CNO-TOGO : Bataille pour la présidence

Publié le jeudi 6 aout 2020 | Togo Bulletin

© aLome.com par Edem Gadegbeku
Drapeau togolais

A officiellement trente jours de l’âge limite (70 ans) pour briguer un deuxième mandat à la présidence du Comité national olympique du Togo (CNO-TOGO), Azaad Kélani Bayor fait toutes les manœuvres pour modifier les textes à son avantage.
Entre lui, déterminé à mettre en œuvre son projet de statut taillé sur mesure, et ses autres collègues du Bureau Exécutif résolus à l’en empêcher, la récréation est terminée. Pleins feux sur un bras de fer qui révèle le vrai visage du ministre Bernard Walla, l’autre complice de la forfaiture.

Il n’avait jamais imaginé une fin aussi tumultueuse de son mandat à la présidence de l’institution sise à l’angle de l’Avenue Duisburg-Rue des Nîmes. Ayant sous-estimé la rigueur et le caractère intraitable des membres du Bureau Exécutif du Comité national olympique du Togo sur le respect des textes, Azaad Kélani Bayor est désormais dos au mur, échafaudant des plans chaque jour à grand renfort médiatique, pour rester président.

Dernier cas en date, le procès-verbal de constat dressé à la demande d’Azaad Kélani Bayor par Me Komlan Bigalabou Kadabiden, huissier de justice près la Cour d’Appel et du Tribunal de 1ère Instance de 1ère Classe de Lomé.
Dans ce procès-verbal élaboré le 15 juin 2020 et suite au constat de l’huissier ayant pris fin à 13 heures après s’être transporté au siège du CNO-TOGO, deux documents ont été consultés ; des discordances sont relevées sur le document présenté comme « vrai», fabriqué de toutes pièces par le président Bayor qui ignore étonnamment le nombre d’anneaux qui composent le logo du Comité national olympique du Togo, après quatre années à la tête de l’institution.

Confondant les 4 anneaux de la marque automobile Audi aux 5 anneaux olympiques, le président Bayor a étalé à la face du monde qu’il trempe dans du faux. Et comme complice du crime, son huissier, Me Kadabiden, valide par acte juridique ce document en ces termes : «le vrai document, page de garde, porte en haut, le logo du comité national olympique du Togo avec au fond le drapeau togolais en dessous duquel se trouvent quatre (04) anneaux entremêlés ; en milieu de page, il est inscrit la mention : STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR DU COMITE NATIONAL OLYMPIQUE DU TOGO ISSUS DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE DU 23 DECEMBRE 2016 ; Et en pied de page, l’adresse suivante : 01 Boîte Postale 1320 LOME 1 / Tél : 22 21 65 69 / 22 22 07 50, E-mail : cnotogo@yahoo.fr ; olympic@cnotogo.tg / Web : www.cnotogo.tg, Angle Avenue Duisburg-Rue des Nîmes ».

Comme si cela ne suffisait pas, cet huissier dont le procès-verbal de constat coûte cinquante mille francs CFA (50.000 FCFA) a eu l’outrecuidance de déclarer faux, les vrais statuts du CNO-TOGO confirmés par le Comité international olympique (CIO) par mail en date du 18 juillet 2020.

Pour Me Kadabiden, le faux document du CNO-TOGO « porte en haut de la page de garde, le logo du comité national olympique du Togo avec au fond le drapeau togolais en dessous duquel se trouvent cinq (05) anneaux entremêlés ; en milieu de page, il est inscrit la mention : STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR DU COMITE NATIONAL OLYMPIQUE DU TOGO ISSUS DE L’ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE DU 23 DECEMBRE 2016 VALIDES PAR LE COMITE INTERNATIONAL OLYMPIQUE (CIO) ; et en pied de page, l’adresse suivants : 01 Boîte Postale 13206 LOME 1 / Tél : 22 21 65 69 / 22 22 07 50 ; E-mail : cnotogo@yahoo.fr ; olympic@cnotogo.tg / Web : www.cnotogo.tg, Angle Avenue Duisburg-Rue des Nîmes ».

L’Article 16 : ce que veut Bayor !

Dans le Règlement Intérieur du CNO-TOGO, authentifié en juin 2020 par l’ancien Secrétaire général, Degboe, comme conforme à celui issu de l’Assemblée Générale du 23 décembre 2016, il est précisé à l’article 16 : «Sur l’ensemble des postes électifs, chaque fédération ne peut faire acte que d’une et une seule candidature. Ne peuvent être candidates que les personnes qui sont membres actuels ou qui ont été une fois membres du bureau exécutif de leurs fédérations sportives pendant un mandat entier de 04 ans. Pour être recevables, les candidatures doivent être adressées au Secrétaire Général pendant la période fixée pour le dépôt des candidatures.

Sous peine d’être nulle, la candidature de chaque fédération sportive doit indiquer le poste postulé. Dès la clôture des candidatures, le Secrétaire Général communique à tous les membres de l’Assemblée Générale toutes les candidatures reçues. Conformément à l’article 10 du présent Règlement Intérieur, les élections ont lieu au bulletin unique uninominal à deux tours. Les candidats sont élus par poste. Au premier tour, le candidat qui est déclaré élu est celui qui obtient la majorité absolue des voix exprimées. Si cette majorité n’est pas obtenue par aucun candidat, un deuxième tout est organisé et le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix est déclaré élu ».

A l’évidence, c’est l’autre article que redoute le président sortant, Azaad Kélani Bayor. Voulant recevoir et enregistrer les candidatures à la présidence du CNO-TOGO pour invalider à sa guise les dossiers, chose non orthodoxe sur le plan administratif où le Secrétariat Général est la cheville ouvrière de toute institution, Kélani Bayor implique de nouveau son huissier dans son coup, en lui faisant constater par le même acte juridique, son faux document, le présentant comme celui qui devrait recevoir les candidatures dans le cadre des élections au CNO-TOGO. Une gageure !

Bernard Walla : le masque tombe

Pourtant auréolé d’un parcours plus ou moins exemplaire dans le domaine du football, ancien président du Comité de normalisation du football togolais, le ministre Bernard Walla se couvre de boue dans le forcing opéré par Azaad Kélani Bayor.

Président de la Commission des Lois et Règlements du CNO-TOGO qui a un avis consultatif, Bernard Walla ne pouvait pas descendre aussi bas dans les manœuvres du président Bayor qui viole toutes les dispositions légales de l’institution. Après avoir approuvé le procès-verbal de l’huissier faussaire, Me Kadabiden, au profit du président, il finit par faire défection à la faveur d’une réunion houleuse tenue le 21 juillet dans les locaux de l’institution.

Accusé ouvertement par Bayor d’être l’instigateur des manœuvres visant à modifier les textes devant les autres membres du bureau exécutif du CNO-TOGO, Bernard Walla, toute honte bue, a décliné ses responsabilités. Un revirement spectaculaire pour celui qui, entre-temps, n’aurait vu aucun mal à se porter lui-même candidat à la présidence du CNO-TOGO. A cette réunion, Bayor était seul contre tous, incapable même de faire l’unanimité autour de l’ordre du jour de la réunion qu’il avait lui-même convoquée. Déprimé, dans ses derniers retranchements, il n’aurait trouvé autre échappatoire que celle d’invectiver son vice-président qui a toujours dénoncé sa supercherie. « Tête fêlée. Tu es con ! Tu ne vaux rien », aurait-il lancé.

Depuis ce 21 juillet, entre l’ancien président d’Asko de Kara et l’ex-président de la Confédération africaine de boxe, le désamour est profond. Imputant exclusivement la faute de ces sordides manœuvres de falsification des textes du CNO-TOGO à Azaad Kélani Bayor, Bernard Walla s’est lavé les mains. Dans ce jeu de ping-pong malsain entre ces deux responsables sportifs, amis d’hier, ennemis jurés aujourd’hui, la bassesse a atteint son comble. Insultes, menaces, coups bas sont devenus les choses les mieux partagées dans leur quotidien. Jusqu’où iront-ils ? Les prochains jours s’annoncent palpitants dans ce branle-bas de combat.

Elom ATTISSOGBE

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