La programmation militaire 2020-2025 recentre l’attention de l’exécutif autour de la grande muette durant le 4e quinquennat de Faure G.

Publié le jeudi 29 octobre 2020 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Défilé militaire et civil pour commémorer les 59 ans d`indépendance du Togo, en présence du Président Faure Gnassingbé et d`officiels
Lomé, le 27 avril 2019. Cité OUA. Défilé militaire et civil pour commémorer les 59 ans d`indépendance du Togo, en présence du Président Faure Gnassingbé et d`une multitude d`invités officiels. Faure Gnassingbé et l`officier Felix Ayao Kadangha.

Chose promise, chose due. Le Gouvernement Dogbé, dans la suite logique de la promesse faite par le Premier ministre dans son discours-programme devant les députés le 02 octobre dernier, a fait passer en Conseil des ministres ce 28 octobre un avant-projet de loi essentiel pour le secteur de la Défense au Togo. Il s’agit d’un avant-projet de loi sur la «programmation militaire visant à permettre aux FAT (Forces armées togolaises) de mieux lutter contre le terrorisme», et au-delà.

Rarement sur un cycle de 12 mois au Togo, autant d’attention aura été accordée à la grande muette par l’exécutif togolais. L’adoption ce 28 octobre de l’avant-projet de loi relatif à la programmation militaire procède selon l’exécutif togolais d’une «importante réforme qui a pour objectif d’adapter la défense nationale aux risques sécuritaires sous-régionaux en vue d’une protection renforcée de l’intégrité du territoire et des populations togolaises».
Cette programmation militaire se situe à la fois dans la droite ligne de la Feuille de route quinquennale 2020-2025 de la Présidence du Togo et «fait le lien entre la sécurité, la stabilité et le développement économique du pays. Cette loi s’inscrit dans l’axe 1 de la Feuille de route dont l’objectif est de renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales et consolider la paix», selon le Conseil des ministres du 28 octobre.
«Cet avant-projet fixe ainsi les orientations relatives à l’effort de défense pour la période 2021-2025, détaille la programmation des moyens militaires sur la même période, définit les priorités opérationnelles et les choix capacitaires essentiels, et précise l’effort financier à consentir sur les cinq prochaines années et au-delà», projette le Gouvernement Dogbé.

Ainsi, la prochaine loi sur la programmation militaire «permettra d’équiper les armées et les rendre aptes à exécuter les missions assignées ; assurer le soutien matériel des armées de manière efficiente et efficace ; disposer d’un soutien santé robuste et en mesure d’appuyer le système de santé national ; raffermir le lien civilo-militaire et promouvoir une stratégie sectorielle du genre et de l’équité», annonce l’exécutif du Togo.

Juste après la dotation du secteur de la Défense d’un nouveau Ministère à la faveur de la formation du Gouvernement Dogbé, l’exécutif togolais avait annoncé le prochain vote d’une loi de «reprogrammation militaire pour permettre aux FAT de mieux lutter contre le terrorisme».

Le 1er octobre dernier, le ministère des Armées (dont dépendent les FAT) qui remplace celui de la Défense (rattaché à la Présidence depuis la tentative de «complot contre l’Etat» d’avril 2009) a fait son apparition dans la nouvelle équipe gouvernementale. Ce ministère des Armées est chapeauté par une dame, Essozimna Marguerite Gnakadè (veuve d’un officier et belle-sœur de Faure Gnassingbé).

D’autres mues dans ce secteur-clé de la vie socio-politique togolaise ont abouti le 03 octobre 2020 à la nomination de nouveaux responsables dans la haute hiérarchie des FAT par Faure E. Gnassingbé. Entre autres le colonel Komlan Ekpé Apédo nommé chef d’état-major adjoint des FAT. Les Armées de terre et de l’air ont aussi changé de patron. Elles sont commandées désormais par le colonel Kassawa Kolémaga (nouveau chef d’état-major de l’Armée de terre) et le colonel Tassounti Djato (nouveau chef d’état-major de l’Armée de l’air).

Programmation militaire, suite logique de précédents chantiers

Depuis le mercredi 15 octobre 2014, les FAT ont connu une refondation à l’origine de la création de deux BIR (Bataillons d’intervention rapide) qui comptent au moins chacun «550 hommes suréquipés» pour contrer les périls terroristes maritimes et terrestres au Togo. L’un couvre les Régions Maritime et des Plateaux, et l’autre les régions Centrale, de la Kara et des Savanes.

«Cette refondation décidée par Faure Gnassingbé répond à la prise en compte d’un genre nouveau de défi sécuritaire, à savoir l’émergence du terrorisme, les rebellions, la criminalité transfrontalière et les trafics de tout genre», avait expliqué et justifié le patron des FAT et beau-frère de F. Gnassingbé, Abalo Felix Kadangha.

Akoyi A. & J. G.

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