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44è Journée de l’arbre au Togo/Message clé du ministre Oladokoun en charge de l’Environnement

Publié le lundi 1 juin 2020  |  aLome.com
David
© Autre presse par DR
David Wonou Oladokoun, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Protection de la Nature
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A la veille de la commémoration de la 44è Journée de l'arbre au Togo, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Protection de la Nature, David Wonou Oladokoun a, dans un message officiel, appelé les Togolais à croire aux vertus et apports du reboisement au développement socio-économique du Togo. Ci-contre, in extenso son adresse officielle.



"Mesdames et Messieurs,

Chers concitoyens,

Demain, c’est le 1er juin ; une date qui a une résonance forestière dans l’esprit du citoyen togolais. C’est la journée nationale de l’arbre, instituée depuis 1977, par un visionnaire, écologiste, Feu Général GNASSINGBE Eyadèma, Père de la nation.

La tradition veut qu’à cette date, chaque citoyenne et chaque citoyen togolais mette en terre au moins un plant. II n’est que juste de demander à un citoyen jouissant des bienfaits écologiques de la forêt de planter au moins un arbre par an. En faire plus serait un geste écocitoyen vertueux.

La tradition vieille de 44 ans déjà, mérite un regard rétrospectif sur les actions des éditions antérieures et sur le reboisement au Togo en général.

En effet, l’histoire du reboisement au Togo débute réellement en 1884, époque coloniale allemande où le Gouverneur Von Zech fit élaborer un programme de protection de la nature et du développement forestier qui avait pour objectif général de reboiser les zones non habitées. La mise en œuvre de ce programme a permis :

- la création de la première forêt classée (actuel parc national de Fazao-Malfakassa)

- l’installation des jardins botaniques ;

- l’introduction du teck dans le pays à partir de 1901 ;

- la création des périmètres de reboisement à Blitta, Amoutchou et Koussountou ; la réalisation des plantations de bordure des routes

- la création des plantations villageoises autour des marchés, cimetières, écoles et j’en passe.

Un autre temps fort de l’élan national de reboisement correspond à la création en 1971 de l’Office de Développement et d’Exploitation des Forêts (ODEF) qui a repris en main les plantations de l’État avec de grands projets tels que, l’Aménagement Forestier et de Reboisement Industriel (AFRI), le projet de reboisement et d’aménagement forestier (PRAF).

Par la suite, d’importantes réformes ont été opérées au sein du ministère du développement rural d’alors afin de booster la foresterie villageoise au Togo La création en 1976 de la Direction des Productions Forestières (DPF) en est une illustration.

Un an plus tard, en 1977, le 1er juin comme journée nationale de l’arbre a été institué, marquant ainsi un véritable tournant dans la vulgarisation forestière au Togo.

En instituant cette journée, les autorités d’alors ont voulu atteindre un résultat concret, celui de voir le Togo, un pays avec un faible potentiel forestier, étendre dans l’avenir, sa couverture forestière, améliorer et diversifier son potentiel ligneux à l’instar d’autres pays de la sous-région.

La parfaite adhésion de la population togolaise à cette tradition renforcée par une prise de conscience de l’importance du reboisement, favorise au fil des ans, une constante augmentation du nombre de plants mis en terre et des superficies reboisées à titre privé ou communautaire.

Les données issues de l’inventaire forestier national de 2016 montrent que la superficie totale des plantations qu’elles soient étatique, privée, scolaire ou communautaire, est de 53.000 hectares.

Les plantations de l’Etat s’étendent sur plus de 20.000 hectares contre 33.000 hectares de plantation appartenant aux particuliers, aux mondes scolaire et communautaire. Cette performance traduit un taux de reboisement annuel croissant qui est passé de 1.000 hectares dans les années 1980 à 2.000 hectares à partir de 2010.

Chers concitoyens,

Les arbres, qu’ils soient en forêt ou hors forêt jouent un rôle écologique, économique et socioculturel très important dans la vie humaine. Ils contribuent à la réduction des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et donc luttent contre les changements climatiques. Ils assurent la purification de l’air et la fourniture de l’eau propre, protègent les ressources hydriques et participent à la conservation de la biodiversité, un facteur de maintien de l’équilibre écologique et source de moyens de subsistance pour les humains. Pour de nombreuses personnes. Ils offrent également des abris et des emplois. Des statistiques nationales indiquent que le secteur forestier, avec l’intégration des valeurs socioculturelles et écologiques à valeur économique, aurait contribué de 18,32% au PIB en 2015.

La reconnaissance au niveau international du rôle de la forêt dans la sauvegarde de la vie sur terre est marquée par la proclamation en 2012, par l’Assemblée générale des Nations Unies, du 21 mars comme journée internationale des forêts. Cette journée est l’occasion de célébrer la forêt dans sa diversité et de sensibiliser le public sur ses valeurs. Le thème retenu pour cette année 2020, intitulé « les forêts et la biodiversité » tire sa pertinence du lien inéluctable entre ces deux ressources naturelles. Ce thème nous appelle à une mobilisation générale pour la restauration des écosystèmes forestiers, poumons de notre planète.

Mesdames et Messieurs,

Pour diverses raisons, le patrimoine forestier mondial s’amenuise. La perte nette de la superficie forestière est passée d’une moyenne de 7.8 millions d’hectares dans les années 1990 à 4,7 millions d’hectares par an au cours de la période 2010-2020

Au Togo, le taux annuel de déforestation est de 0,42% pour la période 1990-2015, soit environ 5 679 ha/an. Ce taux de déforestation pour la période de 1990-2000 est de 0,73%, soit environ 9 280 ha/an alors que pour la période 2000-2015, ce taux est de 0,21%, soit environ 2 530 ha/an. Malgré cette tendance de réduction de la déforestation, fruit de plusieurs mesures prises par le gouvernement, le taux de déforestation reste toujours élevé entraînant la dégradation de nos écosystèmes forestiers et contribuant ainsi aux changements climatiques qui détériorent notre cadre de vie. Les causes de la déforestation sont nombreuses et variées.

Il s’agit entre autres :

– de l’explosion démographique et de la pauvreté ;

– des pratiques agricoles non durables ;

– des feux de végétation ;

– de l’exploitation abusive de bois d’œuvre et de service ;

– et particulièrement de la forte dépendance des populations aux combustibles ligneux sous forme de charbon de bois et le bois de chauffe.


En effet, une étude réalisée en 2017 sur la dynamique de l’utilisation du bois-énergie au Togo, évalue la quantité de bois-énergie consommée au Togo par les ménages et les autres catégories socioprofessionnelles à plus de 7 millions de mètre cube par an.

Les projections indiquent que ces besoins vont augmenter pour atteindre 10 millions en 2030 et doubler en 2050. Par comparaison au potentiel forestier actuel évalué à 75 millions de mètre cube, la capacité de la ressource à couvrir de façon durable, pourrait être compromise. Cette situation nécessite que les mesures urgentes soient prises dans une vision de sauvegarde du patrimoine forestier national.

La vision d’un Togo vert portée par le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE ne peut être réalisée qu’à travers un ensemble d’actions dont les orientations sont prescrites dans les différents outils de planification macro et sectoriel tels que :

Le Plan National de Développement (PND, 2018-20221 le Cadre Stratégique d’Investissement pour la Gestion de l’Environnement et des Ressources Naturelles au Togo (CSIGERN. 2018-2022) ; la stratégie nationale de Réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et la dégradation des forêts (REDD+) ; le programme national de reboisement (PNR, 2017-2021).

L’opérationnalisation de cet ambitieux programme s’est traduite cette année par la formulation, au niveau du ministère de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature, d’un Projet de reboisement et de restauration des paysages forestiers dans toutes les préfectures du pays.

Ce projet prévoit pour cette année 2020, de restaurer 35.000 ha de forêts dont 10.000 ha de nouvelles surfaces plantées, 5.000 ha d’agro forêts et 20.000 ha de forêts enrichies. Ce projet de reboisement intensif dont la cible annuelle risque d’être compromise en raison de la pandémie de la COVID-19, permettra de contribuer au respect de l’engagement du Togo à restaurer 1,4 million d’hectares de paysages déboisés et dégradés à l’horizon 2030 dans le cadre de l’initiative pour la restauration des paysages forestiers africains (AFR100) de l’Union Africaine.

Chers concitoyens,

La gestion durable de nos ressources forestières et la lutte contre la déforestation doivent se faire dans une approche participative et aucun acteur ne doit être mis en marge. C’est pourquoi je salue l’avènement de la décentralisation qui offre une belle occasion aux collectivités territoriales de prendre en main la planification et la réalisation des opérations de reboisement tout en impliquant toutes les couches socioprofessionnelles. Le ministère de l’environnement, du développement durable et de la protection de la nature, par le biais de ses services techniques, a formé des pépiniéristes privés à la production de plants sur toute l’étendue du territoire.

Les efforts conjugués de ces pépiniéristes et des services étatiques ont permis de disposer à ce jour pour la campagne nationale de reboisement 2020, de 5.732.200 plants, toutes essences confondues, répartis comme suit :

580.200 de plants produits par les services étatiques pour le lancement officiel de la campagne nationale de reboisement et 5.152.000 de plants par les privés destinés à la vente.

J’exhorte tous les particuliers épris de la cause écologique et le secteur privé, poumon du développement de l’économie togolaise à soutenir la campagne nationale de reboisement, édition 2020 à travers la mise en œuvre de leur engagement dans le cadre de leur responsabilité sociétale d’entreprise (RSE).

Cette année particulièrement, en raison de l’état d’urgence décrété par le gouvernement pour faire face à la pandémie de la COVID-19, j’invite toutes les structures publiques et privés, les collectivités locales, les organisations de la société civile. Les particuliers et toute autre organisation ayant des projets de reboisement à un respect scrupuleux des mesures de distanciation sociale sur leurs sites.

Mesdames et Messieurs ;

Chers concitoyens

Il me plait d’adresser, au nom du gouvernement togolais, mes vifs remerciements à tous les partenaires techniques et financiers qui ont toujours apporté des appuis multiformes à notre pays, pour une gestion durable de nos ressources forestières notamment la FAO, l’Union Européenne, la Coopération Allemande/GlZ, la Banque Mondiale, le PNUD, la BOAD et la BAD. Je tiens à féliciter tous les planteurs privés, les ONG et la société civile dont rengagement contribue à la reconstitution du couvert forestier de notre Togo.

Mes félicitations vont également aux personnes âgées, jeunes, femmes et hommes qui ont fait de la production des plants une activité génératrice de revenus.

Je souhaite pleins succès à la quarante-quatrième édition de la journée nationale de l’arbre et à la campagne de reboisement 2020.

Je vous remercie".

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