Diplomatie : La France hier et aujourd’hui au Togo/Le Président Macron jette le pavé dans la mare

Publié le jeudi 19 juillet 2018 | Le Combat du Peuple

© Autre presse par Europe1
Emmanuel MACRON, politique en France

Depuis le début des manifestations de rues au Togo, nombre d’hommes politiques appartenant à la coalition ainsi que certains Togolais de la diaspora et pas des moindres, ont incité, de différentes manières par de nombreux canaux, le Président français M. Emmanuel MACRON à intervenir pour réguler la situation dans notre pays.

Jusqu’à présent, M. MACRON, prudent, a laissé entendre qu’il est pour le respect de la légalité au Togo. En d’autre terme, il a déclaré que ” le dernier mot doit revenir au peuple togolais qui aura à se prononcer à travers les élections “. Cette position exprimée est connue et appréhendée par les protagonistes de la scène politique avec prudence.

C’est pourquoi, lors de son dernier séjour au Nigéria, ses propos selon lesquels ” le statu quo n’est plus possible au Togo ” ont suscité des réactions de chaque camp, chacun voulant tirer le drap vers lui.

En effet, il s’agit d’un véritable pavé jeté dans la mare.

Ces propos nous ont rappelé les déclarations de feu François MITTERAND au plus fort moment de la crise socio-politique au Togo. A l’époque, MITTERAND avait condamné l’attaque de la Primature par les miliaires proches du Président EYADEMA et le positionnement, par la suite, d’un contingent militaire au Bénin voisin, à SANVEE-CONDJI, a été diversement interprété par les protagonistes. Plus tard, les propos du Président CHIRAC étaient sans ambiguïté en faveur du Président EYADEMA.

C’est dire que les déclarations des Présidents français sur notre pays ont toujours donné lieu à des interprétations tendancieuses de part et d’autre avec les conséquences que nous savons. En tout état de cause, il ne revient pas à la France d’aider une opposition en mal de sensation forte à réussir, par anticipation, un renversement de régime de façon insurrectionnelle.

Le Président MACRON est trop intelligent pour savoir que le non-conformisme n’est pas synonyme de mépris envers ses pairs africains surtout s’agissant du cas togolais.

Le problème de fond, c’est les valses hésitations observées dans la gestion de ce dossier par le Président Faure GNASSINGBE lui-même.

Le Président Faure GNASSINGBE doit s’imposer comme le Président des réformes et agir résolument vers cet objectif pour ne pas donner l’impression d’être sous pression.

Faure GNASSINGBE est au pouvoir voici déjà treize (13) ans. Il connait mieux l’opposition togolaise que le Président MACRON qui vient à peine de boucler un an au pouvoir.

La CEDEAO a décidé de nous accompagner en faisant la facilitation, mais il reste que le Président doit donner le ton, c’est-à-dire annoncer la couleur.

Nous ne le dirons jamais assez. Lorsqu’on a le pouvoir, il faut l’exercer sans état d’âme en temps réel. Autrement, on est mal perçu.

Nous savons tous ce qui se passe au Mali depuis de nombreuses années.

Nous connaissons très bien ce qui se passe au Nigéria avec les dégâts collatéraux au Cameroun, au Tchad, au Niger, au Burkina etc….

Le cas togolais n’est en rien comparable à ces deux pays.

Le Président Faure GNASSINGBE doit passer à la vitesse supérieure et faire les réformes. Même si c’est à minima.

L’histoire retiendra ce qu’il a fait et non ce qui paraîtra lui être imposé.

Rodrigue ... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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