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Togo/Tribalisation de la Primature : Pr Apédo-Amah exige la démission de Mme Tomegah-Dogbé pour rompre «le cycle infernal»

Publié le mardi 20 octobre 2020  |  icilome
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchako (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Le Front citoyen TOGO DEBOUT réclame une place au prochain dialogue intertogolais
Lomé, le 26 décembre 2017. Maison de la Santé. Conférence publique du Front citoyen TOGO DEBOUT. Ce Mouvement citoyen réclame une place au prochain dialogue intertogolais. Ayayi Togoata APEDO-AMAH, défenseur togolais des droits humains.
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Au Togo des Gnassingbé, le tribalisme politique est un fait. Le phénomène est érigé en mode de gouvernance dans les grandes institutions de la République. Dans ce pays, il y a des postes stratégiques spécialement dédiés ou réservés à certaines ethnies spécifiques. C’est le cas de la Primature où seuls les « sudistes » sont les plus grands promus. Dans une tribune libre publiée sur sa page Facebook, Ayayi Togoata Apédo-Amah a dénoncé cette pratique qui constitue un frein pour le développement du pays.

L’universitaire estime que la nomination de Mme Victoire Tomegah-Dogbé (une sudiste) au poste de Premier ministre n’est qu’une mascarade qui confirme une fois encore cette pratique tribaliste des Gnassingbé. «J’exige, par conséquent, la démission immédiate et sans conditions de Victoire Tomegah-Dogbé, Première ministre de Faure Gnassingbé, pour rompre le cycle infernal et inadmissible de la tribalisation de la Primature au Togo», a-t-il indiqué. Bonne lecture !


LE TRIBALISME QUI SOUILLE LA PRIMATURE COMME INSTITUTION AU TOGO

Au Togo, sévit un tribalisme politique depuis l’avènement du régime militaire d’Eyadema. Ce tribalisme politique qui ne doit, en aucun cas, être confondu avec l’indexation d’une ethnie comme bouc émissaire, puisqu’il ne s’agit pas de la politique d’une ethnie, mais celle de quelques individus, a toujours été un solide frein à l’avènement d’une nation au Togo. La réalité première pour tous les Togolais, demeure l’ethnie et non la nation, puisque celle-ci n’existe pas.

Le tribalisme politique tel qu’il est pratiqué au Togo, tend à spécialiser des domaines de la République au profit de certaines ethnies comme un partage de butin. Pendant longtemps, la Régie des Eaux a été dirigée par les membres d’une même ethnie. Au sujet de l’armée, la Conférence nationale souveraine a dénoncé son accaparement politique par des membres d’une ethnie et exigé l’ouverture de son recrutement à toutes les ethnies pour en faire une armée républicaine à l’image de la population togolaise, puisque d’après les décomptes, en 1991, 80% de l’effectif appartenait à une seule ethnie et 50% de l’effectif de l’état-major aux ressortissants d’un même village, celui du dictateur Eyadema !

Depuis le début d’une tentative de démocratisation chaotique sabotée par le régime militaire, en 1991, tous les premiers ministres nommés par le clan Gnassingbé ont été choisis parmi les Ewe ou les peuples Ajatado du Sud du pays. Sur près d’une trentaine d’années, une dizaine d’individus sudistes, antidémocrates notoires, tous des incapables indécrottables, ont occupé ce poste, par ailleurs une coque vide, dans une dictature militaire cornaquée par un dictateur tout-puissant qui monopolise tous les pouvoirs d’État sans exception. La séparation constitutionnelle des pouvoirs est une fiction comique au Togo.

Pourquoi les dictateurs Gnassingbé, le père et le fils, n’ont-ils jamais nommé des Nordistes à la primature ? Pourquoi cette discrimination ? C’est choquant !

Il est facile de comprendre leurs motivations. Dès lors que le tribalisme est utilisé comme poison politique, il faut agiter une carotte au-dessus de la tête des autres pour calmer leurs frustrations. Des Sudistes civils, donc militairement inoffensifs, sont systématiquement nommés comme premiers ministres pour masquer la discrimination politique par rapport au vrai centre du pouvoir qu’est l’armée dans toute dictature militaire.

La nomination d’une femme pla-péda comme première ministre est un non-événement dans la mesure où la discrimination tribaliste n’a pas pris fin au niveau d’une institution de l’État. N’existe-t-il pas un seul Nordiste compétent parmi la chiée de politicards alimentaires qui gravitent autour de la mangeoire, sous le régime militaire des Gnassingbé, pour occuper ce poste ? Quel scandale !

J’exige, par conséquent, la démission immédiate et sans conditions de Victoire Tomégah-Dogbé, première ministre de Faure Gnassingbé, pour rompre le cycle infernal et inadmissible de la tribalisation de la primature au Togo. Il fallait le dire.

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

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