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Togo: L’introuvable démocratie
Publié le jeudi 20 juin 2013  |  Le pays du Burkina Faso


© Autre presse par DR
Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République du Togo


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La nouvelle est tombée le mardi 18 juin 2013 avec la décision du doyen des juges d’instruction du Togo de libérer provisoirement dix des vingt-cinq suspects incarcérés dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et Kara. Si on peut féliciter la Justice togolaise d’avoir fait un pas vers la décrispation, il y a tout de même des interrogations sur les personnalités qui recouvrent cette liberté puisque de potentiels candidats de l’opposition croupissaient encore en prison pendant que l’heure de la clôture du dépôt des candidatures aux élections législatives approchait à grands pas. On est tenté de se demander à quel jeu joue-t-on à Lomé. On est tout autant tenté de se demander si l’ancien PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, n’a pas raison, lui qui avait déclaré haut et fort qu’il n’y avait pas de justice dans ce pays ni de démocratie mais plutôt une dictature togolaise. Certes, il n’a pas tort mais c’est un homme qui joue à un autre jeu et qui est mal placé pour faire la morale à qui que ce soit. Ce n’est pas aujourd’hui que Loïk Le Floch-Prigent va dire à qui veut l’entendre que le Togo n’est pas un pays démocratique, lui qui a traîné sa bosse sur le continent et particulièrement dans ce pays où il a fait de bonnes affaires. Ne le savait-il pas ou fallait-il que l’homme ne soit plus dans les bonnes grâces du pouvoir pour dénoncer un régime qu’il côtoyait régulièrement ?

Cela ressemble bien aux agissements de certains Occidentaux qui, lorsqu’ils ont fini de tirer le meilleur profit des pays africains, les traitent de tous les noms d’oiseau. Ils s’y font le maximum de fric. Le jour où cela n’est plus possible et que le pays ne peut plus se montrer gentil, coopérant, ces fameux hommes d’affaires lui collent tous les maux possibles : la mal gouvernance, l’impunité, manque réel de démocratie, etc. C’est le cas de Loïk Le Floch-Prigent qui a manqué l’occasion de se taire. En s’exprimant comme il l’a fait, il donne l’impression d’être adossé à du solide et qu’il possède encore des grenades à faire exploser à tout moment. Et ce ne serait pas trop de dire que c’est le pouvoir de Lomé qui a permis tout cela puisque Loïk a appuyé là où ça fait mal et en choisissant cette façon médiatique de parler, il peut compter sur ses réseaux d’amitié dans le système du pouvoir français. Mais le régime togolais pourrait aussi prendre en compte les déclarations de Loïk Le Floch-Prigent pour améliorer sa gouvernance démocratique, économique et judiciaire et cela est aussi valable pour bon nombre de pays africains. Le constat est clair : la démocratie au Togo va mal et les plaies des dernières élections sont encore béantes. On pourrait bien s’interroger sur ce qui reste de la médiation burkinabè puisqu’on a l’impression qu’aucun problème n’a été résolu dans ce pays. Pourquoi le Togo ne prendrait-il pas exemple en matière de démocratie sur ses voisins, de gauche le Ghana et de droite, le Bénin ?

Antoine BATTIONO

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