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L’Afrique se lance dans l’énergie atomique

Publié le lundi 17 septembre 2018  |  RFI
Extraction
© Autre presse par DR
Extraction de mines dans le Sahel.
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Dix Etats africains ont annoncé clairement leurs intentions de se doter de centrales nucléaires. A l’horizon 2025, au moins cinq pays africains en seront équipés, en plus de l’Afrique du Sud, seul pays du continent à disposer d’une centrale dotée de deux réacteurs. Pour l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), aujourd’hui plus du tiers des pays candidats à l’énergie nucléaire sont africains.

Pour parvenir à faire face à leurs besoins énergétiques croissants, plusieurs pays souhaitent recourir à l’atome. De plus, le continent dispose d’importantes réserves d’uranium très convoitées et l’Afrique est devenue un nouvel eldorado pour les promoteurs de cette technologie coûteuse. Une ruée vers l’énergie nucléaire encouragée par la Chine, la Russie et la France.


L’expérience sud-africaine

Au fil des décennies, plusieurs pays africains ont annoncé leur volonté de se lancer dans des programmes nucléaires et quelques-uns (Libye, Algérie, RDC, Maroc, Nigéria) se sont dotés de réacteurs qui servent surtout à la recherche médicale. Certain comme l’Algérie, qui avaient affiché dans un premier temps une ambition d’armement nucléaire, ont renoncé à leurs projets et se sont tournés vers une application civile. C’est aussi le cas de l’Afrique du Sud, seul pays à disposer actuellement d’une centrale nucléaire sur le continent.

L’Afrique du Sud, dans un premier temps, a développé un programme militaire secret très avancé dans lequel elle a pu construire entre 1982 et 1989 six bombes atomiques aériennes de 15 kt et 20 kt et s’apprêtait à en faire une septième lorsque le pays a renoncé totalement à son programme militaire, avant l’arrivée au pouvoir du Congrès national africain (ANC), en ratifiant le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Dans un deuxième temps, le pays s’est doté d’une centrale nucléaire (de Koeberg) équipée de deux réacteurs atomiques, toujours en fonctionnement, pour compléter ses besoins en électricité, fournie à 90 % par de polluantes centrales à charbon. Pour se dégager du charbon, l’ex-président Jacob Zuma avait lancé un projet de développement du parc nucléaire sud-africain qui avait fait polémique. Il projetait de construire six à huit nouveaux réacteurs d’une capacité totale de 9 600 MW qui d’après le journal Le Monde auraient coûté près de « 1000 milliards de rands (environ 70 milliards d’euros) (...) La Russie, la France, la Corée du Sud et les Etats-Unis s’étaient déjà mis sur les rangs ».

Mais ce projet de relance du parc nucléaire a été depuis mis entre parenthèse au profit des énergies renouvelables. Le ministre de l’Energie Jeff Radebe a annoncé le 27 août : « Nous allons lancer une étude pour déterminer s’il nous faudra plus de nucléaire après 2030… Mais jusque-là, nous n’envisageons pas d’augmenter notre capacité de production d’électricité nucléaire ».

La ruée vers l’énergie nucléaire

Malgré les coûts exorbitants, les risques sécuritaires, environnementaux, et tous les problèmes à surmonter pour obtenir cette technologie, à l’heure où de nombreux pays se désengagent, en Afrique, le nucléaire fait rêver. Des pays comme l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, la Zambie, le Niger, le Nigeria et le Soudan ont exprimé leurs intentions de parvenir à produire de l’énergie nucléaire (certains disposent déjà de réacteurs de recherches et souhaitent passer à la production).

Pour Mikhail Chudakov, le directeur général adjoint et chef du département de l’énergie nucléaire à l’AIEA, « l’Afrique a soif d’énergie et l’énergie nucléaire pourrait faire partie de la solution pour un nombre croissant de pays ». Selon différentes études, le continent doit installer environ 160 GW à l’horizon 2025 et davantage en 2050 quand sa population passera à 2 milliards d’habitants (1,3 milliards actuellement). En Afrique subsaharienne par exemple, 57 % de la population n’a pas accès à l’électricité. L’énergie est vitale pour le développement, tout le monde en convient et même si l’énergie nucléaire est la pire des solutions, elle fait l’objet d’une promotion internationale sans égal.





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