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Mesures-barrières contre le Covid-2019 : Quand on s’amuse avec la vie des employés de la Zone Franche

Publié le lundi 30 mars 2020  |  Fraternité
COVID-19
© Autre presse par DR
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Face à la menace de la maladie à coronavirus, le gouvernement togolais depuis le 16 mars dernier a pris une bactérie de mesures afin de juguler la propagation du virus. Ces mesures barrières contre le Covid-2019 imposent notamment aux entreprises une adaptation urgente pour protéger les employés. Mais, dans la zone franche togolaise, c’est le dos de la loi.


Entre autres mesures du gouvernement, on note le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon, ou la désinfection des mains avec du gel hydro-alcoolique, l’interdiction des regroupements de plus de 100 personnes, l’espacement d’au moins un mètre entre les personnes et le port du masque ou du cache-nez. Ces mesures imposent aux entreprises de mettre à disposition des employés notamment à l’entrée le gel hydro-alcoolique, les masques et une nouvelle organisation du travail pour les entreprises comptant plus de 100 employés travaillant dans un espace relativement réduit.

La Zone franche en marge des mesures barrières…

Mais curieusement certaines usines installées dans la zone franche rechignent à se soumettre aux mesures du gouvernement. C’est le cas notamment de Amina Togo Sarl, une entreprise spécialisée dans la fabrication des mèches et perruques. Souvent décriée pour ses conditions de travail presque moyenâgeux, cette société depuis le début de la pandémie n’a pris aucune mesure barrière en adéquation avec celle du gouvernement. Pourtant, Amina Togo Sarl compte plusieurs dizaines d’employés exerçant dans la promiscuité. Lundi dernier, il a fallu un mouvement d’humeur général pour que les responsables de la société se décident à distribuer des cache-nez aux employés.

«Dans notre atelier, il suffit qu’une personne soit contaminée pour que tout le groupe soit atteint. Notre système de travail est propice à la propagation du virus mais l’employeur ne semble pas gêner. En venant travailler, nous mettons notre vie en danger mais si tu ne viens pas, tu risques le renvoi», a expliqué une salariée qui demande au « gouvernement d’obliger par tous les moyens ces sociétés à se plier aux mesures barrières».

Malheureusement, cette entreprise n’est pas la seule. Selon nos informations d’autres sociétés opérant dans la zone franche et conditions de travail similaires à celle mentionnée plus haut, n’ont pas daigné prendre les mesures qui s’imposent pour protéger leurs employés. « Nos conditions de travail restent les mêmes. Il n’y a aucun changement. Nous travaillons la peur au ventre parce que nous sommes nombreux et donc plus exposé au virus », a confié un contractuel d’une société de fabrication de produits cosmétiques.

Les salariés en danger…

Sachant que la transmission du virus se fait par un « contact étroit » avec une personne déjà contaminée, notamment par l’émission de gouttelettes infectieuses lors d’éternuements ou de toux qui pénètrent dans les voies respiratoires, le rassemblement de plusieurs personnes non testées augmente les risques de contaminations, la vie de ces employés est en danger. D’où la décision du gouvernement de limiter les rassemblements ou dans le pire des cas le port des masques ou du cache-nez.

Selon les médecins, lorsque les contacts sont prolongés et proches, il y a lieu de compléter les mesures barrières par exemple par l’installation d’une zone de courtoisie d’un mètre, par le nettoyage des surfaces avec un produit approprié, ainsi que par le lavage des mains. Mais dans ces entreprises aucune de ces mesures n’a été mise en place.

Pourtant, au-delà des mesures gouvernementales, sur le plan légal, le Code du travail exige de l’employeur « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » en cas de risque d’épidémie. Une obligation qui prend toute sa dimension au moment où des dizaines de milliers de travailleurs sont susceptibles d’être touchés par le virus venu de Chine. D’ailleurs dans certains touchés par la pandémie du Covid-2019, le regroupement des salariés dans des espaces réduits est formellement interdit.

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