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Les dépenses publiques par élève en Afrique sont les plus faibles du monde

Publié le vendredi 7 fevrier 2020  |  Commod Africa
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Près de 2,5 millions d’élèves togolais de nouveau sur les routes de l`école
Lomé, le 18 septembre 2019. Près de 2,5 millions d’élèves du préscolaire, primaire et secondaire, des enseignements moderne, technique et confessionnel ont repris le chemin des classes pour le compte de l`année 2019-2020.
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Cette année, dans son rapport annuel sur les Perspectives économiques africaines 2020 publié jeudi (lire nos informations) et qui a pour thème "Former la main d'œuvre africaine de demain", la Banque africaine de développement (BAD) a donc zoomé sur l'éducation, soulignant combien éducation et croissance économique sont étroitement corrélées.

Pour ceux qui s'intéressent aux matières premières agricoles notamment en Afrique de l'Ouest, le sujet a une résonnance particulière tant le dossier du travail des enfants, et donc leur non-scolarisation, est un dossier des plus épineux dans la filière cacao notamment en Côte d'Ivoire. Mais cela va au-delà. Lors du séminaire organisé conjointement par CommodAfrica et l'Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC) la semaine dernière à Abidjan, plusieurs intervenants ont évoqué l'importance de ces questions d'éducation et de formation dans le développement agricole ivoirien.

Pour Bernardin Kouadio Kouamé, qui dirige l'entreprise agroalimentaire Djera, la professionnalisation agricole est le premier gros défi, que ce soit sous la forme de la formation initiale mais aussi continue. Or, on en est loin : "Aujourd'hui, qui va à l'agriculture? Celui qui est en échec scolaire. Aujourd'hui, un jeune peut choisir son métier. Et il réussira autrement qu'une personne qui est dans l'agriculture sans l'avoir choisi", souligne le patron qui a annoncé ouvrir une école de formation sur son exploitation. Et d'autres, lors de ce séminaire, d'évoquer l'impact du repas scolaire à midi pour maintenir les enfants à l'école non seulement pour le nourrir mais aussi parce que les parents sont souvent dans les champs à plusieurs kilomètres de là.

L'Africain a cinq ans de scolarisation


Et la BAD confirme, dans son rapport, l'importance de cette perception que les parents ont du bénéfice de l'éducation de leurs enfants. "Si le bénéfice perçu est faible, les parents ont tendance à demander moins de scolarisation pour leurs enfants et les enfants ont tendance à être moins motivés pour poursuivre leur scolarité jusqu’au niveau supérieur".

Elle confirme aussi l'importance de l'accessibilité géographique de l'école. "En Afrique, un enfant sur quatre vit à au moins 2 kilomètres de l’école la plus proche, sans accès à des moyens de transport fiables." Ces conditions sont encore plus difficiles pour les ménages vivant en zone rurale et dans les pays à faible revenu. "Par conséquent, l’amélioration de l’accès aux écoles grâce à la réduction de la distance moyenne entre le domicile et l’école et à l’amélioration des transports terrestres peut réduire le taux de décrochage et la fréquentation irrégulière, en particulier dans les zones reculées."

Si la durée moyenne de scolarisation sur le continent africain est de cinq ans pour les femmes et de six pour les hommes (chiffres de 2018), la raison n'est pas tant la non scolarisation que "le niveau élevé des taux d’abandon dans l’enseignement primaire et dans le premier cycle du secondaire".

Des taux d’abandon élevés dus en premier lieu à la pauvreté mais pas seulement, confirme la Banque : "la violence, la mauvaise qualité de l’éducation et la perception du faible bénéfice de l’éducation entrent également en jeu." "Dans de nombreuses régions d’Afrique, les châtiments corporels et les punitions psychologiques sont utilisés pour discipliner les élèves. La violence et le harcèlement à l’école touchent également de très nombreux élèves. La proportion d’élèves déclarant avoir été victimes de harcèlement est particulièrement élevée en Afrique subsaharienne (48,2 %) et en Afrique du Nord (42,7%)."


Que faire ? La BAD préconise, tout d'abord, d'introduire l’enseignement obligatoire, au moins au niveau primaire en interdisant le travail des enfants (et faire appliquer cette interdiction). "Les obligations légales peuvent contribuer à surmonter les barrières culturelles et autres qui favorisent le décrochage, tandis que l’interdiction du travail des enfants peut accroître le taux d’achèvement scolaire."

Les étudiants du Burkina, Guinée et Sénégal plus forts que les autres


Ceci dit, même éduqué, souvent "les étudiants africains ont, en moyenne, des résultats aux examens inférieurs à ceux des étudiants d’autres régions du monde." Dans le cadre du test harmonisé au niveau mondial dont les scores s’établissent entre 300 et 625, les élèves africains ont obtenu en moyenne 374 en 2017, précise encore la BAD dans son rapport. Toutefois, certains pays à faible revenu tels que le Burkina Faso, la Guinée et le Sénégal, ont obtenu des résultats supérieurs à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Asie et des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure en Amérique latine.

Or, "Le lien entre la nutrition et les aptitudes cognitives de la main-d’œuvre est clair : un enfant qui a faim ne peut pas apprendre correctement. Or, la nutrition est généralement négligée et reste gravement sous-financée tant par les pouvoirs publics que par les donateurs. Le QI d’une personne peut être réduit de 5 points de pourcentage par un faible poids à la naissance, de 5 à 11 points de pourcentage par des retards de croissance et de 10 à 15 points de pourcentage par une carence en iode. En 2017, l’Afrique concentrait plus d’un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance dans le monde, avec des taux allant de 17 % en Afrique du Nord à 36 % en Afrique de l’est. De plus, le nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance en Afrique est en augmentation."

En 2015, les ménages africains ont consacré en moyenne 35 % de leur budget à l’alimentation, 3,5 % aux soins de santé et 2,5 % à l’éducation.


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