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EPAM : Inondation, le talon d’Achille de la nouvelle direction

Publié le lundi 4 fevrier 2019  |  L'Alternative
Scènes
© aLome.com par Parfait
Scènes quotidiennes dans le principal marché du Togo, Adawlato
Lomé, le 07 août 2015. Grand marché de la capitale togolaise, à une heure de pointe.
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Bientôt un (01) an que Mme Somialo Potcholi a pris les rênes de l’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés (EPAM), en remplacement de Mme Ayélégan Folly-Sessi. Si la nouvelle Direction semble apporter un vent nouveau, il lui reste à résoudre l’épineux problème de l’inondation du marché d’Atikpodji.

Mercredi dernier, nous avons visité le marché d’Atikpodji. Nous avons voulu savoir si la pluie de la veille n’a pas causé des dommages aux revendeurs qui se plaignent à chaque fois lors des saisons pluvieuses. Il faut préciser que ce n’était pas une grande pluie, mais il y a des endroits qui présentent des poches d’eau stagnante qui empêchent une bonne circulation. Devant l’arrêt de bus ou de véhicules communément appelé « Station Kpémé » au niveau de l’ancien hôpital « Bon secours » et en allant vers le bureau du responsable du marché d’Atikpodji, il faut jouer des coudes pour se frayer un passage à certains niveaux. Les récriminations contre l’ancienne Direction semblent tues, mais le calme qui est observé dans ce secteur d’activité peut se révéler trompeur.

Les revendeurs attendent des mesures fortes que la nouvelle Direction prendra pour contrer les intempéries. « Pour le moment, on ne peut pas dire que la nouvelle Directrice prend des décisions qui ne nous avantagent pas. Mais nous la jaugerons au moment des pluies », nous a confié un revendeur qui totalise plus de dix ans à Atikpodji. Ce vendeur, comme beaucoup d’autres que nous avons interrogés, a vu défiler les directeurs qui se sont succédé à l’EPAM. Les revendeurs ont eu, comme ils le disent eux-mêmes, à juger leurs méthodes diverses qui n’ont pas visiblement changé l’état de ce marché qui grouille de personnes.

Ces revendeurs alternent périodes fastes et néfastes et font face chaque année aux dommages causés par la pluie. Pour eux, aucun des directeurs n’a véritablement réussi à les épargner des dégâts causés par la pluie. Pendant les périodes pluvieuses, c’est la croix et la bannière pour les revendeurs et ceux qui vont faire des achats pour se frayer un chemin dans ce marché qui ne désemplit pas, sauf les dimanches où l’affluence est maigre. Lors de ces périodes d’intempérie, les commerçants et les acheteurs sont amenés à patauger dans la boue. « En saison pluvieuse, mon hangar est inondé. Nous sommes laissés à nous-mêmes et amenés à chercher des briques de pierre pour faire des digues. Il ne se passe de jour où on ne paie pas nos taxes, mais on ne voit pas les réalisations de nos taxes », fulmine le revendeur cité plus haut. La récrimination revient chaque année et aussi à la suite des mesures impopulaires.

En effet, le marché d’Atikpodji présente un visage très laid lors des saisons pluvieuses malgré les chiffres d’affaires que l’EPAM réalise. Toutefois, ses responsables qui se sont succédé se défendent. Ils avancent souvent l’argument selon lequel le marché présente des caractéristiques très complexes qui rendent difficile leur volonté de soulager les peines des revendeurs. Pour eux, les caractéristiques pédologiques du site d’Atikpodji le prédisposent aux dégâts de la pluie. Aussi, soulignent-ils que certains endroits appartiennent à des habitations privées. Ce qui limite leur droit de regard sur ces domaines. Ces explications sont loin de convaincre les revendeurs puisque les taxes sont collectées quotidiennement, sans distinction et aucun changement ne se fait voir.

Au fil des ans, les taxes sont prélevées, mais le marché est toujours dans son état rustique. Chaque saison des pluies est un calvaire à Atikpodji. Même si les conditions pédologiques sont un frein, il y a des solutions intermédiaires. Et c’est là où les arguments défendus par l’ancienne Direction ne tiennent pas. Il doit y avoir des palliatifs pour soulager les revendeurs. A ce niveau, Mme Somialo Potcholi, la nouvelle Directrice de l’EPAM est très attendue cette année.

Réussira-t-elle à soulager un tant soit peu les revendeurs ? Difficile de le dire et c’est à l’œuvre que les revendeurs la jaugeront. Déjà, certains sont sceptiques par rapport à la nouvelle administration, même si selon d’autres, la nouvelle dirigeante opère une révolution de velours qui tranche avec l’ancienne méthode. Leur méfiance à l’égard de la nouvelle directrice se justifie. Sous les administrations précédentes, les revendeurs de ce marché ont le sentiment d’être délaissés. Pour eux, ce qui compte pour les responsables, ce sont les taxes. Les conditions dans lesquelles le marché s’anime les importent peu.

Les revendeurs ont Mme Somialo Potcholi à l’œil. Elle se doit de rompre véritablement avec les anciennes méthodes qui ont occasionné la rupture de confiance entre l’EPAM et les revendeurs. De nombreux scandales ont terni l’image des présentes administrations.

Les revendeurs ne sont pas près d’oublier les malversations financières de Désiré Seshie, ancien responsable du marché d’Atikpodji. « Désiré Sessi collectait lui-même les taxes à un endroit bien précis du marché. Cet endroit est juteux et il en a fait durant sa gestion, sa chasse gardée », nous confie une source. L’EPAM est un nid de problèmes. Les camps ont pris en otage la bonne marche de cette structure.

L’existence de deux syndicats en son sein renforce les clivages. Il y a à l’EPAM un syndicat proche de la classe dirigeante et un autre qui est de la basse classe composée pour la plupart des collecteurs de taxes. Ces antagonismes sont un frein à la bonne gestion des marchés puisque les promotions sous l’ancien ordre se font souvent selon le zèle et les services rendus à la Direction. Il existe aussi des taupes et des traitres qui ont tourné casaque, rallié la « classe bourgeoise » à cause des espèces sonnantes et trébuchantes et abandonné leurs camarades de lutte. Autant de maux qui minent l’EPAM. Vivement que Mme Somialo Potcholi nettoie les écuries d’Augias.
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