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TOGO: Au moins 8.887 milliards de FCFA illicitement sortis du Togo de 2005 à 2011
Publié le mercredi 5 fevrier 2014  |  LIBETE HEBDO




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Transferts monétaires illicites selon l’ONG américaine IFF. La fuite a culminé à 4,4 milliards de dollars en 2008 pour un PIB de 3,15 milliards de dollars selon le rapport
«Si l’Occident injecte de l’argent
en Afrique par le biais des IDE, des importations et de l’aide au
développement, le continent est en situation de créancier net par
rapport au reste du monde une fois les flux financiers illégaux intégrés
aux études», indique Global Financial Integrity dans son rapport du 12
décembre 2013 sur l’année 2011. De 2002 à 2011, le Togo a permis des
fuites de capitaux, mais cet état de chose est allé
crescendo depuis l’avènement de Faure Gnassingbé et les chiffres qui ont
connu des augmentations inquiétantes depuis 2005, ont atteint leur
faîte en 2008. Une situation qui explique la situation de pauvreté
ambiante des citoyens eu égard au pourcentage de cette fuite par rapport
aux budgets.
Fin décembre 2013, le gouvernement,
malgré les réserves des partis d’opposition sur les conditions
d’établissement du budget 2013, a vu le budget voté par le parti
majoritaire à l’Assemblée nationale : 832,7 milliards de FCFA. On a
parlé d’une augmentation de 19,2% par rapport à l’exercice précédent. Au
moment où le gouvernement togolais se complaisait en autosatisfaction,
l’Ong américaine Global Financial Integrity (GFI) bouclait son rapport
sur l’état des transferts illicites de par le monde. Et à l’aune de ce
rapport, on se rend compte de l’ampleur des fuites de capitaux qui ont
cours sur la Terre de nos aïeux.
S’il est vrai que GFI relève que de 2002
à 2011, le pays fait office de « figure de proue » en matière d’évasion
de capitaux, c’est l’accroissement de ce trafic depuis l’avènement de
Faure Gnassingbé qui saute aux yeux. Tenez, de 2002 à 2004, les
estimations sur les fuites de capitaux correspondent à 228, 214 et 251
millions de dollars. Soit un cumul de 693 millions de dollars ou 346,5 milliards de FCFA.
Mais le bond effectué entre 2005 – date de la captation du pouvoir par
Faure Gnassingbé – et 2011, passe difficilement inaperçu. Ainsi, 952
millions en 2005, 1,692 milliard en 2006, 2,884 milliards en 2007,
4,471 milliards en 2008, 4,250 milliards en 2009, 2,385 milliards en
2010 et 1,140 milliard en 2011. Autrement dit, 17,774 milliards de dollars ou mieux, 8.887 milliards de FCFA de fuites de capitaux en 7 sept ans !
Les chiffres étant en dollars, deux exemples permettent de réaliser le trou financier qui « s’échappe »
chaque année du pays et contre lequel les autorités semblent ne rien
entreprendre. En 2008, les fuites atteignent le record de 4,471
milliards de dollars, autrement dit, 2.235,5 milliards de FCFA ! Les
832,7 milliards de FCFA du budget 2014 étant ce que le régime brandit
comme effort suprême du gouvernement, ne représentent que 37,248% des
fuites de capitaux au Togo en 2008 ! Ou, pour être plus proche de
l’actualité, le budget actuel est inférieur aux fuites de capitaux de
2011 qui sont de 570 milliards de FCFA ! Difficilement réalisable par le
citoyen lambda.
L’étude réalisée par l’Ong américaine
s’est étendue au ratio des fuites et le Produit intérieur brut (PIB) des
pays. L’Afrique subsaharienne déteindrait la palme d’or puisque ces
fuites représentent 5,7% du PIB en 2011. Et là, aussi, le Togo occupe un
rang dont les médias publics devraient faire écho les jours à venir :
en 2011, le pays a occupé le 42ème rang mondial avec 1,847
milliard de dollars, soit 923,5 milliards de FCFA en termes de…fuites de
capitaux contre un PIB de 3,7 milliards de dollars. Près de 49,91% du
PIB. Et encore, l’économiste en chef de GFI, Dev Kar relève que
l’addition pourrait être encore plus salée : « les transactions en
espèces ne peuvent être prises en compte, ce qui signifie qu’une grande
partie des revenus du trafic de drogue, du trafic d’êtres humains,
ainsi que d’autres activités criminelles, qui sont souvent réglées en
espèce, n’est pas prise en compte dans ces estimations».
Et pourtant, ce sont les pays
africains, le Togo compris, qui demeurent sous perfusion financière
alors que la tendance devrait être à l’inverse. Parce que selon les
études de GFI, « le montant global des fuites de capitaux
enregistrées dans les pays en 2011 est, par ailleurs, environ dix fois
plus élevé que l’aide publique au développement nette qui a été accordée
la même année aux 150 pays qui ont fait l’objet de l’étude. C’est dire
que pour chaque dollar d’aide que reçoit un pays en développement, 10
dollars en sortent de manière illicite ».
Ce qui interpelle pour le cas du Togo
reste le bond réalisé par ces transferts illicites depuis que Faure a
succédé à son père. Entre 2002 et 2004, l’augmentation de ces trafics
est assez légère, mais les chiffres ont plus que triplé l’année où le
fils a pris la suite du père. Et jusqu’en 2011, la barre du milliard de
dollars a toujours été franchie alors que le pays est exsangue,
économiquement parlant. Les autorités viennent de lancer l’Office
togolais des recettes (OTR) censé booster l’économie du pays. Ailleurs,
nous avons vu comment, après un an d’exercice, des pays comme le Ghana
ont pu augmenter les recettes fiscales et douanières de 50%. Que Dieu
fasse qu’il en soit de même pour le Togo.

Abbé Faria

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