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Défi majeur du Ministre de la Sécurité: A quand les mesures contre les rackets sur les routes?

Publié le mercredi 13 fevrier 2019  |  Le Combat du Peuple
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© aLome.com par Parfait
Grand mouvement d`humeur des conducteurs de taxis-motos sur diverses artères de la capitale pour dénoncer le harcèlement de policiers
Lomé, le 12 juin 2015. Des zémidjans remontés contre le paiement de leurs redevances fiscales et surtout contre le harcèlement de leurs clients qui ne portent pas de casques par policiers et gendarmes dans les rues.
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De tout temps, la prévarication, les harcèlements de toutes sortes, l’extorsion de fonds et le racket systématique se sont institués en règle sur les axes routiers togolais. Il faut emprunter les routes nationales Lomé-Aného, Lomé-Kpalimé ou Lomé-Dapaong pour se faire une opinion sur l’inquiétante proportion que prend le phénomène. Les comportements délictueux affichés par certains agents des forces de sécurité affectés à la sécurité routière et en charge des enquêtes judiciaires ne sont plus à démontrer.

Les échecs répétés des opérations « entonnoirs » lancées depuis 2009 destinées à éradiquer le trafic du carburant frelaté en est la parfaite illustration. En effet, beaucoup de personnes ont toujours imputé ces échecs aux astuces innovantes et aux « fuites » dont bénéficient les trafiquants de carburant frelaté et trafiqué communément appelé « boudè », sans parler du soutien des populations. Mais en réalité, la corruption des forces de sécurité chargées d’exécuter cette opération est la face cachée de l’iceberg et une donnée non négligeable qui s’est avérée, à terme, pénalisante pour sa réussite.

Et cela, les trafiquants de boudè ne le savent que trop bien. Ils n’hésitent pas à verser une caution qui constitue en même temps un laissez-passer aux agents en faction et le tour est joué. Pire, certains agents qui, pendant leur enquête, ont découvert des lieux de stockage de boudè, se contentent de venir récolter régulièrement les sous chez les trafiquants comme s’il s’agissait d’une manne. Cette pratique a pour conséquence l’affiliation des forces de l’ordre au trafic juteux du carburant frelaté. Du coup, la répression contre l’importation du boudè a été refrénée puisque ceux qui s’y adonnent se croient en territoire conquis.

Les vendeurs de carburant qui reçoivent la visite des forces de l’ordre venues pour saisir leurs marchandises au bord de la route sont invités à glisser une part de leurs bénéfices et les agents passent leur chemin comme si de rien n’était. Comment peut-on, dans ces circonstances, parler de descente inopinée des forces de l’ordre ? Tout porte à croire qu’il s’agit plutôt d’une opération trompe-l’œil destinée à abuser l’opinion.

Depuis quelques années, les autorités sévissent en arrêtant et en emprisonnant, pendant quelques mois les trafiquants et les vendeurs de carburant frelaté sans autre forme de procès. Cela se justifie par les échauffourées répétitives entre les transporteurs de boudè et les populations d’une part et les forces de l’ordre d’autre part. En effet, à plusieurs reprises au cours des deux années précédentes, les arrestations et les interpellations de personnes suspectées ou prises en flagrant délit de trafic de carburant frelaté ont généré des mouvements d’humeur et des manifestations spontanées entraînant du coup des affrontements violents et de nombreux blessés à chaque fois.


Dans un tout autre registre, certains conducteurs de véhicule de transport public qui sont en situation illégale c’est-à-dire qui ne sont pas en règle avec les pièces de leurs véhicules, obtiennent des mots de passe auprès des agents de sécurité qu’ils ont au préalable pris soin de soudoyer. Ceci dans le but d’exercer librement pendant toute une journée sur le tronçon sur lequel ils circulent. Ainsi, lorsque le conducteur est arrêté par un agent à un point de contrôle, il n’a juste qu’à prononcer le mot de passe et il n’est plus inquiété.

Lorsque nous regardons sur les chaines de télévision des mises en scène où l’on peut voir des agents des forces de sécurité sortir leur sifflet pour arrêter les usagers de la route et leur infliger allègrement et de façon arbitraire une amende après avoir constaté une irrégularité banale, nous ne sommes pas très loin de la réalité. Certains conducteurs ont déjà fait les frais des agents corrompus pour qui tous les motifs sont bons pour soutirer de l’argent. Et pourtant, ce ne sont pas de vraies raisons qui manquent aux contrôleurs routiers pour arrêter les conducteurs.

Depuis décembre 2011, le Gouvernement a interdit la surcharge des passagers et des marchandises et ce sont les forces de sécurité qui sont censés veiller à la mise en pratique de cette mesure. Mais, il est déplorable de constater que rien n’a été fait depuis ce temps pour stopper cette mauvaise pratique. La surcharge a ses droits de cité sur toutes les routes togolaises et est d’ailleurs devenue la règle chez les conducteurs de véhicules de transport en commun. Ces pratiques sombres qui ont cours fréquemment sur les routes togolaises ne garantissent nullement la sécurité des passagers et ternissent, à terme, l’image de la gendarmerie et de la police. Il est temps de remédier à cette situation de filouterie une fois pour toute. Nous comptons sur la haute hiérarchie des départements ayant en charge la sécurité et le transport d’y veiller afin de mettre un terme définitif à cette calamité qui fait la honte de la République

Julles


... suite de l'article sur Le Combat du Peuple

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