Mali : Un militaire polyglotte à la retraite pour présider la Transition civile

Publié le lundi 21 septembre 2020 | aLome.com

© RFI
Bah N’Daw, nouveau patron de la Transition au Mali

Le Mali connaît depuis ce 21 septembre le nom de son Président de Transition, quelques heures avant la célébration des 60 ans d’indépendance de ce pays ce 22 septembre : Bah N’Daw. En 60 ans d’accession à la souveraineté internationale et 4 coups d’Etat connus, le Mali fonde de grands espoirs dans cette nouvelle Transition qui s’ouvre, et l’homme qui l’incarne.

L’annonce de sa nomination a été faite à la Télévision publique après 3 jours d’échanges entre les futurs principaux acteurs de cette Transition. C’est la suite logique de la réunion extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali de la semaine dernière, réunion durant laquelle les contours du poste de vice-président ont été étudiés et affinés. Avec la ferme précision de la CEDEAO selon laquelle le vice-Président ne pourra assumer la vacance du pouvoir en cas d’intérim.

Le nouveau Président de la Transition est réputé un politique et ex-militaire ferme et rigoureux. Colonel-major à la retraite, éphémère ministre de la Défense en 2014, il sera secondé par Assimi Goïta (chef de la junte). A la fois civil et ancien militaire de grande carrière, le nouveau Président intérimaire a une large vue sur le fonctionnement de l’armée dans son pays. Il incarne une personnalité que beaucoup de bookmakers politiques n’attendaient pas à ce poste. La junte avait jusqu'à ce mardi 22 septembre pour communiquer le nom du Président de Transition à la CEDEAO. La prestation de serment du nouveau binôme devant diriger le Mali est fixée au 25 septembre prochain. Le Président Bah N’Daw parle français, russe, anglais et bamanan.

Un homme, une carrière des armes

Né le 23 août 1950 à San (Ségou au Mali), le colonel-major à la retraite Bah N’Daw est surnommé ‘’Le Grand’’. Il est crédité d’une brillante carrière au sein de l’armée de l’air de son pays, avant de faire valoir ses droits à la retraite.
Après son baccalauréat, il est incorporé comme engagé volontaire dans l’armée le 1er juin 1973. Le nouveau chef de la Transition malienne est issu de la 7è promotion (1973) de l’ÉMIA (Ecole militaire interarmes) de Koulikoro. Comme de nombreux cadres de son corps, il est passé par l’ancienne URSS (Union des Républiques socialistes soviétiques) où il a suivi plusieurs stages. L’année suivante, il est désigné pour suivre un stage de pilote d’hélicoptère en ex-URSS.

En mars 1976, le jeune militaire N’Daw intègre la toute nouvelle l’Armée de l’Air du Mali. Titulaire d’un Brevet supérieur d’études militaires en France, le 27 mai 2014, le colonel-major avait été nommé Ministre de la Défense et des Anciens combattants en remplacement de Soumeylou Boubèye, sous IBK.
Il a été l’aide de camp de l’ancien président du Mali, feu le Général Moussa Traoré (décédé le 15 septembre dernier), chef d’état major de l’Armée de l’Air, chef d’état-major adjoint de la Garde nationale, directeur du Génie militaire, chef de Cabinet de défense à la Primature, directeur général de l’Equipement des armées, chargé de mission au MDAC (Ministère de la Défense).

En 2008, le colonel-major Bah N’Daw sera promu directeur de l’Office national des anciens combattants militaires retraités et victimes de guerre (ONAC). Officier de l’Ordre national, il a aussi été décoré de la médaille du mérite militaire et de celle du Mérite national. En juillet 2014, le nouveau président de la Transition Ba N’Daw et Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense de l’époque, ont signé le nouvel accord de coopération et de défense entre les deux pays.
Le colonel-major Ba N’Daw prend les rênes de la transition malienne une semaine après la mort du Général Moussa Traoré inhumé le 18 septembre 2020.

Akoyi A. & E. G.

Commentaires