufo Addo sur tous les sujets alors qu’en tant que Président, il a un agenda très chargé.

Quelle analyse faites-vous du délai constitutionnel évoqué par le gouvernement ?

C’est un faux débat qui cache mal la duplicité dont les tenants du pouvoir RPT/UNIR ont toujours fait preuve. Ils ont choisi dès le départ d’aller à un référendum puis aux élections, le dialogue n’étant pour eux qu’un fait divers.

L’ambiguïté de leur position découle du fait qu’ils reconnaissent que le Togo est en crise à cause justement des élections passées organisées avec des textes contestés et un cadre électoral biaisé. Au lieu de faire le maximum d’effort pour corriger les textes et le cadre, ils cherchent à organiser des élections sur les mêmes bases conflictuelles et contestables. Et après, ils claironneront partout qu’ils sont ouverts au dialogue. D’ailleurs, dans la Constitution actuelle qu’ils ont tripatouillée à leur guise, ils ont inséré une disposition qui permet aux députés de rester en place jusqu’à l’élection d’une nouvelle assemblée.

Le seul délai constitutionnel, dont l’invocation mérite d’être pris en considération à l’heure actuelle, est celui dont les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont fait état dans leur rapport sur la crise togolaise relatif aux réformes constitutionnelles dans le respect des délais légaux, des normes et principes de la démocratie et le l’Etat de droit. Le reste n’est que baliverne.

Comment se prépare les FDR pour les prochaines élections ?

Les Forces Démocratiques pour la République, en tant que parti politique responsable, aspirant à la conquête et à l’exercice du pourvoir, est sur le terrain. Mais sa participation à une quelconque élection future dépendra de plusieurs facteurs dont deux essentiellement : le dialogue en cours et la position de la Coalition des 14 partis de l’opposition. Aucune position individuelle de parti n’est envisageable. Ma prière est que la Coalition élabore la meilleure stratégie pour tirer avantage de la grande mobilisation des Togolais contre le régime qu’ils combattent avec acharnement.

Me Kokou Paul Dodji APEVON, Merci

C’est moi qui vous remercie


Interview Réalisée par Sylvestre BENI



Crise socio-politique au Togo/F. Gnassingbe croit plus que jamais aux vertus du dialogue!
Publié le: 29/4/2018  | 


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