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TOGO: Les responsables de l’opposition originaires de la préfecture de Yoto, des obstacles à la réalisation de l’alternance au Togo
Publié le mardi 11 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse
Francis Ekon, le Président de la Convergence patriotique panafricaine


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La préfecture de Yoto est celle
qui compte le plus de leaders de l’opposition au Togo : Me Apollinaire
Yawovi Madji Agboyibo du CAR, le Prof. Léopold Messan Gnininvi de la
CDPA, Francis Ekon de la CPP et Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo de
l’OBUTS. Les trois premiers étaient au front au début des années 1990
pour l’instauration de la démocratie au Togo et sont rejoints plus tard
par l’ancien Premier ministre d’Eyadema. Mais aujourd’hui, tous ces
hommes sont devenus un obstacle pour la réalisation de l’alternance.
Haine, mensonges, fourberies, coups bas restent leurs marques déposées.
Le Bélier noir et ses intrigues
Me Apollinaire Yawovi Madji
Agboyibo mérite d’avoir son nom écrit en lettres d’or parmi les
personnalités qui ont marqué la vie politique du Togo. De la Commission
nationale des droits de l’homme (CNDH) au Front des associations pour le
renouveau (FAR), le natif de Kouvé s’est battu pour que le Togo du
Général Gnassingbé Eyadema embrasse le vent de l’Est qui soufflait à
l’époque sur la planète toute entière. Les humiliations et la terreur
n’ont jamais ramolli ses convictions pour un Togo démocratique, libre et
prospère. Inutile de rappeler que ce sont l’impavide Agboyibo et ses
amis du FAR qui ont arraché la charte des partis politiques, l’amnistie
générale qui allait rendre possible le retour au pays de nombreux
réfugiés et le forum national devenu plus tard Conférence nationale
souveraine.
Mais le problème de Me
Agboyibo, on ne le dira jamais assez, c’est qu’il a fait de ses nombreux
succès éclatants une obsession. Et il pense que pour l’ensemble de ses
œuvres, c’est à lui d’abord de succéder à Eyadema. Alors que l’histoire
enseigne que ce ne sont pas toujours tous les héros qui montent au
pinacle. En Pologne par exemple, le combat syndical à l’issue duquel
Lech Walesa a été couronné, a été mené en bonne partie par Anna
Walentynowicz. En outre, le « Bélier noir » qui était derrière la
création du Comité d’action contre le tribalisme et le racisme (CATR),
croyait dur comme fer que le moment était enfin arrivé pour les Ouatchi –
groupe ethnique se trouvant dans les préfectures de Yoto, Vo et une
partie de Bas-Mono – de présider aux destinées du pays. Cette « ouatchisation »
à outrance de la lutte politique a fini par détruire le CAR et exaspéré
certains membres fondateurs. La preuve, depuis les législatives de
1994, le CAR ne fait que dégringoler et n’a que désormais une assise
préfectorale (Yoto).


En effet, la stratégie de « moi ou rien » qui est reprochée aux autres leaders de l’opposition, a été, pendant longtemps, le violon d’Ingres de Me Yawovi Agboyibo : « Si ce n’était pas moi, Eyadema pourrait continuer à trôner sur le pays ».
En témoignent les curieuses positions de l’avocat lors de la razzia
électorale de Gilchrist Olympio en 1998. On fait économie du reste.
A la veille de la présidentielle de
2010, le premier Premier ministre post-Accord politique global (APG) a,
après ses quatre députés difficilement obtenus aux législatives
d’octobre 2007 qu’il a organisées, appelé de tous ses vœux à l’union de
l’opposition et la présentation d’un candidat unique. Chose bizarre,
pendant qu’il roucoulait ses bonnes intentions, il avait au siège de son
parti des T-shirts et autres gadgets à son effigie pour la campagne
électorale. Et on s’en souvient, il a filé à l’anglaise quand il a
compris au cours des conciliabules de Paris qu’il ne pourrait pas être
ce candidat unique de l’opposition. De retour à Lomé, il a traité de
tous les noms d’oiseau l’initiateur de cette rencontre, l’ancien
ministre de l’Intérieur, Me François Boko. Dans la même dynamique,
l’avocat n’a rien revendiqué après le scrutin, se contentant de dire
qu’il est arrivé en troisième position devant son frère ennemi Agbéyomé
Kodjo. Qui étaient classés 1er et 2ème ? Véritable énigme.
Sentant qu’il n’a plus rien à gagner, le « Bélier noir »
s’autodommage comme tous les autres leaders de l’opposition en usant de
subterfuges pour la pérennisation de la dictature du père en fils. Que
les Togolais ne se méprennent pas ! En 2015, le CAR d’Agboyibo ou le CAR
d’Apévon ira aux élections pour les mêmes dégâts.


Le Prof. Gnininvi, l’éternelle araignée

Comme son frère avocat, le Prof. Léopold
Messan Gnininvi a participé activement au combat pour l’instauration de
la démocratie au Togo. Les deux seraient même très proches puisque
Agboyibo affirme dans son ouvrage «Combat pour un Togo démocratique »
que le père de l’ex-Secrétaire général de la CDPA était son directeur
de campagne lors des législatives de la dictature de 1985. Tribun du
slogan de Tchekpo « Démocratie d’abord, multipartisme », le Prof.
Gnininvi séduisait tout le monde au cours de ses différentes sorties.
Erudit des sciences exactes (physiques), il est simple et précis dans
ses interventions. Il marquera encore les esprits à la Conférence
nationale souveraine lorsqu’il s’est, au second tour qui devrait
l’opposer à Me Joseph Koffi Koffigoh, retiré de la course. Mais la CDPA,
un des tout premiers partis politiques, n’a jamais réussi à s’imposer à
l’échelle nationale. Ce parti est devenu comme une sorte de secte qui
ne regroupe que des intellectuels.
Malgré cet air d’homme rigoureux qu’il
dégage, le Prof. Gnininvi est considéré par ses camarades de
l’opposition comme l’homme des coups bas. Ce qui lui vaut le nom d’« araignée »,
ce personnage très rusé qui donne l’impression de lutter pour la cause
commune alors que dans l’ombre il prêche pour sa chapelle. « Il est
l’un des hommes les plus talentueux de la classe politique de son
époque. Il en aurait été même le plus grand s’il n’était porté par son
esprit si fin à vouloir trop souvent exprimer ses convictions par
personne interposée. Au lendemain du scrutin présidentiel du 21 juin
1998, il ira même jusqu’à déléguer à Gilchrist Olympio, par le fameux
« Vox Populi », le pouvoir de représentation de la CDPA dont la
spécificité par rapport à l’UFC ne fait pourtant pas de doute », écrit Me Agboyivo qui, dans son ouvrage, l’accuse de savoir quelque chose des massacres de Fréau Jardin.
Après une malheureuse expérience à la
présidentielle de 2003 de laquelle il s’est finalement retiré, le parti
n’arrivant pas à faire foule lors de la campagne électorale, le Prof.
Gnininvi a fait feu de tout bois pour être candidat de la Coalition en
2005. Il a mis à contribution les jeunes de la Nouvelle dynamique
populaire (NDP) qui ont réalisé un étonnant sondage faisant de lui le
meilleur candidat. Mais il va se heurter aux manigances de Me Agboyibo
et au refus des lieutenants de Gilchrist Olympio. Au lendemain de la
parenthèse de sang qui a porté Faure Gnassingbé au pouvoir, le Prof.
Gnininvi a participé au dialogue togolo-togolais ainsi qu’au fameux
gouvernement d’union nationale. En revanche, les législatives d’octobre
2007 donneront un coup fatal à la CDPA qui, pour exister, est obligée de
maintenir dans le gouvernement ses deux représentants. A force de
manger à la table de Faure Gnassingbé, le Prof. Gnininvi finit par se
faire impressionner par le « fils de la nation ». Adieu donc
l’opposition stérile ! Même après son départ du gouvernement, le
physicien a toujours gardé de bonnes relations avec Faure Gnassingbé
qu’il aidera à se faire « réélire » avec la surprenante
candidature de Me Brigitte Adjamagbo-Johnson à la présidentielle de
2010. A l’époque, certains sont même allés jusqu’à dire que cette
candidature aurait été suggérée par le chef de l’Etat qui avait besoin
de la pléthore de candidats de l’opposition pour justifier sa victoire.
Est-il encore nécessaire de revenir sur l’attitude de la CDPA après
s’être fait inviter au conclave de Paris ? Quoiqu’il arrive en 2015, le
Prof. Gnininvi et son parti auront un ou une candidat(e) au nom du
maintien aux affaires de Faure Gnassingbé.


Francis Ekon et sa coquille vide

Le Président de la Convergence
patriotique panafricaine, Francis Ekon est né pour rester dans l’ombre.
Le Parti d’action pour le développement (PAD) qu’il a créé au début des
années 1990 et qui s’est fondu dans la CPP, n’a jamais emballé les
Togolais même ses frères du village de Gboto. Devenu président de la CPP
après le retrait de l’ancien Premier ministre Edem Kodjo, Francis Ekon
peine à redonner vie à la CPP moribonde. En plus, ce parti a pris ses
distances vis-à-vis de l’opposition démocratique depuis plusieurs années
déjà. Il semble désormais un parti satellite du RPT-UNIR. Des militants
de ce parti étaient sur les listes UNIR lors des dernières
législatives. Mais à la veille de chaque joute électorale, la CPP
n’hésite pas à revendiquer le statut de l’opposition et obtient quelques
postes au sein des Commissions électorales qui permettent au parti au
pouvoir de s’assurer d’une majorité mécanique. Il faut donc compter avec
cette « opposition » gentille.


Agbéyomé Kodjo, les pasteurs et le palais présidentiel

Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo fut l’un
des pions essentiels de la dictature gnassingbéenne. Il était prêt à
tout, même disposé à vider son corps de plusieurs hectolitres de larmes
pour sauver le régime du Général-président. Meilleur pleureur à la
Conférence nationale souveraine, le natif de Tokpli est accusé d’avoir
commandité les massacres de Fréau Jardin. Des accusations qu’il continue
de rejeter. Par contre, tout le monde se rappelle qu’à l’époque, lui,
le ministre de l’Intérieur, avait menacé de faire arrêter son supérieur
hiérarchique, le Premier ministre Koffigoh. Pour faire court, nous
n’allons pas aborder ici le jour où il a fêté ses milliards et les
milices qu’il a entretenues dans la préfecture de Yoto et qui ont y semé
la terreur. Et quand Me Agboyibo a osé dénoncer les exactions de ces
milices, il s’est retrouvé derrière les barreaux de la prison civile de
Lomé. Hum ! L’homme ? Il a changé après avoir appelé officiellement feu
Eyadema à modifier la constitution pour un nouveau bail de cinq ans et
sorti quelques mois plus tard un brûlot intitulé « Il est temps d’espérer ».
Devenu opposant, Agbéyomé Kodjo créé
l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS) après
une triste expérience avec L’Alliance qu’il a cofondée avec son
ex-compagnon d’infortune, Maurice Dakuku Péré. Entre-temps, dit-on,
Madame Agbéyomé aurait découvert dans son rêve son époux dans le
fauteuil présidentiel. L’affaire est prise au sérieux. Le très
catholique Gabriel Agbéyomé Kodjo qui a été exfiltré du Togo en 2003 par
les prélats et qui a même érigé à l’entrée de sa maison une jolie
statue de la vénérée mère Marie, s’est désormais fait entourer d’un
groupe de pasteurs des églises dites éveillées ou charismatiques. Les
veillées de prière se succèdent. Les pasteurs se relaient. Le Président
d’OBUTS est toujours au téléphone avec les pasteurs. Cette
spiritualisation de la lutte politique version Agbéyomé qui a vu le jour
à la veille de la présidentielle de 2010, s’est accrue au lendemain des
législatives. Quoiqu’il ne soit pas arrivé à se faire élire député dans
son Yoto natal – il a été sûrement rattrapé par son passé sans oublier
l’opération de charme envers les électeurs entreprise au dernier moment
par Agboyibo lui-même -, l’ancien DG du Port autonome de Lomé est
convaincu qu’il sera le prochain président du Togo. Et sachant qu’il
n’aura aucune chance avec le CST, il joue au trouble-fête tout en
appelant à l’union de l’opposition.
Selon Agbéyomé Kodjo et ses gourous, il y
a un plan divin pour le Togo qui ne peut être incarné que par le natif
de Tokpli. Des prédictions qui semblent convaincre l’ancien pilier de la
dictature d’Eyadema. « Agbéyomé est dans un autre monde avec ses nombreux pasteurs »,
soupire un fonctionnaire qui l’a visité tout récemment. Le Président
d’OBUTS sera candidat à la présidentielle de 2015 même si le choix du
candidat unique de l’opposition s’est porté sur Jésus-Christ.
Comme on le voit, ces responsables de
l’opposition ne sont pas prêts à œuvrer pour le changement de régime au
Togo. Eux qui sont minoritaires, attendent que le parti le plus
populaire s’efface à leur profit. Si ce n’est pas le cas, ils sont
disposés à saborder la soif de changement. En 2010 par exemple, les
frères ennemis de Yoto : Agboyibo, Gnininvi et Agbéyomé Kodjo n’ont-ils
pas, après l’initiative de Paris, porté sur les fonts baptismaux la
Coordination pour l’alternance (CPA) afin de coincer l’équipe de
Jean-Pierre Fabre ?
R. Kédjagni
liberte hebdo Togo

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