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L’Afrique est loin de tirer profit de la valeur ajoutée de l’agriculture, estime le PM guinéen

Publié le mercredi 24 juillet 2019  |  Xinhua
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CONAKRY, 23 juillet (Xinhua) -- "La valeur ajoutée de l'agriculture à la création de richesse continentale stagne autour de 25% du Produit intérieur brut (PIB)", a déclaré mardi le Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana, à l'occasion du forum sur les programmes de développement des zones spéciales de transformation agricole, tenu à Conakry du 22 au 23 juillet.

Selon lui, la dépendance aux importations de produits alimentaires des pays africains reste encore forte, avec un déficit de la balance commerciale agricole d'environ 35 milliards de dollars.

Citant les données statistiques agricoles de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), il a noté que "plus de 232 millions d'Africains sont encore en situation de sous-alimentation".

Toutefois, "en Guinée, comme ailleurs sur le continent, la très large majorité des populations vivent en milieu rural et le secteur agricole occupe plus de 60% de la population active continentale, dont plus de 76% pour la Guinée", a-t-il dit.

Devant les participants à ce forum venus dans tous les secteurs d'activités économiques et agricoles, tant en Guinée que sur le contient africain, le PM a indiqué que cette situation peu reluisante du secteur agricole s'explique par la faible productivité du secteur, notamment pour ce qui concerne la mécanisation et le recours aux engrais.

Par ailleurs, il a déploré le peu de processus de transformation de la récolte sur place, qui est pourtant le segment le plus rentable de la chaîne de valeur agricole.

En guise d'exemple, M. Fofana a rappelé que la Côte d'Ivoire, qui représente à elle seule 69% des exportations mondiales de cacao, ne dispose de sa première usine de transformation de la fève de cacao en chocolat que depuis 2015.

"Selon la Banque mondiale, entre 10 et 40% de la production agricole africaine est perdue chaque année, du fait du manque d'infrastructures de stockage et de transport", a-t-il déploré, avant de noter que cette triste réalité reflète aussi le cas des mangues, oranges et autres fruits et agrumes cultivés dans les zones de production de la Basse Guinée.

Evoquant l'importance du secteur agricole dans le développement des pays africains, le PM n'a pas manqué de souligner que ce secteur présente de très nombreux atouts, car l'Afrique dispose de 60% des terres arables non encore exploitées dans le monde, soit plus de 200 millions d'hectares, et n'utilise que 2% de ses ressources en eau renouvelables, contre une moyenne de 5% au niveau mondial.

En ce qui concerne les débouchées pour les productions agricoles sur le continent, il a rappelé que les populations africaines, jeunes et urbaines, dont les préférences alimentaires évoluent, constituent un marché prometteur pour l'agro-business, estimé à 100 milliards de dollars par an à l'horizon 2025.

"Les retombées économiques d'un développement de l'agriculture africaine seraient considérables, plus de 800 milliards de dollars par an d'ici 2025", affirme le PM, se fondant sur les estimations du McKinsey Global Institute.

Partant des indicateurs de développement dans le secteur agricole, M. Fofana a affirmé qu'aucun autre "secteur économique sur le continent ne peut rivaliser avec le secteur agricole en termes de création d'emplois ou de richesse".

"Notre conviction est que le secteur agro-industriel est susceptible de constituer un vecteur puissant pour la transformation de notre système productif, en contribuant de manière effective à la réduction de la pauvreté", a-t-il confié à l'auditoire.

Faisant état des défis qui se posent aux pays africains, le PM a fait remarquer que ces défis placent la question agricole au coeur de l'agenda économique et politique du continent, en ce sens que la plupart des défis actuels de l'Afrique sont en rapport avec la problématique agricole et la sécurité alimentaire.

Pour lui, l'autre défis et non des moindre est l'adaptation au changement climatique quand on sait que l'agriculture est responsable de 14% des émissions de dioxyde de carbone.

"La conscience de ces défis nous a conduit, nous, responsables politiques africains, à inscrire la question agricole au coeur de l'agenda économique et politique du continent", a dit Ibrahima Kassory Fofana.

Appréciant l'exemple réussi de l'Asie de l'Est, le chef du gouvernement guinéen a noté que cette zone géographique a été "capable de sortir 400 millions d'individus de la pauvreté en l'espace de dix ans, en investissant massivement dans l'agriculture".
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