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Procès du putsch : «Diendéré n’a jamais tiré sur quelqu’un», Me Jean Degli

Publié le mercredi 7 aout 2019  |  SIDWAYA
Symposium
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Emmanuel Atcha
Symposium sur les acquis des 25 ans de la tenue de la Conférence nationale au Togo
Lomé, le 08 juillet 2016. AGORA SENGHOR. A l`initiative du CACIT (Collectif des Associations contre l`Impunité au Togo) et du Cabinet de Me Jean Degli, les Togolais de divers horizons ont été invités à revisiter l`histoire de la CNS (Conférence Nationale dite Souveraine) pour en dresser le bilan et les perspectives. Ce 08 juillet 2016 coïncidait avec les 25 ans jour pour jour de l`organisation de cette CNS.
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A l’audience du procès du putsch manqué du vendredi 2 août 2019, l’avocat du général Gilbert Diendéré, Me Jean Degli, a soutenu que le jugement a une connotation politique, car il ressemble à une «vengeance» du parquet et de la partie civile.

Durant 7 heures, l’avocat du général Gilbert Diendéré, Me Jean Degli, a tenu en haleine, le 2 août 2019 l’assistance de l’audience du procès du putsch manqué. Sa plaidoirie a porté sur «les irrégularités» qui ont entaché la procédure. «Le général Diendéré était proche du pouvoir pour le prendre, mais il n’a jamais essayé de le faire. Mieux, il a été le médiateur, le pompier au service de la Transition politique. Il a sauvé une situation pendant le putsch manqué, sinon, cela pouvait se terminer en affrontement entre deux parties de l’armée.

Et c’est cet homme que le ministère public poursuit sur la base du régime Compaoré, car il n’a pas de preuve contre lui», a déclaré l’avocat. Selon lui, ce procès n’est rien d’autre qu’une vengeance du parquet militaire et de la partie civile contre le général. Leur attitude, a dénoncé l’auxiliaire de justice, s’est traduite par la violation de ses droits. A l’écouter, cette hargne a commencé dès le début de l’instruction. «Le droit de l’accusé à l’information a été bafoué, car il n’a jamais su ce pourquoi il était poursuivi. Le général était obligé de se défendre, de chercher à prouver son innocence. L’accusé a été traité en présumé coupable.


La présomption d’innocence à lui accordée a été violée», a-t-il indiqué. Me Degli a souligné qu’en sus, son droit à un avocat n’a pas été respecté, car, selon l’article 14 du pacte international de justice, le prévenu doit avoir le libre choix de son conseil et de communiquer librement et seul avec celui-ci. Mais cela n’a pas été respecté, car, à entendre l’homme de droit, le prévenu était obligé de communiquer avec Me Mathieu Somé à portée de vue et d’ouïe de la gendarmerie, à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA). Aussi, l’avocat a regretté que pendant l’instruction du dossier, le juge qui devrait interroger les responsables ayant signé l’ordre de mission pour aller chercher le matériel de maintien d’ordre au Togo et en Côte d’Ivoire, ne l’ait pas fait. A cela, s’ajoute, a-t-il dénoncé, la non-réalisation de l’expertise du téléphone portable de l’adjudant Jean Florent Nion. «Celui-ci dit avoir reçu un message du général lui demandant de faire un coup d’Etat. Alors pourquoi avoir remis une pièce à conviction aux parents de Nion sans avoir fait l’expertise» ? s’est demandé Me Jean Degli. Pour lui, pendant le procès, les droits de la défense ont également été violés, et, ce, à travers la tentative du parquet d’imposer sa volonté dans la procédure.

Le général, identifié à Compaoré ?

«Le parquet s’est érigé en détenteur d’imperium. Pourtant, c’est le rôle du président du tribunal. En plein procès, le ministère public a pris un réquisitoire pour fournir des informations sur les différentes communications des accusés et a même refusé de faire comparaître des témoins à décharge», a fait remarquer M. Degli. Et celui-ci d’indiquer que l’attitude du parquet s’est poursuivie dans ses réquisitoires. Sous la bannière de l’article 67 du Code pénal ancien, il a requis des peines lourdes contre des accusés, sans apporter les preuves. «Cela démontre leur haine du régime Compaoré et la volonté de détruire le général. C’est pourquoi, il sollicite la perpétuité et la rétrogradation de l’accusé. Leur objectif est la victoire, la vérité qui permet de soutenir une cause», a expliqué l’avocat. Cependant, Jean Degli a précisé que cette vindict ne va pas aboutir, car le rôle du président du tribunal est de rendre une justice impartiale en vue de favoriser le vivre-ensemble des Burkinabè. «Si le tribunal le condamne, ce sera simplement une décision politique ou de l’injustice», a-t-il martelé.

Face à ce qu’il qualifie de «vengeance de l’adversaire», Me Jean Degli a invité les parents des victimes à mettre un visage sur les auteurs des meurtres. «Certes, les mots de compassions n’apporteront pas la réparation, mais les condamnations à des peines lourdes des accusés ne seront pas d’un réconfort pour vous. Ce n’est qu’une vengeance civilisée de la loi du talion», a-t-il précisé. Pour lui, la condamnation à perpétuité du général ne ramènera jamais à la vie les 13 personnes mortes au moment des faits, ni ne cicatrisera les blessures déjà causées. La seule justice qui vaille, à son sens, est celle de Dieu.
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