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Plaidoyer/Restaurer la confiance entre les Togolais

Publié le lundi 19 novembre 2018  |  Le Combat du Peuple
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchakou
Une semaine après ses recommandations, la CEDEAO échange avec les principaux protagonistes de la crise togolaise
Lomé, le 08 août 2018. Auditorium Evala de l’Address Hotel 2 février. Jean-Claude Brou rencontre les principaux protagonistes du 27e dialogue intertogolais, une semaine après la publication de la feuille de route de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo. Le nouveau Président de la Commission de la CEDEAO, M. BROU, a entamé une série de rencontres de concertation avec les principales parties protagonistes de la crise togolaise. Ces rencontres ont pour but d’écouter les deux parties au sujet de cette feuille de route en vue de sa mise en œuvre rapide, et particulièrement les mesures à prendre pour la tenue des législatives le 20 décembre 2018.
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Depuis le 05 Octobre 1990, une crise récurrente a propulsé le Togo dans un tunnel sans fin. Cette crise a, entre autres, pour origine, le manque de confiance entre les Togolais. Les acteurs politiques de l’opposition n’ont jamais fait confiance aux hommes au pouvoir, dont ils se méfient et épient les moindres faits et gestes à longueur de temps.
Du vivant du Président EYADEMA, la chose pouvait se comprendre parce que le RPT qui n’a aucune culture de partage a toujours laissé entendre qu’il est aux affaires, qu’il fera tout pour y rester et que les autres n’auront rien. C’est ainsi que ce parti n’a jamais rien fait pour mériter la confiance de l’opposition. Au contraire, se sachant en position de force parce qu’ayant en sa possession les instruments du pouvoir et comptant sur son poids dans ce rapport inégal de forces, il se permet tout, et écrase tout le monde.

L’une des conséquences de cette situation, c’est qu’au Togo, toutes les élections sont émaillées de violences et de farouches contestations. Du fait du déficit de confiance, certains commencent à émettre des doutes et à remettre en cause les élections avant même que le processus électoral n’arrive à son terme. Il s’en suit alors un bras de fer et des affrontements qui, au bout du compte, tournent au choc entre le pot de fer et le pot de terre avec son lot de décès, de blessées, de mutilés et de réfugiés.

Face à cette situation délétère, deux facteurs sont à relever. D’abord les partis de l’opposition démocratique togolaise, malgré leurs proclamations d’intention, n’ont jamais réussi à se fixer un objectif commun et à mettre ensemble les moyens pour l’atteindre. Ces partis, entre eux-mêmes, ne se font pas confiance et mettent à profit les rares fois où ils sont ensemble pour s’épier.


Ensuite la presse privée, dans cette affaire, joue un rôle hautement négatif. Au lieu de se consacrer à sa mission d’informer, éduquer et divertir, la presse privée s’est inscrite dans le sillage des hommes politiques qu’elle soutient et dont elle devient le porte-voix. C’est ainsi que, finalement, au lieu de gérer les informations, la presse se retrouve en train de gérer des rumeurs pour avantager tel ou tel camp politique. En d’autres termes, la presse est tombée dans le piège de l’activisme politique. D’où l’amalgame et la confusion.

L’une des particularités du Togo, c’est que ici, on désire en même temps, quelque chose et son contraire. Un simple exemple suffit pour s’en convaincre. On a toujours dit qu’au Togo, on est en lutte pour la démocratie et la transparence. Mais lorsqu’au sein de l’opposition, un leader commet un impair, on fait un black out total là-dessus et la presse n’en parle même pas. Celui qui en fait la moindre allusion est voué aux gémonies et traité de tous les noms d’oiseau. Pire, au sein de cette même opposition, des gens qui se font passer pour des radicaux se sont ligués en douce avec des hommes aux affaires pour se sucrer sur le dos des pauvres togolais et personne n’en dit rien. C’est ainsi que pendant ces longues années de crise éprouvante pour la population, certains sont en train de faire fortune.


A la mort du Président EYADEMA, on avait cru que l’atmosphère de méfiance qui caractérisait les relations entre le pouvoir et l’opposition allait céder la place à la confiance. Mais certains, avant d’attendre le moindre signe, ont montré leur scepticisme en déclarant que la mort du Président ne signait pas la fin de son système.

Quelque part, ils ont raison. Car, la disparition du Président défunt n’est pas synonyme de la fin du système qu’il a mis en place et qui lui survit. Mais les jugements et autres raisonnements a priori et qui ne se justifient ici que par un déficit de confiance ont, en pareil cas, montré leur limite. La bonne preuve, c’est que depuis qu’il est arrivé au pouvoir, le Chef de l’Etat, Faure GNASSINGBE, a insufflé une nouvelle dynamique à la gestion de la chose publique. Un peu partout, on note des changements considérables.


Des choses jamais pensables au temps du père font partie du vécu quotidien avec le fils qui n’hésite pas à poser des actions d’éclat chaque fois que les circonstances l’exigent pour montrer aux uns et aux autres que l’époque du laxisme et de certaines pratiques est à jamais révolue. Le cas du recouvrement des impôts en est une illustration patente. Les grandes sociétés de la place qui préféraient corrompre plutôt que de payer les impôts se sont ravisés. Il frappe jusque dans son propre camp au risque de faire des mécontents. Ce qui compte pour lui, c’est de faire changer les choses. Et il réussit doucement mais sûrement. Aujourd’hui, la gestion des médias et des libertés individuelles et collectives a connu une avancée indéniable. Malgré tout cela, il existe encore des gens qui, jusqu’à ce jour, refusent de lui faire confiance tout simplement parce qu’il est le fils de son père. Un péché originel à leurs yeux.

Cette obstination à ne voir les choses qu’en mal est suicidaire et ne permet pas d’assainir le débat politique. Ce qui préoccupe la classe politique togolaise aujourd’hui, ce sont les élections législatives prévues pour décembre prochain. Tout a été mis en œuvre pour que les uns et les autres soient en confiance. Mais une certaine opposition en mal de sensation forte s’arroge le droit de torpiller le processus parce que le statu quo l’arrange.

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) composée sur une base légale a été ainsi plusieurs mis en cause pour des raisons farfelues. Il a fallu les recommandations du sommet de la CEDEAO le 31 juillet 2018 pour confier de nouveau, la mission d’organiser et de superviser les élections à cette commission. Depuis ce temps, l’institution dirigée par le Prof KADANGA se réunit régulièrement et travaille suivant les règles qu’elle s’est librement donnée. A ce jour, aucune difficulté majeure n’est signalée dans son fonctionnement.

Le recensement électoral s’est opéré suivant le schéma proposé par les normes de la sous-région et les cartes d’électeurs ont été numérisées et sécurisées avec photo. Toutes les mesures ont été prises pour donner le maximum de garantie de transparence et pour limiter les possibilités de fraudes à défaut de parvenir à une tolérance zéro. Pourtant, il y a encore quelques esprits malins qui, sans aucune raison et sans le début de la moindre preuve, s’emploient à soutenir que les élections ne seront pas transparentes.

Aujourd’hui, des organisations internationales et la communauté internationale dans son ensemble se mobilisent derrière le Togo et veulent l’accompagner dans son avancée vers la sortie de crise. Mais tant que les Togolais ne commenceront pas à se faire mutuellement confiance, on ne verra jamais le bout du tunnel. Oui, il est temps que les Togolais fassent table rase et regardent les choses avec objectivité. Il est temps qu’ils comprennent que le Togo est leur patrimoine commun et qu’ils ont une même communauté de destin. Il est temps qu’ils sachent que le Togo ne sera que ce que les Togolais voudront ou en feront. On ne bâtit pas un pays avec la méfiance et la suspicion. Les jugements fondés sur des préjugés ont assez fait du tort au Togo et aux Togolais. Il est temps de restaurer la confiance entre et les Togolais. C’est là notre plaidoyer.

Julles
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