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Réflexions croisées sur la détermination du prix du cacao

Publié le vendredi 15 juin 2018  |  Commod Africa
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Le CCFCC organise la 2ème édition de la Fête du chocolat, du cacao et du café togolais
Lomé, le 1er juillet 2017. Hôtel IBIS LOME CENTRE. Le CCFCC (Comité de coordination pour les filières café et cacao) lance la campagne de commercialisation 2017-2018 du café et du cacao togolais, ainsi que la 2ème édition de la Fête du chocolat, du cacao et du café togolais. Une manifestation qui a vu la présence du ministre AGADAZI de l`Agriculture et SESSENOU de l`Habitat.
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Au fil des années, on s’est inquiété des disponibilités en cacao face à une demande croissante, des bonnes techniques agricoles, de la qualité des fèves pour faire un bon chocolat, du travail des enfants dans les plantations, de l’impact de la cacaoculture sur l’environnement, etc. Aujourd’hui, on commence à s’intéresser au producteur, tout simplement, s’il arrive à vivre de son travail, à avoir accès à la santé, à mettre ses enfants à l’école, bref à avoir une certaine qualité de vie. Pour cela, il faut revoir chacun des déterminants du marché et du prix du cacao, avec un regard neuf.

Depuis fin janvier, les cours du cacao sur le marché à terme de Londres ont gagné près de 35%. L’espoir renaît après 18 mois de descente aux enfers, la tonne de fèves étant passée d’un pic de £ 2 577 le 13 juillet 2016 à un plus bas de £ 1 336 le 5 décembre 2017. Le marché était encore à £ 1 380 le 19 janvier 2018 avant de démarrer son ascension pour atteindre £ 1 865 le 24 mai, soit environ $ 2 480. On se situe aujourd’hui à un niveau de prix qui est dans la fourchette des $ 2 000 à $ 3 000 que Steve Wateridge, managing partner de Tropical Research à Londres, estime être le prix d’équilibre du marché du cacao au regard de l’évolution des cours sur les dix dernières années. «Au dessus de $ 3 000 sur le marché international, on stimule la production et on tue la consommation ; en dessous des $ 2 000, on stimule la consommation et la production est impactée», a-t-il résumé lors de la conférence mondiale cacao organisée à Berlin du 22 au 25 avril par l’Organisation internationale du cacao (ICCO).


Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes


Soit. Mais on revient de loin. Et les abymes dans lesquels la chute des prix en 2016-2017 a plongé les pays producteurs ont conduit ces derniers, une fois de plus, à réfléchir à autre chose, d’autres mécanismes, d’autres logiques de marché, d’autres alliances. Ce, d’autant plus, que, comme l’a rappelé le directeur exécutif de l’ICCO Jean-Marc Anga, la grave zone de turbulences n’a pas été vécue de la même façon par les différents acteurs de la filière.
Ainsi, entre 2015 et 2017, le prix moyen de la barre de chocolat est passé de $ 14,22 à $ 14,75 tandis que le prix du kilo de fèves de cacao payé au producteur a chuté en moyenne de $ 3,20 à $ 2,01. Cet écart a permis à l’industrie des produits du cacao et du chocolat d’engranger $ 3,5 milliards. En définitive, le consommateur n’a pas bénéficié de la baisse du prix mondial du cacao et le producteur l’a vécu de plein fouet, sans coussin procuré par l’aval pour amortir sa chute.

Autre acteur à bien tirer son épingle du jeu, a poursuivi Jean-Marc Anga à Berlin, les gouvernements des pays consommateurs. Le marché mondial du chocolat est estimé à $ 100 milliards, les producteurs n’en captant que $ 6 milliards tandis que les gouvernements des pays consommateurs en obtiendraient $ 15 milliards, notamment via la perception de la TVA sur les produits à base de cacao.

Ceci dit, note encore le patron de l’ICCO, il y a quelque chose de dérangeant à penser que 85% de l’offre mondiale de cacao émane de seulement six pays à travers la planète -Côte d’Ivoire, Ghana, Cameroun, Nigeria, Indonésie, Equateur- dont 73% provient des seuls quatre pays africains, et que cette poignée de pays ne parvient pas à influencer les cours mondiaux. Ils se déclarent comme subissant et non dictant les prix. Pourtant, leurs interlocuteurs -les acteurs à l’autre bout de la chaîne- sont facilement identifiables puisque, là encore, une poignée seulement détient une position dominante : les quatre plus gros manufacturiers de chocolat représentent 55% de la fabrication mondiale et les 4 plus gros négociants 40% du trade mondial.


Le dialogue impossible ?


Alors, pourquoi cette absence de dialogue tant entre pays producteurs, qu’entre ces derniers et l’aval de la filière ?
Les pays producteurs seraient encore à jouer la concurrence, même si le dialogue engagé depuis mars entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, soit 63% de la production mondiale, est prometteur. On en est au démarrage et l’avenir dira si la volonté politique, au plus haut niveau, est réelle et ambitieuse. Pour l’heure, il est question de coordination de l’annonce des prix garantis au planteur en début de campagne, de mesures pour réduire les flux frauduleux transfrontaliers, de recherche conjointe, d’études en commun sur le stockage de fèves pour avoir une prise sur le marché.

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