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Terrorisme : Le Bénin, le Ghana et le Togo alertés sur la présence des djihadistes sur leurs territoires

Publié le mercredi 17 avril 2019  |  Le FASO
Défilé
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Défilé militaire et civil clôturant la commémoration du 27 avril 2017
Lomé, le 27 avril 2017. Place des fêtes de la Nouvelle Présidence de la République. Les officiels du pays, avec à leur tête le Président Faure Gnassingbé, ont assisté au traditionnel défilé militaire et civil.
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Le 16 avril 2019, nos confrères de Jeune Afrique mentionnaient dans un article la présence des djihadistes au Bénin, au Togo et au Ghana. Selon, Jeune Afrique, « les services de renseignements burkinabè, se basant sur des écoutes téléphoniques, ont alerté les pays voisins sur le fait que plusieurs djihadistes ont quitté l’Est du pays pour se réfugier au Bénin, au Togo et au Ghana ». Une alerte qui pourrait se vérifier dans les faits, quitte pour les autorités des trois voisins du Burkina Faso de se «lever tôt».




Le Burkina Faso a une frontière avec ces trois pays voisins mais une frontière poreuse. A cela s’ajoute une circulation quasi quotidienne des personnes et des biens issus entre ces pays. Pour le cas du Bénin et du Togo, la zone de Pendjari est le point de jonction avec le Burkina, jusqu’au fleuve Oti qui traverse le septentrion du Togo pour se jeter dans la Volta au Ghana. Bien évidemment, on ne peut pas qualifier cette zone de No man’s land, mais elle est peu habitée comparativement aux localités transfrontalières. Ainsi, de par sa complexité géographique de nature accidentée, les forêts, les réserves animalières protégées et le fleuve, le passage d’individus mal intentionnés ne peut pas être totalement maitrisé par les forces de défense et de sécurité. Ce qui n’exclut pas, également la probable présence de sentiers que pourraient emprunter ces individus malveillants.

Du reste l’interculturalité des peuples de la zone sud de l’Est du Burkina Faso, du Nord-Ouest du Bénin et le Nord-Est du Togo peut être un facteur favorable à la circulation des personnes.. En ce sens que les peuples de ces localités partagent les mêmes langues et chacun a de part et d’autre de la frontière des parents, facilitant ainsi la mobilité des personnes dans ces zones.

Sur le plan des échanges économiques, le marché de Cinkansé constitue un grand carrefour commercial entre les populations des quatre pays. On y vend et y achète du tout. Ces imbrications économiques facilitent les ramifications et le tissage des réseaux de tout acabit, capables de déjouer tout contrôle douanier. La ville de Cinkansé, côté Togo, devient un lieu stratégique pour tout échange entre le Bénin, le Burkina Fao et le Ghana. Que ce soit la ville de Cinkansé, côté Burkina , ou côté Togo, ou les localités de Ouidana et Bakou côté Ghana, les frontières sont sous la pression du passage quotidien des habitants installés dans chaque pays.

En outre, avec l’intensité de l’opération Otapoanou que mènent les forces armées nationales, depuis début mars, il y a probablement des replis de la nébuleuse sur les territoires voisins, comme bases arrière. Pour l’heure, plusieurs bases terroristes de l’Est ont été démolies et plusieurs leaders combattants sont en cavale à la recherche de refuges. Ce qui pourrait supposer que ceux-ci peuvent se fondre dans la masse, en attendant de définir d’autres stratégies d’attaques, élire un chef et élaborer des mots d’ordres ou faire de nouvelles recrues. Cette tactique se confirme au Mali et un peu partout. Lorsqu’ils se sentent menacés à cause de la pression des forces armées nationales, les terroristes s’éparpillent et fuient vers d’autres pays.

La guerre contre le terrorisme est asymétrique, régionale et internationale et exige la mutualisation des forces entre les Etats. Les échanges des renseignements entre pays voisins comptent les échanges des renseignements entre pays voisins comptent.



Edouard K. Samboé


samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net
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