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Ventes d’armes et sécurité privée, la face cachée de la Chinafrique

Publié le vendredi 7 septembre 2018  |  Jeune Afrique
Défilé
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Défilé militaire et civil à la faveur des 58 ans de l’accession du Togo à la souveraineté Internationale
Lomé, le 27 avril 2018. Place des fêtes à Lomé II. Défilé militaire et civil à la faveur des 58 ans de l’accession du Togo à la souveraineté Internationale. Il s’est déroulé sous le regard du Président de la République Faure GNASSINGBE, du Premier Ministre, du Président de l’Assemblée Nationale, des présidents des institutions de la République, des ministres, des députés à l’Assemblée et d’une foule nombreuse. Ces citoyens ont défilé au son de la musique des Forces Armées Togolaises (FAT) et d`instruments traditionnels de civils.
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Alors que le Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) vient de se terminer, en présence d’une cinquantaine de chefs d’État africains, deux études publiées fin août mettent en lumière un autre visage de la présence chinoise en Afrique : celle du commerce des armes et des sociétés de sécurité privées.

Le commando arrêté fin décembre à la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale, alors qu’il s’apprêtait à commettre un coup d’État contre Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, était certes peu préparé. Mais les Centrafricains, Camerounais et Tchadiens qui le composaient disposaient d’un équipement suffisant pour parvenir à leurs fins, dont des mitrailleuses et des lance-roquettes. Une partie de cet arsenal était de fabrication chinoise. Loin d’être anecdotique, cette présence d’armes made in China entre les mains de mercenaires africains éclaire sans fard un autre visage de la Chinafrique : celui du trafic d’armes et de la sécurité.

Remplacer les anciennes puissances coloniales
Selon le Stockholm international peace research institute, les ventes d’armes chinoises en Afrique ont augmenté de 55% entre 2013 et 2017, par rapport à la période 2008-2012. Sa part de marché est désormais de 17%, soit supérieure à celle des États-Unis (11%). Dans une étude publiée fin août et intitulée « The secret chinese arms trade in the horn of africa », le cabinet d’analyse de risques Exx Africa révèle comment l’empire du Milieu cherche à « remplacer les sources traditionnelles d’approvisionnement en armes de l’Afrique, en particulier les anciennes puissances coloniales et les anciens pays soviétiques d’Europe orientale ».

L’implantation d’une base militaire chinoise à Djibouti, en 2017, a favorisé cette expansion et permis en particulier au Soudan et au Soudan du Sud – où les intérêts chinois sont importants – d’acquérir de l’armement malgré les restrictions dont les deux pays font l’objet. Les forces gouvernementales soudanaises auraient ainsi pu acquérir en 2018 des lance-roquettes WS-1 de 302 mm, des missiles anti-chars Red Arrow-8, des munitions de type 12,7 et de type 54.

Des armes chinoises nouvellement acquises ont par ailleurs été retrouvées au Darfour par des experts de l’ONU, y compris dans les rangs des rebelles anti-gouvernementaux. Ces derniers ne sont cependant pas directement alimentés en armes par la Chine, qui demeure un soutien du régime d’Omar el-Béchir. Le vol de cargaisons et l’achat via d’autres soutiens étrangers sont des sources plus vraisemblables. Rien d’étonnant à ce que ces équipements finissent ensuite entre les mains de mercenaires qui monnayent leurs services dans la région.

Les « amis » soudanais et sud-soudanais


Au Soudan du Sud, « les missiles antichars Red Arrow-73D et leurs lanceurs constituent le type d’armement chinois le plus prolifique », poursuit Exx Africa. « Les sociétés ougandaises affiliées à l’armée ougandaise, telles que Bosasy Logistics, ont joué un rôle crucial dans le financement des achats d’armes chinoises, notamment des armes légères comme les fusils automatiques, les lance-grenades, les pistolets, les mitrailleuses et les missiles antichars de type 69. En outre, le Soudan voisin a fourni des armes chinoises à des groupes rebelles sud-soudanais. Des fournitures de munitions sont de plus en plus envoyées depuis Djibouti pour éviter d’être détectées à Port-Soudan, ou dans d’autres installations surveillées plus fréquemment que le port de Djibouti. »

Des sociétés chinoises financent également l’achat d’armes, parfois non chinoises, pour leurs « amis » soudanais et sud-soudanais. La Chine se soucie peu des sanctions internationales. La présence du général sud-soudanais Gabriel Jok Riak au Forum sino-africain sur la défense et la sécurité, à Pékin fin juin, malgré les sanctions de l’ONU qui l’empêchent théoriquement de voyager, en est un autre exemple. Riak, nommé chef d’état-major de l’Armée populaire de libération du Soudan en mai dernier, y a notamment négocié le transport d’armes à destination de l’armée du Soudan du sud, probablement via Djibouti.

Sécuriser la « nouvelle route de la soie »

L’expansion du commerce d’armes chinoises s’accompagne par ailleurs d’une présence accrue de sociétés de sécurité privées basées à Pékin, relève de son côté le Mercator Institute for China Studies (Merics), dans son étude « Guardians of the belt and road ».
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