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Appel pour non-assistance à un peuple en grave danger

Publié le lundi 3 fevrier 2020  |  icilome
Fin
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Fin des travaux du Forum citoyen du Mouvement `Forces Vives, Espérance pour le Togo`, avec à la clé une Déclaration commune qui interpelle les acteurs politiques togolais de tous bords
Lomé, le 16 mars 2019. Eglise évangélique presbytérienne de Nyékonakpoè. Fin des travaux du Forum citoyen du Mouvement `Forces Vives, Espérance pour le Togo` avec à la clé une Déclaration commune qui interpelle les acteurs politiques togolais de tous bords. Le thème de cette rencontre était: "Chemin de convergence, fédérer les énergies et les stratégies". Mme Maryse Quarshie.
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Il existe un délit de non-assistance à personne en danger, ce délit n’existe-t-il pas pour les peuples ? On a beaucoup parlé de droit d’ingérence humanitaire : à partir de quel moment peut-on y faire appel ? Pourquoi ces questions ? Parce que je crois que mon peuple, le peuple togolais est oublié de tous, abandonné à son sort, alors qu’on est en train de le détruire doucement depuis plus d’un demi-siècle, dans un silence général…

Par Maryse QUASHIE


En effet, alors qu’il avait du mal à se constituer en nation, après une double colonisation allemande et française, après une expérience de territoire sous tutelle de la Société des Nations, il arrive à l’indépendance avec des groupes ethniques dispersés sur trois pays. Et à peine trois années d’indépendance, en janvier 1963, on assassine son président dans un coup de force militaire…
SILENCE ET IMPUNITE DES ASSASSINS !


1967 : après quatre ans d’errements dans l’indifférence générale à la recherche d’une solution au désordre induit par l’intervention violente de janvier 1963, nouveau coup de force. Cette fois-ci le Togo, n’échappe pas au gouvernement militaire.

SILENCE ET SOUTIEN AUX AUTEURS DU COUP DE FORCE QUI SONT AU POUVOIR !

A partir de 1970, des intellectuels qui, aujourd’hui coulent des jours tranquilles avec la reconnaissance de la communauté internationale, offrent un cadre idéologique au gouvernement militaire : le peuple togolais est mis sous la coupe d’un système autocratique avec un parti-Etat tout puissant. Alors on assiste à un lent étouffement de ce peuple : plus de liberté d’association (toutes sont réunies dans le creuset national du parti), plus de liberté d’expression (la pensée unique est celle du parti !). Les résistants à ce système sont brimés (par exemple chassés de la Fonction Publique sans aucun recours) molestés et tabassés, jetés en prison sans être jugés : le sommet a été Agombio, camp de concentration avec des pratiques dignes des camps Nazi… Faux complots, fausses attaques extérieures permettent de réprimer sauvagement toute tentatives de résistance. La terreur règne au Togo.

SILENCE ET INDIFFERENCE GENERALE !

Pendant ce temps la pauvreté est grandissante à cause des inégalités sociales, de la corruption, d’autant plus que les plans d’ajustement structurel recommandés par la Banque Mondiale dès les années 1980 empêchent toute prise en compte du secteur social.

Pendant ce temps un culte de la personnalité sans limite : le Timonier National conduit un peuple qui doit applaudir dès qu’on prononce son nom, danser dans les rues pour lui, porter les insignes du parti dans tous les espaces publics. Aucun recours car mêmes les religions collaborent dans des célébrations officielles où on implore la bénédiction divine sur le Guide Bien-Aimé…

SILENCE ET INDIFFERENCE TOTALE DES DEFENSEURS DE DROITS DE L’HOMME !

1990 : le peuple togolais n’en peut plus. Dans un sursaut, il se révolte jusqu’à obtenir une Conférence Nationale Souveraine en août 1991, au prix de milliers de morts qu’on n’a pas encore dénombrés car certains sont encore dans la lagune de Bè, ou dans des charniers non encore révélés…

Les résultats de cette Conférence Nationale sont récupérés dès la fin de 1991, avec l’attaque de la primature en décembre 1991. On arrive malgré tout à adopter une Constitution en 1992. Mais, rien à faire pour que la démocratie s’installe au Togo.

En janvier 1993, alors que des représentants de la communauté internationale sont là, massacre de la population au cours d’un rassemblement pacifique au Jardin FREAU. Des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du pays…

Huit mois de grève générale de la population supportée par une population sans ressources pourtant. Rien à faire pour obtenir le changement…

SILENCE ET CHAPE DE PLOMB SUR LE TOGO TOUJOURS CONDUIT DUNE MAIN DE FER PAR LES MEMES !

Dix longues années se passent, dix années de souffrance d’un peuple qui ne voit pas le bout du tunnel et désespère. Et dans l’après-midi du 5 février 2005 : annonce du décès du Père de la Nation (encore un de ses noms)!


1963-2005 : 42 ANNEES DE SOUFFRANCES INITERROMPUES DANS L’OMBRE ET LE SILENCE ! ET IL NE S’AGIRAIT PAS DE NON-ASSISTANCE A UN PEUPLE EN DANGER?

Mais voilà : 5 février 2005, le soir même, l’armée installe son fils Faure GNASSINGBE dans le fauteuil présidentiel. SILENCE SUR CE COUP D’ETAT !

On recommande des élections : Avril 2005, les télévisions du monde entier voient des individus en uniformes courir avec les urnes. Pourtant le résultat de ces élections est reconnu malgré la sauvage répression qui répond aux protestations (plusieurs centaines de morts) SILENCE ET SOUTIEN A CEUX QUI SORTENT VAINQUEURS DE CE SYSTEME !

2005-2020 LE SOUTIEN A CEUX QUI ETOUFFENT ET AFFAMENT LE PEUPLE TOGOLAIS EST INDEFECTIBLE ! ALORS, POURQUOI PAS CE CRI : IL Y A NON-ASSISTANCE A UN PEUPLE EN DANGER !

Oui en plus de 15 ans, ils ont gagné les sept élections qui ont eu lieu, ils ont réprimé dans le sang les protestations qui les ont suivies, n’ont pas appliqué les accords signés après, sous la supervision de la communauté internationale (qui n’a rien dit). Pendant ce temps la pauvreté s’accentue, les systèmes de santé et d’éducation se délabrent, les richesses minières sont dilapidées, en même temps que la corruption se généralise.

Et, avec une Constitution largement tripatouillée, on prépare de nouveau des élections avec une Cour Constitutionnelle illégale, une CENI non équitable, un fichier non fiable, une procédure non transparente pour la proclamation des résultats ! Une loi liberticide empêche les citoyens de manifester, la terreur règne de nouveau. Des protestations s’élèvent en vain dans le pays, comme à l’extérieur dans la diaspora…

RIEN A FAIRE ! PERSONNE NE BOUGE ! PERSONNE N’OSERAIT UNE INGERENCE HUMANITAIRE POUR SAUVER LE PEUPLE TOGOLAIS DE DIX NOUVELLES ANNEES DE MALHEUR ?

Et voilà qu’un nouveau piège est tendu au peuple togolais. Grâce à une conjonction de tractations diverses, de manque de vigilance et de discernement de certains acteurs, de prédominance des calculs égoïstes, par l’intermédiaire d’un prélat manipulé, on désigne un candidat dont on dit qu’il est choisi par Dieu ! Alors, puisque c’est Dieu le peuple s’engouffre dans ce schéma, à la suite de beaucoup de leaders sociaux (plus qu’on aurait cru !)

Personne pour poser des questions à ce peuple, qui croit que pour l’alternance il suffit de changer de personne à la tête de l’Etat. Il faut dire qu’il a tellement peur de la perte des vies humaines, qu’il pense pouvoir se dispenser de donner de lui-même pour obtenir le changement. On ne lui cite pas assez en exemple le cas de l’Algérie où le changement de personnes n’a pas impliqué de changement dans la gouvernance. Alors le peuple togolais, verse dans la facilité de la foi facile, celle qui croit que Dieu intervient en vous dispensant de faire votre part, comme par un coup de baguette magique.

N’y aurait-il personne pour lui poser cette question : ce candidat désigné par Dieu, s’il est élu, quel moyen de pression les citoyens auront-ils sur lui, quand il ne tiendra pas ses promesses ? Vous rappelez-vous, le temps pas si lointain où on disait, dans notre pays, citant Saint Paul sans vergogne «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? », le temps où on proclamait avec arrogance « Si ce que je fais est mauvais, que Dieu me barre la route ! » (Sous-entendu : vous, citoyens, vous ne pourrez pas me barrer la route) ?

Que dira alors le prélat, désigné le Patriarche de la Nation (les noms sortent déjà), prélat qui organise désormais des célébrations officielles (déjà !) pour le candidat qui doit amener les Togolais en Terre Promise (c’est ce qui est annoncé !)?

QUI VIENDRA AU SECOURS DE CE PEUPLE QU’ON FAIT RETOURNER A CES TEMPS ANCIENS DE LA PENSEE UNIQUE ?

Qui entendra notre cri, nous qui avons décidé de nous tenir dans le dernier carré de ceux à qui on enlèvera tout, le bien-être matériel, la liberté de se réunir, de manifester, de parler, mais en aucun cas la liberté de pensée ? Car ce Dieu qu’on évoque tant, nous a fait cadeau de cette liberté de pensée, et lui-même ne pourra pas nous l’enlever ! Pas au Togo, après plus de cinquante années d’oppression !

VENEZ AU SECOURS D’UN PEUPLE EN GRAVE DANGER DE PERDRE SON BIEN LE PLUS PRECIEUX : LA LIBERTE DE PENSER PAR LUI-MEME !

... suite de l'article sur Autre presse

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