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Elections en 2020/Soro charge Macron et les chefs d’Etat ouest-africains : «La Cei est un des ingrédients de la déflagration et vous faites semblant de ne pas voir»

Publié le dimanche 13 octobre 2019  |  aLome.com
Ouverture
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
Ouverture de la 10è Conférence des Présidents de Parlements d`Afrique membres de l`APF (Assemblée Parlementaire de la Francophonie)
Lomé, le jeudi 15 mars 2018. Ouverture de la 10è Conférence des Présidents de Parlements d`Afrique membres de l`APF (Assemblée Parlementaire de la Francophonie). Jusqu`au 16 mars, ces parlementaires planchent sur le flux migratoire et ses impacts sur le développement de l’Afrique, la situation du G5 Sahel et d’autres thèmes connexes. 15 pays prennent part à cette 10è Conférence des Présidents de Parlements d`Afrique membres de l`APF. Guillaume Soro, 1er vice-président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, et Président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire fait partie des principaux invités à cette Conférence. G. SORO
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Si cela devrait lui valoir la guillotine, Guillaume dit être prêt à y aller en joie. Cependant, l’ex-président de l’Assemblée nationale ne veut pas rester indifférent devant la posture du président français, Emmanuel Macron et des chefs d’Etat ouest-africains face à l’évolution de la situation pré-électorale en Côte d’Ivoire. L’ancien Premier ministre et ex-chef du Parlement ivoirien pense qu’il y a de sérieux risques de déflagration dans son pays consécutivement au processus électoral enclenché, et notamment la configuration actuelle de la nouvelle Commission électorale indépendante (Cei). « Je suis extrêmement inquiet pour la Côte d’Ivoire. Parce que généralement en Afrique, les guerres partent des élections mal organisées. C’est pourquoi la Cei est un instrument stratégique capitale pour la paix dans nos pays. C’est un homme d’expérience qui vous parle », a indiqué d’entrée, l’ancien Premier ministre interrogé à une partie de Crush à Valence, en Espagne, par son public voulant savoir son avis sur la mise en place du nouvel organe en charge des prochaines élections en Côte d’Ivoire. Guillaume Soro a rappelé, à cet effet, tout le parcours et le temps mis pour asseoir un organe consensuel pour les élections présidentielles de 2010 contrairement à l’équipe récemment investie pour conduire le processus électoral en cours.

Alassane et son gouvernement, crie-t-il, ont mis en place, de façon unilatérale une Cei partisane et parcellaire, non consensuelle. Une initiative qui, à ses yeux, sème les germes de conflits futurs. « La Cei actuelle, telle qu’elle est mise en place, contient en son sein les germes d’une déflagration future, et les chefs d’Etat de la sous-région font comme s’ils ne voient pas, Macron, l’Union européenne aussi. Les présidents africains de la sous-région, je parle de Macky Sall, Akufor Ado, Faure Gnassimgbé, Roch Kaboré, IBK, Georges Weah, …, vous faites comme si vous ne voyez pas que ça ne va pas en Côte d’Ivoire. Issouffou, toi tu as fait une bonne déclaration à Niamey, mais il faut continuer. C’est maintenant qu’il faut dire à Alassane que la Cei doit être consensuelle ».

Guillaume Soro adresse un message plus spécial et direct au président français, Emmanuel Macron qui continue de renforcer la coopération de la France avec les dirigeants actuels de la Côte d’Ivoire. « M. Macron, vous faites comme si vous ne voyez pas que la Cei là n’est pas bonne, vous préférez aller signer métro. Pour que le métro roule bien, il faut que la Cei roule bien »., interpelle-t-il.

Avant d’attirer l’attentions des dirigeants français et ouest-africains sur ce qui se passe en Côte d’Ivoire, le président du Comité politique a aussi rappelé le chef de l’Etat ivoirien à son devoir en l’invitant à se souvenir du processus qui avait permis de mettre en place une Cei consensuelle pour son avènement au pouvoir.

« Alassane aujourd’hui, qui est président, il sait que c’est comme ça qu’on a fait pour mettre la Cei en place. Pourquoi aujourd’hui, lui qui est président, et qui n’est pas candidat pour 2020, il ne prend pas le temps pour que tout le monde discute de la Cei et que tout le monde signe. Non, il veut forcer. Il prend une Cei, il met ce qu’il veut dedans », dénonce l’ex-dauphin constitutionnel éloigné de l’anti-chambre du pouvoir pour qui, telle qu’elle se présente, la Cei actuelle a déjà le nom du président élu avant les élections de 2020 et ne saurait garantir la paix dans le pays.

Aussi, depuis l’Espagne, Guillaume Soro a-t-il décidé de lancer un message au président de la République pour l’en interpeller. « D’Espagne, je demande au président Ouattara, il est le garant de l’unité nationale. Cette Cei n’est pas bonne. Il n’a qu’à reprendre cette Cei-là. Il appelle les acteurs comme on a fait en 2010. Qu’il se rappelle que j’ai fait ça pour lui et que lui, Ouattara, était majoritaire à la Cei. Le Rdr avait trois représentants, moi Soro avec le Mpci, le Mpigo et le Mjp, on avaient 9 représentants. On l’a aidé. Aujourd’hui, lui il est au pouvoir. Qu’il permette à l’opposition d’exister réellement dans la Cei. Ça y va de sa crédibilité et de la paix dans notre pays », a lancé l’invité du Crush party de Valence.



F.D.B
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