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De la pertinence des “High Five” pour la Banque Ouest Africaine de Développement

Publié le vendredi 22 juin 2018  |  BOAD
Lancement
© aLome.com par Dodo Abalo et E. Gadegbeku
Lancement officiel du modèle financier de l’URDPPP (Unité Régionale de Développement de projets en Partenariat Public Privé)
Lomé, le 07 septembre 2017. Siège de la BOAD. Bassary Touré, vice-président de la BOAD (Banque ouest-africaine de développement) a procédé au lancement officiel du modèle financier de l’URDPPP (Unité Régionale de Développement de projets en Partenariat Public Privé) lors d’une cérémonie officielle au siège de cette Banque, bras financier des 08 pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Bassary Touré, vice-président de la BOAD.
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La mise en œuvre de réformes macroéconomiques et structurelles a permis à l’Afrique de réaliser d’importants progrès d’ordre économique et social. Ces réformes ont renforcé la résilience des économies et les résultats ont été globalement satisfaisants notamment plus de 5% de croissance en moyenne.

En dépit de ces avancées, le continent continue de faire face à d’importants déficits de développement. Environ 54 % de la population vit toujours dans la pauvreté ; près d’un Africain sur deux est privé d’accès à l’énergie ; plus de 200 millions de personnes, en majorité des enfants, sont malnutris ; les modèles économiques dominants sont essentiellement basés sur l’exportation de matières premières brutes dépourvues de valeurs ajoutées ; des freins importants s’imposent aux marchés intra-africains. Les inégalités, se creusent alors que le continent dispose de grands potentiels en termes de ressources et de marchés. Il en ressort d’importants besoins sociaux et des freins au développement.

En Afrique, au nombre des défis à relever, il y a la transformation structurelle des économies, l’industrialisation en particulier, la réalisation d’une croissance soutenue et inclusive, de même que le développement du capital humain (santé, éducation et compétences).

Consciente de l’ampleur des besoins d’investissement du continent et de l’impérieuse nécessité d’améliorer les conditions de vie des populations, la Banque Africaine de Développement (BAD) s’est fixée cinq grandes priorités communément appelées « High Five » : (1) éclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique, (2) nourrir l’Afrique, (3) industrialiser l’Afrique, (4) intégrer les économies africaines et (5) améliorer la qualité de vie des Africains en facilitant leur accès aux opportunités sociales et économiques.

Ces domaines d’intervention prioritaires sont en effet indispensables pour une amélioration des conditions de vie de la grande majorité des populations africaines. Ils répondent aux visions stratégiques de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

AFFINITES ENTRE LES ‘’HIGH FIVE’’ ET LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE LA BOAD
La BOAD vise actuellement des domaines d’intervention ainsi que des objectifs stratégiques qui recouvrent largement les préoccupations poursuivies par les High Five.

Le credo de la BOAD est d’être : « une banque de développement forte, pour l’intégration et la transformation économiques en Afrique de l’Ouest ».

La résorption du déficit infrastructurel[1], la résilience agricole, le renforcement de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, l’adaptation aux changements climatiques sont des priorités de la BOAD.

Les grandes orientations du Plan Stratégique 2015-2019 correspondent aux principaux objectifs ci-après : i) accélérer l’intégration régionale par un financement soutenu des infrastructures, ii) soutenir la croissance inclusive, la sécurité alimentaire et le développement durable, iii) accompagner les entreprises et les Etats, (iv) promouvoir un développement de l’ingénierie du financement et des services, (v) approfondir les processus de mobilisation de ressources.

A l’AUNE DES ‘’HIGH FIVE’’ QUELLES PROPOSITIONS D’ACTIONS POUR L’AGENDA DE 2018 ET DES ANNEES SUIVANTES ?
Au niveau de la BOAD, les orientations clés retenues dans le Plan Stratégique[2] 2015-2019 continueront de servir de fils conducteurs pour les interventions. La BOAD soutiendra la réalisation des plans d’actions prioritaires des Etats membres, tout en incitant les gouvernements à s’appuyer davantage sur le secteur privé pour industrialiser leurs économies.

En ce qui concerne l’éclairage et l’alimentation en énergie, une priorité est donnée au développement de pôles de production d’énergie électrique à vocation régionale, de même qu’à l’interconnexion des réseaux d’énergie électrique. La BOAD reste convaincue que le secteur privé peut jouer un rôle décisif dans le renforcement de l’offre énergétique au sein de l’espace de l’UEMOA. A cet égard, un soutien sera apporté aux producteurs indépendants, notamment d’énergies renouvelables (solaire, hydraulique, etc.). La Banque inscrira également au cœur de ses préoccupations, l’électrification rurale de même que le renforcement des réseaux de production et de distribution d’énergie en faveur des populations des régions rurales et/ou éloignées des centres urbains.

Ainsi un réel intérêt a été accordé à des projets promus par des sociétés privées d’énergie telles que AZITO Energies SA et CIPREL, en Côte d’Ivoire. Ces sociétés ont récemment bénéficié, de la BOAD, d’appuis financiers d’un montant global de 80 millions $US (40 milliards FCFA), pour l’installation d’une capacité additionnelle cumulée de 240 MW. Elles fournissent de l’énergie électrique complémentaire à d’autres pays de la sous-région (Bénin, Burkina Faso, Mali, Togo et Ghana), dans le cadre du West African Power Pool (WAPP).

La BOAD a accordé 128 millions $US (64 milliards FCFA), pour la construction de cinq centrales solaires photovoltaïques d’environ 75 MWc de capacité, en vue de l’électrification tant urbaine que rurale.

Ces projets devraient permettre l’accès à l’électricité de plus de 500.000 habitants, créer plus de 10.000 emplois directs et indirects, réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 24 000 tonnes et alléger les tâches ménagères, avec l’installation de moulins et de plateformes multifonctionnelles. De même que l’introduction de facilités dans l’approvisionnement en eau potable. Il est ainsi attendu des impacts positifs en termes d’amélioration des conditions de vies des populations, notamment des femmes, et de lutte contre la pauvreté.

La BOAD a en outre financé les réseaux d’interconnexion de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG), pour la ligne d’interconnexion Côte d’Ivoire – Mali, la ligne d’interconnexion électrique Nord Togo – Nord Bénin et la ligne d’interconnexion électrique Bembéréké – Kandi – Malanville au Bénin.

La BOAD est par ailleurs gestionnaire d’un « Fonds de Développement Energie » mis en place en 2009 par ses Etats membres afin de réduire leurs déficits énergétiques.

Il convient de signaler qu’à la fin septembre 2017 la BOAD avait octroyé au total pour près de 02 milliards $US de concours dans le domaine de l’énergie. Les financements correspondants ont permis de mettre en place au moins 1 347 MW de capacités additionnelles et 6 308 km de lignes d’interconnexion.

En vue de contribuer à l’alimentation des populations et pour renforcer l’impact de ses financements en la matière, la BOAD retient les actions prioritaires ci-après : (i) soutien à la sécurité alimentaire et à la résilience agricole ; (ii) promotion de l’inclusion financière ; (iii) appui aux financements d’infrastructures de base ; (iv) accompagnement du développement de l’agrobusiness ; (v) approfondissement de la gouvernance environnementale et développement du financement de projets de croissance verte.

Au nombre des objectifs spécifiques visés pour 2018 et les années suivantes, il s’agira : (i) d’augmenter la production céréalière d’au moins 50 000 tonnes grâce aux projets à financer durant le plan stratégique ; (ii) de faciliter l’accès au crédit agricole, en intégrant un volet crédit à au moins 50% des projets agricoles devant être financés ; il s’agira, par ailleurs, de soutenir de nouveaux projets et initiatives d’assurance récolte dans les Etats membres.

Dans le cadre d’un programme spécial de sécurité alimentaire convenu avec les Autorités de l’UEMOA, des financements d’un montant de 200 millions $US (100 milliards FCFA) ont été mis en place afin de soutenir des projets améliorant l’offre de produits vivriers à moyen et

long termes. Grâce aux cofinancements d’autres bailleurs de fonds, environ 400 millions $US (200 milliards FCFA) supplémentaires ont été drainés dans la sous-région.

Une attention particulière est aussi accordée à l’augmentation du taux de transformation de produits agricoles tels que les fèves de cacao et le coton.

Au total, en fin septembre 2017, la BOAD a octroyé pour un peu plus de 01 milliard $US de concours cumulés dans le secteur agricole.

De même, la BOAD appuie, en termes de ressources de longue durée, des fonds d’investissement permettant aujourd’hui d’apporter de la valeur ajoutée au financement des PME/PMI, à travers le portage et l’incubation de véhicules ad hoc d’investissement.

La lutte contre les changements climatiques constitue par ailleurs un des défis majeurs. En effet, le 5ème rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC) anticipe une hausse de la température moyenne entre 1980/1999 et 2080/2099 de 3 à 4°C sur l’ensemble du continent, soit 1,5 fois plus que la moyenne mondiale. Cette hausse sera de l’ordre de +3 °C au sein des espaces côtiers (Sénégal, Guinée Bissau) et équatoriaux côtiers (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo) d’ici à 2100. Elle sera plus élevée (+4 °C) dans le Sahel Continental (Mali, Burkina Faso, Niger). Les régimes pluviométriques seront touchés de plein fouet et pourraient accuser une baisse générale de plus de 20% à 30% par rapport au niveau de référence 1961-1990.

Dans le cadre de la mise en œuvre des orientations prévues par son Plan Stratégique 2015-2019, la BOAD s’est engagée à apporter un appui aux Etats membres en vue d’une résilience face aux chocs climatiques et d’une croissance sobre en carbone, durable et inclusive. Cet engagement est traduit dans la Stratégie Environnement et Climat adoptée pour la période 2015-2019, dont l’orientation majeure est de «faire de l’environnement un pôle nouveau de croissance durable et inclusive pour la Banque », avec un pilier inhérent à la mobilisation des ressources pour soutenir la gestion environnementale et la lutte contre les changements climatiques. Au moment où les ressources concessionnelles deviennent de plus en plus rares, la BOAD entend saisir l’opportunité offerte par les mécanismes de financement des activités environnementales et climatiques. Aussi, la Banque a-t-elle œuvré à son accréditation comme Agence sous régionale de mise en œuvre du Fonds pour l’Adaptation (FA) en 2011, du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) en 2015 et du Fonds Vert pour le Climat (FVC) en 2016.

Dans le cadre de l’opérationnalisation de ces accréditations, la Banque apporte un soutien aux Etats pour la soumission de projets dans divers domaines tels que l’agriculture intelligente face au climat, la promotion des énergies renouvelables et la gestion durable des déchets.

Les projets soumis et approuvés par les mécanismes financiers se présentent ainsi[3].

En matière d’industrialisation, il s’agira de s’appuyer davantage sur le secteur privé pour promouvoir les industries dont les pays membres ont cruellement besoin. La Banque soutiendra aussi bien des projets d’industrie portés par de grandes entreprises manufacturières que ceux d’opérateurs d’autres secteurs dans lesquels les économies locales disposent d’avantages comparatifs, comme c’est souvent le cas dans l’agro-alimentaire, les services et les énergies renouvelables.

Pour les prochaines années, la Banque Ouest Africaine de Développement se fixe comme ambition de soutenir des pôles régionaux de croissance, en l’occurrence des pôles industriels ou agricoles intégrés, qui, comme à Bagré au Burkina Faso, permettraient de structurer l’appareil de production, dans une démarche de valorisation des potentialités et ressources naturelles.

La Banque accompagnera directement le secteur privé afin de mieux tirer profit de son potentiel et dynamisme économique. Elle contribuera aussi bien au développement des partenariats public-privés (PPP) qu’au renforcement de partenariats entre opérateurs économiques locaux et internationaux. Ce faisant, elle aura le souci de se positionner comme un catalyseur de financements, qui crée des effets de levier et collabore activement avec les autres partenaires au développement.

Pour mémoire, à fin septembre 2017, la BOAD avait octroyé environ 0,7 milliard $US (334 milliards FCFA) de financements en faveur de projets d’industries.

Dans l’Union, les PME/PMI représentent entre 80% et 95% des entreprises recensées. Les principales difficultés relevées par les établissements de crédit sur ce segment portent sur la faible qualité de l’information, les faiblesses dans la gestion ainsi que l’environnement juridique et judiciaire défavorable. Le taux de défaut élevé sur les petites et moyennes entreprises, l’insuffisance ou la faiblesse des mécanismes de partage des risques ainsi que l’inadaptation des capacités des établissements de crédit constituent des freins supplémentaires.

En vue d’une plus grande contribution des PME/PMI à la création de richesse, la BOAD a mis en place des financements indirects pour le refinancement des PME. En relation avec la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les établissements de crédit ainsi que le marché financier régional, la BOAD recherche des ressources à faible coût en vue de taux plus attractifs pour les PME/PMI. Elle continue également à investir dans des fonds d’investissement dédiés au financement des PME/PMI en leur apportant les ressources en capital et l’assistance technique nécessaire.

Avec la création du fonds d’investissement dédié aux services financiers, la BOAD soutiendra davantage le secteur bancaire, un vue d’un meilleur financement de l’économie régionale.

La promotion de l’intégration[4] constitue pour la BOAD une mission assignée dans les statuts de l’institution. Un objectif en la matière est actuellement de porter la part du financement de projets intégrateurs d’infrastructures à 50% des engagements à moyen et long termes du quinquennat. La Banque renforcera, par ailleurs, son rôle dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des programmes régionaux d’infrastructures prévus au titre du Programme Economique Régional (PER/UEMOA) et du Programme Communautaire de Développement (PCD/CEDEAO).

Par le passé, un peu moins de 03 milliards $US (1 422 milliards de FCFA) ont été alloués par la BOAD à des projets intégrateurs, ce qui représente environ le tiers (33,3%) des engagements nets cumulés. La Banque aurait eu des performances meilleures si au niveau des Etats une priorité était plus souvent donnée aux projets régionaux.

Enfin, en ce qui concerne l’amélioration de la qualité de vie des populations, il s’agit, dans le contexte des interventions de la BOAD, d’un objectif transversal dont la prise en compte intervient dans le cadre de projets générant des emplois et de la croissance inclusive, des projets d’eau potable, d’assainissement, ou tout simplement de fourniture d’électricité.

La BOAD améliore ainsi, les conditions de vie des populations à travers le financement de logements abordables par le biais de la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire (CRRH-UEMOA). Outre un levier important de création d’emplois et de redistribution de revenus, ce financement répond aussi à l’urbanisation croissante. La CRRH-UEMOA a obtenu plus de US$ 215 millions (107 milliards de FCFA) de refinancement en faveur de 33 banques des 8 pays de l’UEMOA. Avec la participation de différents partenaires dont la SOCIETE FINANCIERE INTERNATIONALE (SFI) qui a participé au capital de la CRRH pour $US 2 millions ou la KFW avec Euros 40 millions, la CRRH-UEMOA contribue significativement à l’accroissement de l’offre de prêts à l’habitat à des conditions compétitives de taux et de durée.

La CRRH-UEMOA a signé le 13 octobre 2017 avec l’ Association Internationale pour le Développement (IDA), un programme quinquennal de promotion du financement de logements sociaux. Ce projet contribuera à la mise en place de 50 000 nouveaux prêts hypothécaires sur 5 ans. Il apportera aussi une ingénierie de soutiens technique et financier aux programmes nationaux de logements.

Un autre volet de l’action de la BOAD pour l’amélioration des conditions de vie des populations réside dans la priorité accordée à l’inclusion financière. Ceci s’effectue à travers les concours aux structures de financement décentralisées telles que les fonds nationaux de finance inclusive comme au Togo et les institutions privées comme ASUSU au Niger et FASO JIGUINEW au Mali. Cette action sera poursuivie.

En conclusion, les ‘’High five’’ restent pleinement d’actualité. Sous des dénominations différentes, les orientations qu’ils suggèrent se retrouvent pleinement dans les plans stratégiques des autres banques de développement, notamment de la BOAD.

Au niveau des institutions de financement, la réalisation des objectifs visés peut être parfois ralentie par des difficultés tenant à la non-disponibilité de ressources concessionnelles, celles-ci étant parfois nécessaires pour des interventions dans des secteurs publics à

rentabilité diffuse et éloignée dans le temps. Une grande attention est donc requise pour la mobilisation de ressources adaptées.

La BOAD se veut créative et innovatrice dans les solutions de financement suite notamment à son changement de modèle financier. Le principe d’une subordination de l’octroi de nouveaux financements concessionnels à la disponibilité réelle de ces ressources a été arrêté. Par ailleurs, des efforts sont déployés pour accroître l’effet de levier des financements.

Au demeurant, une prise en charge réussie des préoccupations tenant aux ‘’High five’’, nécessite un engagement résolu, non seulement au niveau des institutions de financement du développement, mais également des Etats et des promoteurs du secteur privé.

Ainsi, il est d’abord nécessaire que les pouvoirs publics adhèrent aux priorités visées et soient disposés à collaborer de leur mieux. Ces pouvoirs publics doivent s’attacher à améliorer le climat des affaires. Une volonté politique plus effective que déclarative est indispensable pour la mise en place de projets d’infrastructure d’envergure à hauteur de souhait par rapport aux énormes déficits et besoins existants. Dans le cadre de leurs nouvelles stratégies de développement, les pouvoirs publics doivent également accorder plus d’attention et de responsabilités aux entreprises privées, tout en investissant plus dans le capital humain, levier essentiel de développement et de croissance à longs termes. En vue de faire du Partenariat Public Privé (PPP) une réalité significative, il s’avère nécessaire de procéder à une grande sélection des projets et à une préparation minutieuse par des études d’envergure qui demandent des financements importants.

Dans ces conditions, les entreprises privées pourraient, mieux que par le passé, exploiter les potentialités économiques existantes en apportant une part des réponses correspondant aux multiples défis du moment, notamment la création d’emplois et la transformation des économies.

La cohérence des « High Five » avec les orientations stratégiques et priorités d’intervention de la BOAD devrait justifier une synergie d’actions plus forte entre la BAD et la BOAD. Dans ce cadre, la BAD pourrait renforcer sa présence dans le capital de la BOAD et lui accorder davantage de concours pour la promotion et le financement des projets de développement. Une intensification de la coopération interviendrait dans un contexte où la BOAD, par la notation internationale « investment grade » qu’elle a obtenue, a fait la preuve de sa capacité à gérer des ressources rares dans un environnement contraignant.

BASSARY TOURE,

Vice-Président de la

Banque Ouest Africaine de Développement

[1] BOAD : ‘’Rapport annuel 2016 ‘’, BOAD
[2] BOAD : ‘’Plan stratégique 2015-2019’’, BOAD

[3] Le Fonds d’Adaptation a approuvé (i) le renforcement de la résilience de l’agriculture face aux changements climatiques à travers les techniques modernes d’irrigation au Niger (US 9,91 millions) ; (ii) le projet d’intensification de l’agriculture intelligente en Guinée-Bissau (US 9,9 millions). Le Fonds d’Adaptation est en progrès avancé avec : (i) le projet de relèvement du niveau de résilience des acteurs du secteur de l’agriculture de Mandouri (Togo) et du projet régional de promotion de l’agriculture climato-intelligente en Afrique de l’Ouest.

Quant au Fonds de l’Environnement Mondial, il a approuvé le projet d’hybridation des plateformes multifonctionnelles au Togo. Il est en progrès avancé pour le projet régional d’appui à la gestion durable des déchets et de réduction des émissions de POPs et de mercure dans les pays de l’UEMOA.

Quant au Fonds Vert Climat est aussi en progrès avancé dans : (i) le développement et mise à l’échelle de 1500 ha d’aménagements hydro agricoles avec des pratiques résilientes aux changement climatique au Niger ; (ii) programme de développement des énergies renouvelables dans les communautés urbaines du Mali ; (iii) facilité ouest Africaine pour le financement des projets climats (secteur privé, ER/EE) ; (iv) le programme transfrontalier de préservation des terres de cultures et de récupération des terres dégradées en changement climatique dans la région du Liptako-Gourma.

[4] Au nombre de ces projets, on peut citer ceux visant respectivement :

l’aménagement de l’autoroute Yamoussoukro / Bouaké / Banfora / Bobo Dioulasso / Ouagadougou, d’un coût prévisionnel de 200 millions $US (100 000 MFCFA),
la réhabilitation et la construction de la boucle ferroviaire Cotonou-Parakou-Niamey-Ouagadougou– Abidjan, avec une modernisation de l’axe Abidjan-Ouagadougou-Kaya et Cotonou-Parakou (1 657 Km) et la construction de l’axe Kaya-Tera-Niamey-Dosso-Parakou (1 024 Km) ; le tout pour un coût prévisionnel estimé à environ 1,7 milliard $US (850 milliards FCFA),
le revêtement de l’axe communautaire Cu6 section Man-Odienné-Frontière du Mali, pour un coût prévisionnel d’environ 360 millions $US (180 milliards FCFA),
la construction de la ligne 225 KV Koutiala-San-Mopti en double terne (280 millions $US, soit 140 milliards FCFA).
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