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Togo/Affaire Madjoulba : un appui technique de la France pour accélérer la manifestation de la vraie vérité?

Publié le lundi 13 juillet 2020  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Les ministres en charge de la Sécurité des pays membres du Conseil de l’Entente réunis pour définir une position commune de lutte contre le terrorisme
Lomé, le 20 septembre 2019. Les ministres en charge de la Sécurité des pays membres du Conseil de l’Entente réunis la capitale togolaise pour leur 4e réunion annuelle, pour définir une position commune de lutte contre le terrorisme. Ministre Yark Damehane du Togo
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Le Togo a demandé à la France de mener des expertises balistiques pour identifier le ou les auteurs de ce qui apparaît comme un assassinat de l’officier Toussaint Bitala Madjoulba (patron de la BIR-Brigade d’intervention rapide). C’est une information exclusive du confrère RFI… Une donne qui augure de prochains développements croustillants autour de ce dossier sensible militaro-politique érigé en affaire d’Etat.

C’est le dernier développement en date de l’affaire Madjoulba, du nom de cet officier togolais retrouvé mort dans son bureau (dans un camp hyper sécurisé de la capitale togolaise), dans la nuit du 03 au 04 mai 2020, quelques heures après la prestation de serment de Faure Gnassingbé pour un 4e mandat (réélection toujours accompagnée d’une virulente contestation de l’opposant Agbéyomé Kodjo).

Cette collaboration de la France est le fruit d’une sollicitation du Togo, la même lancée à plusieurs autres Etats d’Afrique, dans le cadre de l’émission de commissions rogatoires internationales par le juge en charge de ce brûlant dossier.

Très concrètement, il s’agira pour la France d’aider à «tenter de confondre le ou les auteurs de l’assassinat, les enquêteurs ayant décidé de procéder à des expertises balistiques. Leur idée est de comparer la balle retrouvée sur le corps de la victime avec celles des armes appartenant à des militaires du camp. Environ 75 pistolets ont ainsi été saisis avec leurs cartouches», détaille le confrère RFI.

Plus de deux mois après la disparition de l’officier Madjoulba, mort condamnée unanimement par toute la classe politique togolaise (même dans le camp présidentiel), elles sont nombreuses, ces voix qui s’élèvent toujours pour réclamer lumière et justice dans cette affaire. Ces voix ont fondé leur relance sur la non-publication du rapport d’enquête d’une Commission spéciale (composée d’officiers supérieurs dont le ministre Yark) mise sur pied quelques jours seulement après le drame du 04 mai. Une Commission spéciale qui était censée rendre les résultats de ses travaux depuis fin mai 2020. Le parti ADDI du Pr Aimé Gogué, la CET (Conférence des évêques du Togo) et la DMK (Dynamique Monseigneur Kpodzro) sont ces dernières voix en date qui ont réclamé lumière et justice dans l’affaire de la mort de cet officier losso (ethnie du nord-Togo).

L’annonce de ce nouveau coup de main de Paris à Lomé dans une affaire judiciaire délicate a le mérite de rappeler une autre dans laquelle le Togo n’a jamais bouclé son enquête, et organisé un procès digne de ce nom. Il s’agit de l’affaire des incendies de plusieurs marchés du Togo en 2013. L’appui technique français en la matière avait permis de confirmer l’utilisation du principal comburant qui a précipité et systématisé les graves dommages subis par le Grand marché de Lomé dont le principal immeuble a été consumé par un terrible incendie (de toute vraisemblance criminel), dans la nuit du 12 au 13 janvier 2013.

«Nous attendons vivement les suites que va donner le régime togolais aux conclusions qui seront issues de l’expertise balistique annoncée par RFI. On a déjà entendu de belles promesses du Togo en pareilles circonstances dans d’autres faits ou évènements politiques douloureux. Et puis, plus rien. Pourvu que ce ne soit pas un nouvel enfumage judiciaire et diplomatique des deux capitales», analyse un chroniqueur politique local sous anonymat. «La publication des vraies conclusions de l’enquête dans l’affaire Madjoulba risque d’ébranler tous les soutiens (militaires comme civils) du pouvoir togolais ! Une erreur de casting que n’oserait pas commettre Faure Gnassingbé dont les partisans annoncent déjà une nouvelle candidature après le 4e mandat en cours ! Soyons un peu sérieux ; il ne faut pas attendre un miracle dans la publication des résultats de cette enquête», commente pour sa part un spécialiste de questions d’intégration régionale, fin connaisseur du Togo…


Akoyi A. & E. G.
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