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Pour le décollage des énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest
Publié le vendredi 18 mai 2018  |  Jeune Afrique


© aLome.com par Parfait & Edem Gadegbeku
Clap de fin pour la 12ème Foire Internationale de Lomé
Lomé, le 07 décembre 2015. Site du CETEF. Les premiers responsables de l`organisation de la 12ème Foire Internationale de Lomé, de la 4ème Foire de l’intégration de l’UEMOA et du 1er Salon des énergies renouvelables au Togo dressent un bilan positif de leur trois évènements en un.


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par Karim Megherby
Directeur Afrique de l'Ouest et Asie centrale chez Access Power




À la suite du ralentissement du marché sud-africain, l’Afrique de l’Ouest pourrait bien prendre le leadership pour les années 2019 et 2020 en matière d’installation de centrales de production d’électricité à partir des énergies renouvelables.

Nous pouvons estimer à plus de 2GW la capacité qui devrait être connectée dans les trente-six prochains mois, en grande partie au Nigeria, mais également au Ghana, au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso notamment. Avec également un taux de croissance économique fort et une pression démographique importante (entre 2,5 % et 3 % par an pour la plupart des pays, avec de nombreuses villes dont les taux de croissance sont supérieurs à 6 %), on pourrait donc se dire que le tournant est là, l’Afrique de l’Ouest se lance dans la révolution énergétique verte.


Mais cela n’est pas aussi simple. D’une part, il faut rappeler que le développement de tous ces projets a débuté il y a des années, parfois dix ans si l’on prend le cas du Sénégal ou du Burkina Faso. Avec des temps de développement de sept ans en moyenne, il faut donc attendre une croissance en dents de scie, avec de longues périodes pendant lesquelles aucun projet ne verra le jour.

Car, en effet, de nombreux investisseurs attendent de voir le sort réservé à ces premiers projets avant de considérer de nouveaux investissements, ce qui ne permet pas d’avoir un flux continu de projets. Ce type de croissance est d’ailleurs en cohérence avec l’historique des investissements dans le secteur de l’électricité depuis 2010.

Un marché très morcelé


D’autre part, il faut rappeler que le marché ouest-africain – comme d’ailleurs le marché de l’Afrique subsaharienne dans son ensemble – reste un marché très morcelé. À l’échelle nationale, les réseaux présentent une faible capacité à absorber la production intermittente, et la taille de la demande ne permet pas réellement de développement de larges centrales sans la prise en compte des interconnexions.

Une étude de 2015 réalisée par Tractebel indique par exemple que le réseau sénégalais est déjà saturé. Le récent schéma directeur du pays pour la période 2017-2035 confirme d’ailleurs le rôle limité qui est donné aux énergies renouvelables : un seul projet éolien (centrale de Taiba Ndiaye, projet développé par Sarreole, dont Lekela Power a fait l’acquisition en 2016 auprès d’American Capital) est programmé d’ici à 2027 – pour une capacité de 150 MW, installé en trois tranches annuelles de 50 MW – ; 263 MW de solaire sont aussi planifiés, sachant que la quasi-totalité de cette capacité qui sera installée avant 2022 est soit déjà en exploitation, soit attribuée, soit en cours d’appel d’offres dans le cadre du programme de l’IFC Scaling Solar.

Dispersion des ressources solaires et éoliennes

Enfin, la dispersion des ressources solaires et éoliennes n’est pas en accord avec la localisation des centres de consommation ni avec la présence des réseaux. En effet, les ressources éoliennes sont notamment localisées en Mauritanie, pays dont la demande est aujourd’hui amplement satisfaite avec les capacités installées. Ce qui signifie que toutes les capacités additionnelles seraient soit pour le bénéfice du secteur minier, soit pour l’export.

De même, les ressources solaires sont proches du Sahara, zone moins peuplée qui pose en outre des problèmes de sécurité. Cette contrainte géographique soulève naturellement la question du transport de l’électricité, qui intègre celle du financement de ces investissements et celle des temps longs de réalisation de ces infrastructures.


Dans un tel contexte, il ne faut donc surtout pas se laisser aller à croire que le secteur privé pourra continuer à investir massivement dans les énergies renouvelables sans des mesures fortes, dont la gestion va se révéler particulièrement complexe.

Faciliter les partenariats public-privé

Nous pouvons ici citer plusieurs mesures essentielles qui doivent être prises de manière urgente. La première, c’est de commencer à modéliser un schéma directeur au niveau régional et de planifier le développement des réseaux en vue de capter les meilleures ressources solaires et éoliennes, tout en augmentant la capacité d’absorption de l’intermittence via les interconnexions.

Concernant la deuxième, il s’agit de renforcer la capacité des réseaux nationaux à gérer l’intermittence via des centres de dispatching modernisés mais aussi grâce au développement d’outils de réseau adaptés, communément appelés smart grids.

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