Burundi/Pierre Nkurunziza, anti-4e mandat, meurt ce 08 juin au moment de passer la main

Publié le mardi 9 juin 2020 | aLome.com

© Autre presse par VOA
Pierre Nkurunziza, né le 18 décembre 1964 à Ngozi, était un homme d`État burundais

Le Président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza, est passé de vie à trépas ce lundi des suites d’un arrêt cardiaque selon la Présidence burundaise. Le défunt Président devait passer la main le 20 aout prochain à son successeur.

Le communiqué officiel qui informe de la mort présidentielle précise que le défunt Président Nkurunziza avait assisté en forme à un match de volley-ball à Ngozi, et a senti pendant la nuit du 06 au 07 juin 2020 un malaise. «Il s’est vite rendu à l’Hopital de Karuzi pour se faire soigner (…) Le dimanche, son état de santé s’est amélioré, et il s’est entretenu avec les personnes qui étaient à côté de lui», détaille un communiqué du Secrétariat Général du Gouvernement. Avant d’embrayer sur le récit fatidique sur les détails sanitaires qui ont emporté le Président Nkurunziza.
«A la très grande surprise, dans l’avant-midi du lundi 08 juin 2020, son état de santé a brusquement changé avec un arrêt cardiaque. Une réanimation immédiate a été entreprise par une équipe multidisciplinaire de médecins pendant plusieurs heures, avec une assistance cardio-respiratoire. Malgré une prise en charge intense, continue et adaptée, l’équipe médicale n’a pas pu récupérer le patient», précise la Présidence burundaise.
Des condoléances sont adressées à cette occasion «à la famille présidentielle très éprouvée», et un deuil national de 7 jours est ouvert à compter de ce mardi, avec les drapeaux mis en berne.

Nkurunziza sort par la grande porte politique

Après les profonds et meurtriers différends politiques de 2015 autour de la candidature de P. Nkurunziza à un 3e mandat présidentiel, le parti au pouvoir à Bujumbura (CNDD-FDD) avait fait adopter une nouvelle Constitution. Une nouvelle donne qui ouvrait la porte à 2 nouveaux mandats présidentiels (septennats) au défunt Président Nkurunziza. Il avait surpris la communauté internationale et ses opposants en renonçant (en juin 2018) à une 4e candidature à un scrutin présidentiel !

En avril 2015, l’opposition et la société civile estimaient qu’un troisième mandat de Nkurunziza «était inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha (qui ont ouvert la voie à la fin de la guerre civile burundaise, de 1993 à 2005).
Ancien chef rebelle hutu, le Président Nkurunziza était un immense fanatique de sport et de football en particulier. Chrétien protestant «born again», Pierre Nkurunziza, était arrivé à la tête du Burundi en 2005. Il avait été réélu en 2010.

En aout prochain, il devait passer la main à son successeur surnommé ‘Neva’ -Évariste Ndayishimiye-(secrétaire général du CNDD-FDD depuis 2016, officier de l’armée) dont l’élection, le 20 mai dernier, a été critiquée dans un premier temps par l’Eglise catholique et le principal opposant du pays, Agathon Rwasa. Dans un second temps, ces deux critiques ont plus ou moins pris acte de cette élection. Tout comme l’UA.
La plupart des partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burundi ont suspendu leur coopération avec ce pays, après les violences politiques de 2015 qui avaient conduit environ 400 mille personnes à l’exil, et fait au moins 1.200 morts.

Akoyi A. & E. G.

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