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Kaming Pyabalo, Napo Tchein, Naboudja et Alédi Tchangaï abandonnés, obligés de lutter contre la mort
Publié le mercredi 5 fevrier 2014  |  Liberté hebdo




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Togo - Arrêtés et détenus à la prison civile de Kara quelques jours seulement après l’incendie du marché de Kara, Kaming Pyabalo Aimé, Napo Tchein, Bouraïma Naboudja et Alédi Tchangaï, ne se portent pas bien. Tous développent des maladies et le pire pourrait arriver si rien n’est fait.


Lors de la médiation conduite par le Président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, Mgr Nicodème Barrigah, et l’Ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Robert Whitehead, à la veille des législatives du 25 juillet dernier, le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel avaient insisté sur la libération des militants de l’opposition embastillés dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé. « Nous avons engagé des négociations pour que tous ceux qui sont impliqués dans l’affaire des incendies soient libérés. On nous a dit que les dossiers seront étudiés au cas par cas et au moins ceux qui peuvent être des candidats potentiels seront libérés. C’est sur cet accord que nous nous sommes séparés », avait expliqué Me Paul Dodji Apévon. Dans un communiqué rendu public plus tard, le Procureur de la République, Poyodi Essolissam, avait indiqué qu’« au vu de l’état d’avancement de la procédure, le Parquet a sollicité conformément aux dispositions du code de procédure pénale et dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, quelques mesures de mises en liberté provisoire de même que la levée de l’interdiction faite à certains inculpés de circuler hors du ressort du tribunal de Lomé sans l’autorisation du juge ». Et à la suite de moult rebondissements, les Gérard Adja, Alphonse Kpogo, Jean Eklou et autres ont recouvré leur liberté. Chose curieuse, aucun détenu de la sinistre prison civile de Kara n’était concerné par cette mesure. Un acte qui n’est pas gratuit : il fallait à tout prix punir ces hommes originaires du Nord et qui avaient osé entretenir la flamme de l’opposition dans la région. En les maintenant dans la géhenne de Kara, le pouvoir, axé sur le tribalisme et le régionalisme, entend instaurer la stratégie de la peur destinée à dissuader de potentiels candidats à la cause de l’opposition : « Ne vous approchez pas de l’opposition. Vous avez vu le sort qui a été réservé à Naboudja, Kaming et les autres ? ».

En effet, Kaming Pyabalo Aimé, responsable étudiant exclu de l’Université de Kara pour manifestations dans l’enceinte du campus, Napo Tchein, ancien étudiant diplômé en finance comptabilité et radié de l’Université de Kara, Bouraïma Naboudja, enseignant de Philosophie au CRETFP-Kara, Alédi Tchangaï, gardien du marché de Kara, ont été, quelques jours après l’incendie du marché de Kara, appréhendés et écroués depuis lors à la prison civile de Kara. Pourtant, les faits qui leur sont reprochés, ne résistent à rien du tout. Juste un dossier signalé mieux géré de loin par ceux qui ont besoin de sacrifier ces jeunes pour camoufler leur responsabilité dans le crime de feu.

Aujourd’hui, l’état de santé de ces quatre jeunes arbitrairement détenus et abandonnés aussi bien par les organisations nationales et internationales des droits de l’Homme que par l’opposition, ne cesse de se dégrader. Le jeune Napo Tchein a de sérieux problèmes d’yeux et ne voit pratiquement plus alors qu’Alédji Tchangaï, le seul vigile arrêté dans cette affaire d’incendies des marchés de Kara et de Lomé, souffre d’une tuberculose osseuse. Soit dit en passant, la tuberculose osseuse qui est la troisième manifestation de tuberculose extra pulmonaire, touche préférentiellement la colonne vertébrale (50 %), les hanches et les genoux (15 %). Selon un garde pénitencier, le pied droit d’Alédji est déjà parti et si rien n’est fait, il risque de perdre le pied gauche. Quant à Kaming, il a constamment des ennuis cardiaques et a déjà fait quatre crises au cours desquelles on a dû le réanimer. Pendant ce temps, Bouraïma Naboudja doit, en plus des problèmes de cou et de colonne vertébrale, supporter les piqures des scorpions. Cet enseignant de philosophie s’est vu supprimer depuis août son salaire qu’il partageait avec ses amis d’infortune. Et depuis la dernière rentrée scolaire, sa petite fille est obligée de rester à la maison, faute de moyen.
« Quand nous avons vu à la télévision les pro-Gbagbo que Ouattara a libérés avec leur famille, nous avons pleuré. Nous n’avons rien fait et nous ne comprenons pas pourquoi on nous garde », nous a confié un des détenus qui place tout son espoir sur la Cour suprême qui devra se prononcer sur leur cas. « Mais on ne sait pas quand la Cour suprême va tenir son audience », a-t-il soupiré.'

R. Kédjagni

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