Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Togo - Des bruits de Capharnaüm dans la décentralisation

Publié le lundi 15 juin 2020  |  Fraternité
Ultime
© aLome.com par Edem GADEGBEKU & J. TCHAKOU
Ultime séance plénière de la 5è législature de la IV République togolaise au cours de laquelle les députés ont voté leur 117ème loi
Lomé, le 28 décembre 2018. Siège du Parlement. Ultime séance plénière de la 5è législature de la IV République togolaise au cours de laquelle les députés ont voté leur 117e loi. Le Parlement a voté le projet de loi modifiant la loi No 2017-008 du 29 juin portant création des communes au Togo. Cette session s’est tenue en l’absence de l’ensemble des députés de l’opposition. Elle est la dernière de la 2è session ordinaire de l’année 2018. Le texte voté ce vendredi permet à la préfecture d’avoir 3 communes au lieu de deux, conformément à la loi du 29 juin 2017. Seul regret du président du groupe parlementaire UNIR, Christophe TCHAO, c’est de n’avoir pas pu voter les réformes à l’Assemblée Nationale durant la législature finissante. Ministre Boukpessi
Comment


Après les avoir inscrites dans les budgets nationaux depuis 2007 et reporté à plusieurs reprises par plusieurs alibis ici et là, le pouvoir de Lomé a fini par organiser le 30 Juin 2019, les élections locales au Togo.

Une première depuis 32 ans que le pays de Gnassingbé père à fils a choisi de rompre avec ce modèle de gestion démocratique à la base pour s’inscrire dans une singularité dans la sous-région avec des groupes d’hommes et femmes nommés au gout du pouvoir avec pour nom attribué de «Délégations spéciales».

Etant nommés par le pouvoir politique il n’y avait point de problèmes entre ceux qui faisaient office de Maires de fait et leurs collaborateurs, chacun sachant que sa légalité n’a aucune légitimité mais qu’elle ne dépend que des humeurs du pouvoir cinquantenaire qui l’a coopté pour ce rôle. Un rôle de figurant et d’accompagnateur aussi simple que celui d’un militant politique.

Une pratique à laquelle les élections du 30 juin 2019 sont venues siffler la fin au nom de la loi n°2019-006 du 26 juin 2019 et ses dérivés qui ont délimité désormais, bon gré mal gré, les ressorts territoriaux et les rôles des différents élus du conseil municipal.

Et depuis le 16 octobre 2019, date de la prise effective de fonction des nouveaux élus, on assiste à des mélanges de torchons et serviettes dans l’exercice des rôles tant au niveau verticale qu’horizontal sur fond de lests et relents politiques, d’incompétences et d’ignorance des textes.

C’est ainsi qu’il nous a été rapporté des 13 communes du Grand district de Lomé par exemple des achoppements récurrents entre les Maires et leurs adjoints ou les Maires et leurs conseillers, les premiers choisissant très souvent de ne point associer leur paires à des initiatives prises, pourtant au nom de la commune qui les a tous élu. Des attitudes nourries soit par les lests politiques, l’incompétence, l’ignorance ou la violation volontaire des textes. Un ensemble de faits qui affectent implicitement le plein fonctionnement des mairies d’Agoè 2 , 4 , 6 et 7 ou celles de Golfe 7 et 5 par exemple.

Déjà frustrés d’avoir été souvent écartés dans la prise de nombres de décisions, beaucoup de conseillers se résolvent à boycotter des réunions sur la base de l’argument selon lequel ils n’ont d’ailleurs pas d’indemnité comme les maires et adjoints mais juste des jetons de présence.

Par ailleurs, des cas d’incompétences rapportés de la part des secrétaires généraux de certaines de ces communes du Grand district de Lomé ou dans le Zio et d’autres à l’intérieur du pays sont patents. Il se trouve que ces commis nommés par le ministère de l’administration territoriale -la majorité sur pure accointance ou militantisme, selon une source bien introduite- se sentent, à tort, investis d’un pouvoir de contrôle et donc de non redevabilité aux Maires et adjoints vis-à-vis duquel ils sont pourtant des obligés au nom de la loi.

L’autre constat est la relation incestueuse relevée entre les trésoriers payeurs et les communes comme le cas dans la préfecture d’Agoe où des agents doivent attendre jusqu’au 10 voir le 12 du mois avant d’être payés, pendant que nombre de leurs paires des autres ressorts territoriaux sont payés à temps.

Et ce ne sont là, selon une de nos sources, qu’une petite portion des disfonctionnements relevés dans l’administration des communes. Des faits qui montrent à suffisance que le pouvoir de Lomé n’a jamais voulu aller à la décentralisation démocratique. « Il s’y est seulement plié sous la contrainte des partenaires mais surtout par l’attrait des financements qui vont en résulter » a confié une source bien autorisée. Mais qu’à cela ne tienne, le Togo est désormais dans la décentralisation. A moitié ou en plein, on y est. Il s’impose alors qu’on prenne toutes les dispositions pour que la roue tourne entièrement et aisément. Et les partenaires doivent jouer au censeur-régulateur en ce sens. En attendant de revenir sur ce qui devrait être les relations entre divers niveaux au sein des administrations communales d’une part et d’autre part, entre le préfet et les maires, face à tous les vices qui s’observent aujourd’hui, il tient de souligner ici qu’il devrait se tenir à la suite des communales de 2019. Des élections qui doivent dégager les gouverneurs de région. Un rendez-vous électoral reporté, pour plusieurs raisons selon une source et finalement annoncé pour Mars 2021, selon d’autres indiscrétions.
Commentaires