Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

15th CII EXIM BANK Digital Conclave on India Africa project partnership/Intervention de Serge EKUE, Président de la BOAD

Publié le jeudi 24 septembre 2020  |  BOAD
Ex
© Autre presse par BOAD
Ex Conseiller spécial du président de la BOAD, nommé président de la BOAD -Banque ouest-africaine de développement- depuis le 18 aout 2020
Comment


"Je vous remercie, Madame la Modératrice, de me donner la parole.

Excellences, tous protocoles observés,


Je suis honoré de me joindre à ce panel aujourd’hui et de vous apporter le point de vue de la BOAD, quelques semaines après ma nomination en tant que Président.

Je remercie leurs excellences, les honorables ministres du Maroc et de l’île Maurice pour avoir partagé leur expérience éclairante. C’est également un honneur de participer à ce panel aux côtés du Dr Akhilesh Mishra du gouvernement indien et de M. Sudatta Mandal de l’Exim Bank of India, qui est actionnaire de la BOAD.

Je salue également mes pairs et collègues de la BIDC (Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO) : le Dr Mabouba Diagne, de Proparco en Afrique de l’Ouest, Mme Fatoumata Sissoko-Sy de la BAD (Banque africaine de développement). Et nous remercions tout particulièrement M. Gerald Nsomba et M. Murahashi Yasuyuki pour leur contribution à ce panel.

«Affronter les problèmes est un début. Mais nous devons les résoudre » a déclaré aujourd’hui Son Excellence Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations unies, à l’ouverture de la 75ème Assemblée générale des Nations unies.

J’ai trouvé cette citation très pertinente pour notre sujet d’aujourd’hui sur le financement innovant de la croissance de l’Afrique en cette période difficile.

QUELS SONT DONC LES PROBLÈMES AUXQUELS NOUS SOMMES CONFRONTÉS ?

Ils sont au nombre de trois : premièrement, la contraction mondiale de l’économie, deuxièmement, le déficit de financement, troisièmement, l’inadéquation des mécanismes et des outils traditionnels.

Premièrement, le contexte économique en déclin

L’économie mondiale devrait se contracter de 4,9 % en 2020 (alors que la croissance en 2019 a augmenté de 2,9 %) selon la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale du FMI de juin 2020.

Les pays émergents et en développement sont particulièrement touchés avec une croissance négative de 3 % en 2020 (alors que la croissance en 2019 était de 3,1 %) et avec un recul de 3,2 % en Afrique subsaharienne qui «menace de mettre la région dans une impasse, en inversant les progrès de développement de ces dernières années et en ralentissant les perspectives de croissance de la région dans les années à venir».

En ce qui concerne la région de l’UEMOA, les projections pour 2020 prévoient une croissance de 2,4 % (contre 6,1 % en 2019) avec des risques persistants liés à l’aggravation de la crise pandémique et de la crise sécuritaire dans la région du Sahel bien que l’inflation ait été maintenue dans les normes de l’UEMOA de 3 %.

Deuxièmement, après le contexte, le déficit de financement

En attendant, le besoin d’infrastructures en Afrique n’a jamais été aussi urgent si nous voulons nous conformer à l’agenda international des ODD et moderniser nos économies. En fait, si nous devions évaluer l’écart entre le pays le mieux doté et le moins doté, en termes d’infrastructures, l’écart serait d’environ 90%.

En effet, la BAD estime qu’il y a un besoin de financement de 93 à 170 milliards USD par an pour les infrastructures en Afrique, mais aujourd’hui le déficit de financement représente annuellement jusqu’à environ 100 milliards USD.

Il est intéressant de noter qu’un montant de 100 000 milliards de dollars US (donc 1000 fois plus) est le montant des actifs gérés par les investisseurs institutionnels (compagnies d’assurance, fonds de pension et fonds souverains).

Par conséquent, une petite partie de l’épargne mondiale excédentaire, accompagnée de ressources à faible rendement, permettrait de financer plus que les infrastructures productives et rentables nécessaires en Afrique.

Troisièmement, après le contexte et le déficit de financement, l’inadéquation des mécanismes de financement traditionnels

Dans le contexte troublé que j’ai décrit précédemment, les mécanismes de financement traditionnels sont insuffisants.

Les aides au développement sont très cycliques et donc influencées par le contexte mondial négatif. En outre, les investissements directs étrangers se contractent d’un tiers, passant de 1.540 milliards à 1.000 milliards, en raison à la fois de la pandémie de COVID et de la chute des prix des matières premières. Enfin, l’UEMOA est déjà endettée à 43,8 %, ce qui soulève des questions d’endettement durable pour le financement du développement.

En résumé, les trois points cités – le contexte, le déficit de financement et l’inadéquation des mécanismes et outils traditionnels – nous ramènent à l’exhortation de M. Guterres : «Affronter les problèmes est un début, mais nous devons les résoudre» et donc pour ce qui nous concerne : il est nécessaire de concevoir de nouveaux mécanismes et outils de financement pour réorienter ces ressources financières et combler le déficit de financement des infrastructures.

QUELLES SOLUTIONS LA BOAD APPORTE-T-ELLE ?

Premièrement, l’Afrique et plus particulièrement l’UEMOA offre une terre à fort potentiel pour les investissements à long terme

Dans ce contexte de pandémie, la croissance annuelle attendue dans l’UEMOA a été constante autour de 6/7%, la Côte d’Ivoire étant considérée comme l’une des économies les plus dynamiques et les plus innovantes du monde par la Banque mondiale. Le potentiel de retour sur investissement est immense dans de nombreux secteurs à forte croissance, tant à l’échelle locale qu’à grande échelle, grâce à la numérisation rapide du continent et à la croissance déclenchée par l’innovation.

En outre, l’UEMOA structure ses cadres réglementaires pour les aligner sur les normes et exigences internationales grâce aux travaux de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), offrant ainsi aux investisseurs des garanties normatives et judiciaires souples et rénovées.

Deuxièmement, la BOAD est déjà une solution grâce à sa résilience et à son ancrage dans la région de l’Afrique de l’Ouest

Située au Togo, à Lomé, la BOAD est la banque de développement des 8 pays membres de l’UEMOA. Elle bénéficie d’une notation positive en 2020, tant par Moody’s («Baa1» avec perspective stable) que par Fitch («BBB» avec perspective négative).

En outre, grâce à ses investissements massifs dans les infrastructures publiques ou privées (deux tiers du portefeuille), la BOAD crée une valeur durable et percutante pour ses huit États membres bénéficiaires depuis sa création en 1973 et propose des investissements attractifs à long terme pour les investisseurs institutionnels.

Troisièmement, la BOAD est en première ligne de l’innovation grâce à ses mécanismes de financement en faveur du secteur privé.

La BOAD investit, plus que jamais, dans le secteur privé pour stimuler l’économie et alimenter la croissance dans ses États membres. À ce jour, plus de 150 projets avec le secteur privé ont été réalisés. Depuis 2018, la BOAD a été à l’initiative de plus de 4 fonds d’investissement dédiés aux PME (CAURIS IV, AFIG II, ECP Africa IV, ADIWALE I).
Et depuis 2019, dans le cadre de l’Initiative Régionale pour l’Energie Durable (IRED), la BOAD a pris des participations dans deux fonds de l’UEMOA : le Fonds d’Amorçage (18 M€) et le Fonds Infrastructures (40 M€).

En outre, la BOAD contribue à de multiples mécanismes de financement transnationaux afin de favoriser à la fois l’intégration dans la région de l’UEMOA et la croissance économique. Cela sert également à promouvoir le marché financier régional et la construction de chaînes de valeurs régionales comme première étape pour intégrer l’Afrique de l’Ouest aux chaînes de valeurs mondiales.

En fait, en tant qu’actionnaire de la Bourse régionale (9,1 %) et de la Banque régionale des marchés (4,8 %), la BOAD a également contribué à la création de nouveaux outils de financement et d’institutions financières spécialisées :

– le Fonds GARI et la SICAV Abdou DIOUF, deux fonds d’investissement dans les services financiers ;

– Cauris Investissement, la première structure sous-régionale de gestion des fonds de capital-investissement créée en Afrique de l’Ouest francophone ;

– la Société de gestion d’actifs de l’Afrique de l’Ouest (SOAGA) où la BOAD détient 19,3 % du capital ;

– la CRRH – UEMOA) où la BOAD détient 12,9% du capital ; et

– BOAD-Titrisation détenu à 100% par la BOAD.

La BOAD a également pris une participation dans la filiale ouest-africaine du Fonds africain de garantie (AGF) basé à Maurice et contribue à hauteur de 11,6 % à son capital afin d’aider le système bancaire à soutenir les PME.

En conclusion, la BOAD, grâce à ses partenariats innovants et à ses investissements massifs dans les infrastructures et dans le secteur privé, favorise un environnement commercial avec un potentiel d’investissement élevé dans des projets à bénéfices élevés afin de contribuer à la croissance des exportations africaines, à la création de sociétés de capital-risque et à l’intégration avec les sociétés de capital-garantie".


... suite de l'article sur Autre presse

Commentaires