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Aide au développement: la fin de l’arrosoir

Publié le jeudi 7 mai 2020  |  DW AFRIQUE
Commémoration
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Commémoration officielle au Togo de la journée de l’unité allemande
Lomé, le 03 octobre 2016. Jardins de l`Ambassade d`Allemagne au Togo. Le diplomate Christoph SANDER, devant un parterre d`officiels togolais, a vanté le renouveau dans la coopération Lomé-Berlin en 2016, tout en conviant le Togo à améliorer dans les mois et années à venir ses efforts en matière de gouvernance politique et économique.
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Jusqu'ici, l'Allemagne soutient le développement des pays pauvres à travers le monde par une multitude de projets. Le ministre Gerd Müller veut se concentrer sur un nombre restreint de pays mais son plan fait débat.



Des rendements plus élevés pour les producteurs de noix de cajou, davantage d'agents de santé dans la lutte contre le choléra ou encore des formations pour les jeunes en milieu rural.

Ces trois exemples font partie des nombreux projets que l'Allemagne mène actuellement en Sierra Leone, un de ses pays partenaires. Des objectifs qui vont probablement être abandonnés. Le ministre allemand de la Coopération et du Développement, Gerd Müller, veut en effet restructurer l'aide allemande au développement.

La Sierra Leone, mais aussi 24 autres pays, ne devraient plus recevoir d'aide directe de la part de l'Etat allemand. Parmi les perdants de la réforme figurent notamment le Népal et Myanmar, en Asie, ou encore le Guatemala et le Nicaragua, en Amérique latine.

"Notre problème est qu'on ne peut pas tout faire partout", a justifié Gerd Müller dans une interview à la DW. Le ministère fédéral de la Coopération et du Développement (BMZ), dont il a la charge, dispose à l'heure actuelle d'un budget de 10,8 milliards d'euros.

"Cela représente beaucoup d'argent", reconnaît le ministre issu du parti conservateur bavarois. Mais avec 85 pays partenaires, "c'est comme se promener dans un grand jardin avec un arrosoir. C'est pour cela que nous devons nous concentrer." "Injuste envers notre pays"

Selon la stratégie de Gerd Müller, l'Allemagne soutiendra des pays - une soixantaine au total - qui montrent leur volonté de réforme. "Nous devons soutenir davantage nos partenaires pour qu'ils apportent leur propre contribution", explique-t-il.

"En particulier dans le domaine de la lutte contre la corruption car c'est la condition préalable aux investissements privés. Il est donc nécessaire que les partenaires combattent la corruption, mettent en pratique la bonne gouvernance et respectent les droits de l'homme. Et nos pays partenaires doivent comprendre ce signal."

Dans certains des pays partenaires, ces projets sont sources d'irritation. "Je ne peux pas vraiment dire sur quoi les Allemands fondent leur décision", confie Francis Ben Kaifala à la DW. Cela fait deux ans qu'il dirige la commission anti-corruption en Sierra Leone. "Je m'oppose fermement à ceux qui prétendent que nous faisons du mauvais travail dans la lutte contre la corruption", affirme-t-il.


L'an dernier, la Sierra Leone a gagné dix places dans l'index de perception de la corruption de Transparency International et occupe désormais le 119e au lieu du 129e rang.

"Ce serait injuste envers notre pays de dire qu'il n'y a pas de mesure ni de progrès contre la corruption", estime Francis Ben Kaifala.

Le champ libre aux coopérations privées?

Mais le retrait envisagé des acteurs de l'aide au développement public n'est pas seulement lié au fait qu'un gouvernement soit corrompu ou peu disposé à se réformer. Même des pays comme la Mongolie, qui ont réussi à atteindre un essor économique, ne devraient à l'avenir plus recevoir d'aide publique allemande.

L'Allemagne veut en outre laisser le champ libre dans certains pays cibles à d'autres donateurs comme la France et le Royaume-Uni ou l'Union européenne. Un des objectifs du plan "BMZ 2030" de Gerd Müller vise à mettre fin à la confusion entre les différents bailleurs et leurs nombreuses organisations. Là où l'aide publique fera défaut, les coopérants des ONG allemandes pourraient jouer un rôle plus important.

Heike Spielmans, la directrice générale de VENRO, représente les intérêts d'environ 120 organisations allemandes. Elle salue le fait que la lutte contre la corruption et la défense des droits de l'homme soient davantage mis en avant.

"Nous trouvons toutefois problématique que l'Etat se désengage complètement de la coopération au développement car la société civile a elle aussi un besoin urgent d'interlocuteurs dans les pays", explique-t-elle à la DW. Si le ministère du Développement se retire, le dialogue politique pourrait s'endormir, ce qui laisserait moins de marge de manœuvre aux organisations non gouvernementales.

De l'aide en cas d'urgence

Heike Spielmans juge positif le fait que l'aide publique au développement veille à l'avenir à ce que tous ses projets tiennent compte des questions environnementales et de l'égalité des genres.








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